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3 mai 2024

Dominique Estrosi, entrevue avec une Adjointe Municipale de Nice : Acte II

estrosibann-3.jpg Nice-Première : 2007 est une année politique importante. A force de réfléchir Présidentielles et Législatives, est-il possible que les élus oublient de s’occuper du terrain ?

Dominique Estrosi : J’espère que non ! Aujourd’hui, il y a un tel discrédit apporté par nos concitoyens sur la classe politique que ce serait catastrophique que les élus oublient le terrain sous prétexte d’échéances importantes pour le pays. Elles impliquent que les élus prennent toute leur part dans ce débat sans pour autant que cela nuise à leurs actions qu’ils mènent sur le terrain pour répondre toujours au mieux aux attentes des citoyens. La plupart des élus locaux ont bien conscience que c’est avant tout la base qu’il faut essayer d’entendre, écouter et auprès de laquelle il faut être présente. Les élections aussi importantes soit-elle n’empêchent pas à ce que l’on continue d’agir sur le terrain pour essayer d’apporter les meilleures solutions à l’ensemble des problèmes qui se posent à nos concitoyens et aux élus.

NP : Quelle est votre position sur ces deux échéances, sur les campagnes, les accords et désaccords, les tiraillements et ce au sein à la fois du PS et de l’UMP avec maintenant dans votre parti des primaires comme pour le Parti Socialiste?

DE : C’est une période forcément un peu tendue. Rien n’est complètement arrêté et figé. La campagne n’a pas encore officiellement démarré. Il y a logiquement un peu de flottement, des velléités, des ambitions qui peuvent légitimement s’exprimer. Il faut vraiment garder à l’esprit qu’on ne peut pas gagner dans la division. L’unité et l’union sont les conditions imparables d’une victoire. On l’a trop vécu par le passé et ça vaut pour le Parti Socialiste et l’UMP. Aujourd’hui, une phase s’ouvre avec les déclarations de candidatures avec un délai allongé pour que chacun dans son âme et conscience puisse se déterminer mais une fois l’échéance terminée, après la réunion du Congrès National, il faut vraiment qu’il y ait un seul candidat dans notre famille politique puis qu’il se mette en campagne, soutenu par tout le monde quelque soit les rancoeurs, les ambitions personnelles que l’on peut nourrir. Il en va de la victoire. Les choses sont compliquées aujourd’hui en politique et nos électeurs ne nous pardonneraient pas de laisser encore passer une telle échéance au prétexte seulement de querelles intestines. Il y a encore un mois durant lequel les choses vont s’exprimer au grand jour. Ensuite, il faudra se mettre en campagne et ne plus se poser de questions. Il va de l’intérêt de tous dans notre famille politique de faire gagner notre leader, notre champion. Il en va aussi des élections législatives et en 2008 des municipales qui sont toutes aussi importantes.

NP : Êtes vous opposée aux candidatures de Monsieur Dupont-Aignan, Madame Boutin ?

DE :

Dominique Estrosi reste derrière son chef
Dominique Estrosi reste derrière son chef
Non. Je ne suis pas contre leurs candidatures. Je suis comme la ligne du parti : toutes les candidatures au sein de l’UMP ont leur légitimité à s’exprimer et à se déclarer dans la plus grande transparence. Il appartient après aux militants de se déterminer. Quand ils auront choisi, et comme on l’a vu pour le PS et dieu sait que ce n’était pas facile au début, il ne faudra plus qu’il y ait d’états d’âme.

NP : Ce sera au candidat désigné de prendre en compte toutes les sensibilités exprimées…

DE : Vraisemblablement. Il faudra prendre cela en considération de façon à ce que tout le monde puisse se dire qu’il y a une échéance importante, fondamentale pour l’avenir de notre pays, plus encore que pour les précédentes élections présidentielles avec un changement de génération, avec des problèmes dans la société plus importants et donc que personne n’a le droit de sacrifier cette chance de victoire qu’il nous faut saisir avec sérieux, détermination et volonté. Pas en mettant en avant tel ou tel intérêt partisan.

NP : On vous attendait aux Législatives. L’aventure ne vous a pas tentée ?

DE : Eh ben non ! Je n’ai pas de velléités de candidature où que ce soit. Je veux simplement essayer de continuer dans les responsabilités que l’on m’a confiées jusqu’au terme prévu.

NP : Est-ce que ça pourrait être un projet dans l’avenir ?

