Le Comité de pilotage de la ligne 5 du tramway s’est réuni le 24 avril. Le projet avance administrativement, mais une partie de la population dénonce de nouveaux retards, notamment concernant le prolongement vers le quartier de L’Ariane.
Réuni jeudi 24 avril 2025, le Comité de pilotage de la ligne 5 du tramway a dressé un état des lieux de l’avancement du projet. Étaient présents plusieurs élus locaux : Gaël Nofri, adjoint au maire de Nice et vice-président de la Métropole délégué aux transports, Ladislas Polski, maire de La Trinité, Robert Nardelli, maire de Drap, et Jean-Jacques Carlin, maire de Saint-André de la Roche.
Le projet a franchi une étape importante. Après une concertation publique ayant recueilli une majorité d’avis favorables, la Métropole Nice Côte d’Azur a transmis le dossier à la préfecture. Une enquête publique sera lancée au second semestre 2025, avant le début des travaux.
La future ligne 5 reliera le Palais des Expositions à Drap, en passant par La Trinité. Elle parcourra 7,5 kilomètres en 25 minutes avec 16 stations. Son cout est estimé à 376 millions d’euros HT. L’objectif est double : désengorger la circulation entre l’est de Nice et la vallée du Paillon, et améliorer les conditions de vie dans les quartiers traversés. Ce projet s’inscrit aussi dans une volonté de réduction du trafic routier et de la pollution, en favorisant l’usage des transports en commun.
L’Ariane attend toujours
Le quartier de L’Ariane reste à l’écart du tracé. Pour ses habitants, cette absence devient le symbole d’un abandon. Dans une déclaration publique, Julien Picot, secrétaire départemental du PCF 06, dénonce un report jugé inacceptable.
« Voilà 25 ans que les habitants de L’Ariane attendent une ligne de tramway. Un quart de siècle de mépris, d’abandon, de promesses. Aujourd’hui, Christian Estrosi reporte encore une fois ce projet pourtant vital, repoussant la ligne 5 à 2030. Pourquoi ? Les habitants de l’Ariane ne sont pas des citoyens de seconde zone. »
Selon lui, ce nouveau calendrier ne répond pas aux besoins urgents du territoire. Il accuse le maire de Nice d’agir en fonction d’objectifs personnels plutôt que de l’intérêt collectif. Le Parti communiste des Alpes-Maritimes appelle à une mobilisation pour remettre L’Ariane sur la carte des transports publics.
« Ce qu’il faut, ce sont des actes », insiste Julien Picot, qui appelle à une autre vision de la ville. Une ville qui investirait en priorité dans les quartiers populaires et dans l’égalité d’accès aux transports.
La gauche locale souhaite replacer ce débat dans un cadre plus large. Elle évoque une fracture territoriale persistante entre l’ouest et l’est de Nice. Le tramway, dans cette perspective, devient un outil de justice sociale.
Pour l’instant, aucun engagement précis n’a été pris quant à une extension du tracé vers L’Ariane. Du côté de la Métropole, on préfère avancer pas à pas. La priorité est aujourd’hui à l’enquête publique et au calendrier de la phase actuelle. La suite dépendra des arbitrages budgétaires et des retours de la population.
La tension autour de la ligne 5 illustre un clivage persistant sur le territoire. D’un côté, une infrastructure en préparation. De l’autre, un quartier qui se sent oublié. À six mois de l’ouverture de l’enquête publique, le débat est loin d’être clos.