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4 mai 2024

De jeunes niçois combattent en Syrie : Comment sont-ils récrutés ?

Un nouveau dossier épineux vient de s’ouvrir à Nice. Il y aurait, à Nice et sur la Côte d’Azur, un réseau organisé opérationnel pour l’endoctrinement et le recrutement de jeunes (de culte musulman ou pas, et parfois mineurs) qui sont ensuite envoyé au Moyen-Orient pour combattre dans les différents conflits en cours et plus particulièrement en Syrie, aux côtés des forces radicales.°


nice-jihad.jpg C’est ce qu’a laissé entendre le maire de Nice, Christian Estrosi, au cours d’une conférence de presse, en présentant le témoignage d’une mère de famille* dont le fils, âgé d’à peine plus de 18 ans, a soudainement disparu, sans aucune motivation apparente et juste après Noël. A sa connaissance, son fils n’était pas converti à l’islam, ni n’avait aucun signe évident d’intérêt ou de participation à des activités politiques.

Le jeune homme a, depuis, eu quelques brefs contacts avec sa mère, en lui expliquant avoir rejoint la Turquie et un camp d’entraînement pour combattre pour « la libération des femmes et enfants  » syriens. Bien, mais qui avait payé son voyage ?

Ces propos confus s’accompagnent aussi d’une nouvelle identité : Non plus son nom de baptême, bien français, mais celui de Abu Issad !

La dénonciation de la disparition à la police serait restée sans suite, du fait que le jeune homme n’était plus mineur et, donc, légalement, il pouvait disposer de sa liberté sans devoir en rendre compte à quiconque (même à sa propre mère).

Une première question se pose : Est-il possible que, du fait de la motivation de la disparition, la police n’ait pas fait remonter l’information à sa hiérarchie ? De plus, aux dires de cette dame, de nombreux jeunes du quartier (Saint-Roch) auraient pris le même chemin que son fils, ces derniers temps.

Le maire de Nice, lui, fait état d’une vingtaine de demandes d’aides et de contacts par lesquels il aurait été sollicité. D’après l’édile, les informations dont il est destinataire évalueraient à près d’une trentaine le nombre de niçois engagés dans ces activités para-militaires. Mais encore, plusieurs sites (Garages, commerces…) auraient été identifiés comme des possibles lieux de réunion de ces groupes d’activistes (On peut imaginer que le maire de Nice en sait certainement davantage sur ce sujet sensible.).

Le premier magistrat de la ville, par cette annonce, alerter le monde familial et associatif de manière à détecter des éventuels cas le plus rapidement, afin de rendre possible les interventions nécessaires au soutien de ces familles, à la tutelle de l’ordre public et de la défense nationale. La mémoire du cas Merah est encore vive ainsi que les insuffisances dans la gestion de prévention.

Quelle suite donner, alors ?

Le maire de Nice se confrontera-t-il « ad horas » avec le ministre de l’Intérieur pour l’informer des éléments en sa possession et demander une action d’investigation et une surveillance plus appropriée ?

« Je souhaite que toutes les mesures de sécurité possibles soient prises pour endiguer le phénomène du fondamentalisme et éviter des potentiels cas Merah »- a-t-il affirmé.

Et de continuer et conclure :  » Cette dénonciation publique des faits veut mettre les autorités de l’Etat en face à leur responsabilité. Moi, de mon côte, je continuerai à avoir la porte ouverte et garder le contact avec les familles et les associations et le Conseil du Culte musulman que je convoquerai dans les prochains jours. Je vais mettre en place une cellule de veille et de soutien contre les recruteurs jihadistes ».

Une deuxième question se pose: est-il possible que les services de renseignements, le parquet et les représentants de l’État ignorent cette situation que le maire de Nice dénonce ? Et s’ils savent, ne partagent-ils pas la même analyse afin de lancer une investigation plus poussée ?

Enfin, Manuel Valls, qui, il y a quelques jours, avait diffusé l’information que quelques centaines de jeunes français s’étaient enrôlés dans des groupes de combattants en Syrie, en est-il réduit à dépendre du maire de Nice et de sa police municipale (fusse-t-elle équipée de la meilleure technologie de France), pour avoir un état des lieux d’un sujet si délicat, complexe et politiquement sensible ?

Il est désormais urgent, voire indispensable, de faire la part des choses en sachant où on doit positionner le curseur en terme d’intelligence, de prévention et d’intervention.

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