DE : Je ne formalise pas de projet car tout évolue tellement vite et rapidement. Ce qui est vrai un jour ne l’est pas forcément le lendemain. Je n’ai pas de projets. Il y a des échéances : les présidentielles, les législatives, puis d’autres en 2008. Ce n’est pas la peine d’aller plus vite que la musique. Ce qui m’importe c’est continuer à travailler pour ma ville, au sein de cette municipalité pour essayer modestement dans les domaines qui sont les miens de répondre à des besoins et des attentes

NP : Dans la première circonscription on assiste à des turbulences entre Eric Ciotti et Jérôme Rivière. Que pensez-vous de cet épisode ? Est-ce que cela ne nuit pas à l’image de l’UMP ?

DE : Je ne ferais pas de commentaire sur ce qui s’est passé avant. Je suis légitimiste. Il y a aujourd’hui un candidat Eric Ciotti investi officiellement qui porte les couleurs du mouvement auquel j’appartiens. Sans états d’âme, c’est un soutien inconditionnel par rapport au candidat de ma famille politique.

NP : C’est aussi légitime que Jérôme Rivière ait envie de se représenter…

DE : Oui, je peux concevoir que ce soit légitime qu’il ait envie de se représenter, d’aller de nouveau devant les électeurs pour qu’ils disent oui ou non vous avez eu un bon bilan. Cela se traduira dans les urnes. L’UMP a choisi son candidat et c’est celui que j’entends soutenir en espérant qu’il l’emporte au mois de juin prochain.

NP : Ségolène Royal présidente ? Ça vous inspire quoi ? Est-ce qu’inconsciemment vous pourriez être moins dure avec elle parce que c’est une femme avec une solidarité féminine à cause peut-être de railleries sexistes de certains de vos collègues masculins ?

DE : Ce n’est pas un handicap d’être une femme ou un homme dans le domaine politique. Ce qui est important c’est la compétence. Elle peut être aussi bien masculine que féminine. Ce que je regarde avant tout c’est donc la compétence, les idées défendues, le projet, la présence sur le terrain. Aujourd’hui, don’t act, Ségolène Royal a été plébiscitée au niveau des militants. Il faut quand même rappeler que c’est seulement au niveau des militants et pas au niveau des Français. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. C’est une femme et c’est vrai que parce que c’est une femme, elle peut apparaître comme étant neuve sur la scène politique. Cela n’est pas tout à fait le cas puisque ça fait vingt ans qu’elle est dans les rouages politiques en occupant des postes. On a un phénomène de mode. Il se trouve que ce n’est pas forcément bien puisque ça peut se démoder et les femmes en porteraient les conséquences. Il ne faut pas aller d’un extrême à l’autre, ne pas aller du dénigrement de la femme tel qu’on a pu le connaître et inadmissible mais ne pas aller vers la surfemme médiatique et dire que tout ce qui se passe est bien parce que c’est une femme. Il faut trouver le juste milieu et faire en sorte que chacun se détermine en fonction des idées mises en œuvre. Il faut faire attention que le phénomène Ségolène Royal ne se retourne pas contre les femmes. Après on pourra dire : « et voilà, regardez, vous avez élu une femme et finalement vous avez bien vu que les femmes sont incapables ». C’est quand même bien que dans notre pays, il puisse y avoir une candidate même s’il y en a d’autres qui partent pour la présidentielle : Marie-George Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguillers. Ségolène Royal n’est donc pas la seule. Dans l’image qu’elle véhicule elle a peut-être un concept un peu nouveau qui fait plus de modernité. La modernité n’est que de façade. Il existe un archaïsme derrière. Le combat et le débat politiques pourront le faire valoir. Qu’on soit homme ou femme à un niveau national ou local, les citoyens ont besoin de présence, d’écoute, d’efficacité. Un homme ou une femme est capable de l’apporter à partir du moment où il s’en donne les moyens, travaille en conséquence. Je n’aimerais pas qu’un jour le phénomène Ségolène Royal se retourne contre les femmes. Aujourd’hui, ça a l’air d’être dans un sens plutôt positif, il ne faudrait pas que ça fasse l’effet l’inverse.

NP : On pourrait faire le parallèle avec vous. Avez-vous peur d’être un jour comme Ségolène Royal un phénomène de mode ?

DE : Je ne pose pas la question en terme de phénomène de mode. Je conçois mon action sur la proximité, la présence. Après, chacun se détermine.

