Nice-Première : Pourquoi avez-vous décidé de gérer cette association à Nice?
Jean-Pierre Stein : Depuis un petit moment maintenant, j’ai pris l’habitude de collecter les bouchons en plastique. D’ailleurs, cette initiative, je l’ai aussi transmise à mon fils. Et lorsque le site de stockage a annoncé sa fermeture définitive, c’est lui qui m’a encouragé à la reprendre. Alors, j’ai cherché tant bien que mal un local pour continuer l’activité de solidarité. Ce n’était vraiment pas simple. Ma femme m’a alors suggéré de solliciter EDF, mon employeur, qui a accepté de me laisser les lieux où nous trions et stockons les bouchons en ce moment même.
NP : Comment les petits bouchons collectés à Nice peuvent-ils se transformer en fauteuils roulants?
J-P S : Et bien, lorsque les gens apportent leurs bouchons au local, c’est au tour des bénévoles de passer à l’action. Ils séparent ceux qui seront envoyés au recycleur de ceux qui, ne convenant pas, partent à la poubelle. Dès que l’on arrive à remplir deux pièces du local de sacs pleins de bouchons, soit environ 8 à 10 tonnes de collecte, on appelle le transporteur pour qu’il récupère le stock. Une fois chargé, le camion repart en Belgique pour l’entreprise Eryplast. C’est là que les bouchons subissent la transformation et deviennent des palettes de transport.
NP :Et où sont passés les fauteuils roulants?
J-P S :En échange d’un convoi, l’entreprise Eryplast reverse 160 euros à l’association nationale des Bouchons d’Amour. Une partie de cette somme est alors reversée à l’association handisport; l’autre part prend, quant à elle, la direction de l’association régionale qui a fait acheminer le stock de bouchons. C’est donc avec cet argent que l’association finance un projet d’aide à la mobilité, proposé par le département, puis étudié et voté par les membres de l’association régionale.
NP :Quels sont les projets en cours sur les Bouches du Rhône?
J-P S :Avec nos deux ou trois camions annuels en partance de Nice et les collectes de Monaco et Pegomas, l’association a offert un fauteuil pliable et adaptable aux véhicules, d’un valeur de 2376 euros. Cette opération, bien sûr, nous souhaitons la renouveler pour un petit garçon de 8 ans si le projet est validé et si nous trouvons une nouvelle salle.
NP :Vous devez quitter les lieux?
J-P S : Oui, si les travaux du tramway suivent normalement leur cours, nous devons quitter les locaux à la fin de l’année. Pour construire la ligne du tramway, EDF doit rétrocéder les lieux à la Mairie et le local en prime. Mais en attendant, les perspectives de l’association restent incertaines. On ne sait toujours pas où on stockera les bouchons. Et pourtant, ça fait un an que j’écris à la Mairie, à la CANCA, que j’en parle aux adjoints. Mais je n’ai reçu aucune réponse.
Pour plus de renseignements : www.effiat.com ou www.bouchonsdamour.com ou encore appeler Jean-Pierre Stein au 06 60 55 99 87.
