Le débat sur les orientations budgétaires est toujours un moment important de la vie politique de la ville parce qu’il permet d’avoir connaissance de la vision de la gouvernance de la cité de la part des groupes politiques élus au Conseil municipal.
Bien sûr, au moment des choix, ce sont toujours les options de la majorité qui sont choisies et votées, mais la présentation des modèles alternatifs et la critique sont des parties intégrantes de la démocratie.
De ce point de vue, la séance de vendredi au conseil Municipal a confirmé les tendances présentes dans les trois groupes représentatifs.
Christian Estrosi, intégré par l’adjoint aux finances Philippe Pradal et par la conseillère déléguée à l’Europe Magali Altounian, a mis en avant son mantra que nous connaissons bien: une politique d’investissement (100 ml/€ en 2022 pour 2/3 subventionnées par la Plan de Relance) à long terme pour créer les infrastructures les plus favorables pour l’attractivité de la ville, le soutien au monde économique pour un retour en termes de croissance et d’emploi. Ce, accompagné par une fiscalité locale inchangée depuis plusieurs années, une maîtrise des frais de fonctionnement en accord avec la mutualisation métropolitaine, un endettement important mais stable (514,2 €), favorisé par des taux d’emprunts faibles (le coût de la dette est de 1,64%).
Cette stratégie est revendiquée avec orgueil par le Maire de Nice par ses résultats probants (développement de la Plaine du Var avec l’installation d’entreprises high-tech et un pôle d’éducation professionnelle et supérieure), le futur déplacement du MIN et la construction du Palais des Congrès, l’embellissement et végétalisation du centre-ville (coulée verte et son extension après la démolition du TNN), la mise en service des lignes T2/3 et à venir T4/5 vers l’est et l’ ouest ) et le tout prochains chantier de l’hôtel des Polices en lieu et place de l’ancien hôpital Saint-Roch et reconnue par l’Etat qui l’a largement subventionnée dans le cadre du Plan de Relance et par l’Union Européenne dans les divers appels de projet (50 ml d’€ depuis 2008), et cerise sur le gâteau l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco .
Opposés à ce bilan et aux perspectives, le groupe RN (par la voix du conseiller Jean Mouchebeuf) et EE.LV (par celle de sa présidente madame Chesnel-Le Roux) ont exprimé leurs critiques et présenté leur cahier de griefs.
Le premier a contesté la positivité du bilan tel que Christian Estrosi et Philippe Pradal voudraient faire apparaître : à ses dires, le retour sur investissement n’y est pas, le déficit se creuse et il est hors contrôle, la dette est exorbitante, la fiscalité locale des ménages supérieure à la moyenne nationale.
Madame Chesnel-Le Roux a pointé le doigt sur l’insuffisance de la politique écologique, des actions pour la lutte contre la pauvreté, des dépenses exorbitantes pour les nouvelles infrastructures : son groupe a présenté des projets alternatifs de qualité et à moindre coût (toujours à ses dires) pour le TNN (restructuration du bâtiment actuel) et l’hôtel des polices (utilisation de l’aire de la caserne Auvaire).
Le bon côté de ces débats d’orientation budgétaires est que chacun, comme il n’y a pas de vote mais une simple prise d’acte, peut affirmer haut et fort ses convictions et, pourquoi pas, d’avoir montré à ses affidés que c’est lui qui a raison.
Puis viendra le temps des décisions et là on rentrera dans la loi de la démocratie : ce sera celui qui est plus fort numériquement qui la remportera. Au Conseil Municipal de Nice, on connait déjà le résultat.