« Je garderais un très bon souvenir de cette expérience vécue. »

NP : A ce propos : « Les femmes (Agnès Rampal et Dominique Estrosi) sont les meilleurs éléments de la majorité municipale ». Que pensez-vous de cette affirmation lancée par un élu de gauche locale?

DE : Je ne vais pas vous dire que ça nous fait déplaisir à Agnès Rampal, à Dominique Estrosi ou à d’autres femmes. C’est la responsabilité de cet élu qui a prononcé cette phrase. Don’t act. Il y a des compétences, des qualités très nombreuses, très diverses. Tant mieux si des personnes peuvent avoir cette réaction. Il faut toujours continuer à être clairvoyant et poursuivre, dans les valeurs que l’on estime être les meilleures à mettre en avant, notre travail quotidien.

NP : À l’inverse y a-t-il des membres de la gauche locale que vous appréciez particulièrement question de renvoyer l’ascenseur ?

DE : J’ai un comportement républicain avec l’ensemble de l’opposition municipale ou la majorité régionale. Sur des dossiers, il y a moyen de parler ensemble, de trouver des solutions partagées à un moment donné quelque soit les convictions que l’on nourrit dans le domaine du logement, du transport du moment qu’il n’y a pas de volonté, d’arrière-pensée et de dérive politicienne et de prééminence. A la région, il y a des points avec Marc Donis, maire de Valbonne, très impliqué dans le domaine du logement, dans le débat ou dans les commissions, on échange de manière très constructive et positive. En agissant ainsi, ce n’est pas faire abstraction des valeurs que l’on défend. Le combat après reste présent et par rapport aux échéances à venir chacun revendiquera ce qu’il a au fond du cœur.

NICE

NP : Il y a eu des bruits comme quoi votre entente avec le Sénateur Maire n’était pas des plus cordiale. Est-ce que c’est juste des conflits naturels entre deux caractères forts ou est-ce des réelles divergences politiques ? Y a-t-il une limite à ne pas franchir qui pourrait un jour entraîner votre démission ou votre mise à l’écart à l’image d’Auguste Vérola ?

DE : destrosival.jpg J’ai un respect et un devoir de loyauté à l’égard du Sénateur Maire et du Président d’Agglomération. C’est lui le patron, le chef d’équipe. Je suis une des parties dans son équipe. Je ne revendique rien à l’intérieur de cette équipe. Je ne revendique pas une place plus importante que d’autres. Il est normal, pour moi, que je m’inscrive dans cette équipe municipale avec le qu’elle s’est choisie en 2001. J’ai un devoir de respect, de loyauté et de travail dans les lignes conductrices et les projets que nous avons fixés ensemble et que nous partageons. Quand on parle de projet de renouvellement urbain de l’Ariane et d’autres quartiers, quand on intervient dans le domaine du logement, ce sont des projets que l’on a travaillés ensemble et sur lesquels nous nous rejoignons. Il n’y a pas de souci à ce niveau là. Je ne vais pas vous dire que tout a été un long fleuve tranquille entre Jacques Peyrat et moi parce que j’ai ma façon d’être, peut-être un peu trop franche et spontanée, d’intervenir donc il y a des moments où on peut avoir des explications. Elles sont toujours courtoises, loyales et pour ma part j’en reste là et c’est normal sinon il n’y a pas de raison de continuer à exercer de la sorte. Alors de temps en temps, oui, il y a des explications mais ça se produit normalement. Ce serait presque anormal que cela se produise autrement. On est dans une équipe et on conduit avec passion des projets. On croit à ce que l’on fait. On le retrouve dans tous les niveaux de la société. Vous n’avez jamais des situations où tout se passe de manière transparente, limpide sans échanges de vue diverse, identique. On doit les porter à un moment donné sur la table. C’est ce qui peut se passer entre Jacques Peyrat et moi. Pour ma part, je n’entends pas remettre en cause une autorité municipale qu’il représente et aussi à la CANCA. Je continue avec ma conviction et ma volonté d’agir ainsi à essayer de mettre en pratique un certain nombre de dossier, de les connaître le mieux possible, de les faire avancer.

NP : Est-ce compliqué de faire changer d’avis Monsieur le Sénateur Maire ?

DE : Je n’essaie pas de faire changer Monsieur le Sénateur Maire. J’essaie simplement, quand il peut arriver que sur des points on ait des avis différents ou des points à améliorer, d’en faire part. Ce n’est pas dans ma vision des choses de me dire : « tiens, tu vas aller voir Monsieur le Maire et tu vas le faire changer d’avis ». On fait état de certaines choses, un état des lieux. On dit : « pourquoi ne pas réfléchir dans ce sens là ? » Après, la personne a suffisamment de hauteur, de matière pour se dire : « là effectivement peut-être qu’on peut changer… ou qu’on ne peut pas changer ». Je n’entends pas faire changer d’avis Monsieur le Sénateur Maire de la Ville de Nice.

