Christian Estrosi et Philippe Tabarot en désaccord sur l’avenir du péage de Saint-Isidore sur l’A8

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Ce matin, Christian Estrosi a annoncé la suppression du péage de Nice Saint-Isidore d’ici deux ans. Le ministre des Transports Philippe Tabarot a tempéré et évoque un horizon 2032. Une divergence qui relance le débat sur l’avenir de cette portion de l’A8 et sur la gratuité de l’autoroute.

Invité ce vendredi matin sur le plateau d’ICI Azur Matin, Christian Estrosi a évoqué un changement à venir sur l’autoroute A8. Selon le maire de Nice, le péage de Saint-Isidore pourrait être supprimé « d’ici deux ans ». Il affirme avoir reçu des engagements en ce sens de la part du ministre des Transports, Philippe Tabarot.
« Le ministre a pris des engagements […] je souhaite que cela soit acté d’ici la fin de l’année », a-t-il déclaré. Il estime que ce péage entraîne des nuisances importantes : cinq tonnes de particules fines par an et 2 000 tonnes de CO2.

Mais dès cet après-midi, le ministre nuance. Interrogé à Toulon, en marge de l’inauguration de l’élargissement de l’A57, Philippe Tabarot a déclaré : « on envisage un flux libre mais pas la suppression du péage de Saint-Isidore avant 2032. » Il précise que la concession accordée à Escota prend fin dans sept ans.
Le ministre confirme toutefois qu’un aménagement est à l’étude : « nous travaillons concrètement à la mise en place d’un flux libre. Cela se fait déjà sur l’A14 […] grâce à un système de lecture de plaque, les usagers paient sans s’en rendre compte. »

Le débat sur la gratuité relancé

L’échange entre les deux élus relance un débat ancien : celui de la gratuité de l’autoroute A8 sur le tronçon niçois. Le Parti Communiste Français des Alpes-Maritimes (PCF 06) remet sur la table cette revendication.
Selon le parti, la suppression du péage améliorerait la qualité de l’air, fluidifierait le trafic et allégerait les dépenses des usagers. Aujourd’hui, de nombreux automobilistes préfèrent éviter l’autoroute et traversent la ville, ce qui contribue à l’engorgement des axes urbains.

Pour le PCF 06, rendre gratuit ce tronçon aurait des effets immédiats : « avec des salaires qui stagnent et un coût de la vie qui explose, la gratuité de l’autoroute est une mesure de justice sociale ! » déclare l’organisation.

La question n’est pas nouvelle. En 1997 déjà, des militants dénonçaient la prolongation de la concession d’Escota. Ils estimaient que l’autoroute aurait dû être gratuite après trente ans d’exploitation.
Des exemples récents montrent aussi que des gratuités ponctuelles sont possibles. Des motards ont ainsi pu circuler sans frais pour le Bol d’Or ou les 24 Heures du Mans. Pour les militants, ces cas prouvent qu’une autre politique tarifaire est envisageable.

Une question environnementale et sociale

Derrière le péage, plusieurs enjeux se croisent. Il y a d’abord la pollution générée par les arrêts et redémarrages des véhicules. Christian Estrosi insiste sur ce point dans son manifeste pour la préservation des Océans, publié cette semaine à l’occasion de l’UNOC. Il y propose des pistes variées : développement du nucléaire, gestion des déchets, réindustrialisation, mais aussi suppression des points de congestion comme le péage de Saint-Isidore.

À cela s’ajoute l’aspect économique. Le coût de l’autoroute pèse sur les salariés contraints de l’emprunter quotidiennement. Pour certains partis politiques, cela justifie une mesure d’urgence.

Pour l’heure, aucun calendrier précis n’est arrêté. Le ministre parle de solutions techniques. Le maire évoque une décision rapide. Les usagers, eux, continuent à payer.

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