Après un énième refus du préfet, le juge administratif a décidé de lever l’interdiction de manifester en soutien à la Palestine.
Depuis plusieurs semaines, c’est une bataille acharnée que se livrent les organisateurs, le préfet des Alpes-Maritimes et le tribunal administratif de Nice. Systématiquement refusées par la Préfecture, les demandes de rassemblements pour « une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » ne font pas l’unanimité dans la commune. Des risques de troubles à l’ordre public, d’affrontements, de menace terroriste et de recrudescence d’actes antisémites sont ainsi évoqués pour justifier les interdictions.
Dans les faits, les éléments avancés ne semblent pas réellement fondés et d’aucuns pensent qu’il s’agit d’une entrave à la liberté d’expression. C’est en tout cas ce que considère le juge des référés, levant ainsi l’interdiction de manifester pour la troisième fois d’affilée : « Le préfet des Alpes-Maritimes, en interdisant la manifestation en litige, a porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés d’expression et de réunion. ».
Une ambiance au beau fixe
Près de la place Garibaldi ce samedi après-midi, plus de 500 personnes sont venues se rassembler. Dans un climat pacifique, ou familles, enfants et notamment retraités se sont entremêlés, les risques de troubles à l’ordre public évoqués paraissent lointains : « Toutes les organisations ayant appelé à manifester disposent de leur propre service d’ordre, dont il n’est pas établi qu’il serait insuffisant ou non apte à veiller au bon déroulement de la manifestation », prévient le magistrat. Par ailleurs, le tribunal indique que « les interpellations récentes et faits antisémites relatés par le préfet ne peuvent être regardés comme suffisants pour interdire la manifestation ». Une chose est certaine, la question du conflit israélo-palestinien n’en a pas fini de faire parler.