NP : Les élections municipales en 2007 ou 2008 ?

DE : On se base sur le calendrier qui a été voté. Donc se sera 2008.

NP : Il n’y a pas de bruits dans les couloirs municipaux pour 2007 ?

DE : On entend Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux dire que les élections pourraient être avancées à l’automne 2007. Ségolène Royal l’avait aussi évoqué. Mais pourquoi aller supputer ? Il y a tellement de points d’interrogation dans les mois à venir pour se poser la question sur les municipales. Aujourd’hui, elles ont été déplacées de mars 2007 à mars 2008. Restons en là et attendons les échéances.

NP : Est-ce que vous vous y préparez ? Est-ce que c’est présent dans l’ambiance municipale ?

DE : Pas plus que ça. Moi, j’entends aller au bout de ce mandat parce que je pense que c’est un mandat avec un bilan dont on n’aura pas à rougir avec des chantiers importants qui seront achevés. Après ? Qu’est-ce qu’il en sera en mars 2008 ? Il faudra d’abord voir comment se sont passer les élections présidentielles, législatives. Il y aura forcément une donne nouvelle qui ne sera pas anodine dans les débats qui seront ouverts pour les municipales. Il faut laisser le temps au temps. Cela ne sert à rien de se précipiter, de tirer des plans sur la comète. Cela serait ridicule de dire : « quoiqu’il se passe un tel sera candidat ». Par la force des choses, par l’état de la situation, cette personne sera obligée d’en convenir que ce n’est plus d’actualité. La seule chose qui vaille et qui compte c’est l’action, le terrain, le travail. Après on verra bien. Il y a un parti politique auquel j’appartiens et je m’inscrirais toujours dans la légitimité de ce qu’il décidera.

NP : Savez-vous si Jacques Peyrat va se représenter ?

DE : Il l’a dit haut et fort à l’occasion de diverses manifestations et réunions qu’il serait candidat à un troisième mandat.

NP : Vous le suivriez sans aucun problème ?

DE : Je ne fais pas de commentaire. J’attends de voir les élections présidentielles, législatives et la ligne que déterminera l’UMP.

NP : Un petit parallèle à la volée : et Jacques Chirac, sera-t-il à nouveau candidat ? Y êtes vous favorable ?

DE : Je n’ai pas à être favorable ou pas favorable. A chacun de se déterminer en son âme et conscience par rapport à l’action qu’il a pu jouer, la situation présente dans laquelle on se trouve et l’intérêt général et supérieur qui doit être mis en avant. C’est à la personne qui se déclare ou pas candidate à être responsable, à faire l’état des lieux devant les risques, les conséquences.

NP : N’est-il pas le candidat prioritaire ? S’il se déclare candidat, est-ce que les autres y compris Nicolas Sarkozy ne devraient pas s’effacer ?

DE : Il n’y a pas à avoir de candidat prioritaire. Ce n’est bien sur pas une décision neutre celle du Président de la République. Il est sortant. Il a fait deux mandats. Sa position et sa voix auront un retentissement et seront fortes. Aujourd’hui, pour autant, il n’y a pas de candidat prioritaire. Il y a juste une question de circonstance et de situation par rapport à un moment présent. Les échéances de 2007 sont tellement importantes dans un monde en pleine mutation et évolution avec des aspirations nouvelles clairement données par nos électeurs. Chacun, et quel que soit la stature qu’il a et le poste qu’il occupe, doit se poser la question par rapport à ses responsabilités et se demander ce qui est bon pour le pays.

NP : Revenons sur Nice. Sulzer, tramway, stade, communication… Les affaires ont été nombreuses en Mairie de Nice. Est-ce difficile de travailler dans ces conditions ? Y a-t-il plus de vigilance désormais dans les dossiers et plus de rigueur ?

DE : Il faut se garder des amalgames. Je m’interdis de réagir sur ces affaires car, pour la plupart, elles n’ont pas été jugées. La justice a à faire son travail. Avec son indépendance, elle arrivera à ses conclusions et dira ce qu’il en est.
Il ne faut pas jeter l’opprobre sur une administration municipale, la ville de Nice et une grande majorité des employés municipaux, des directeurs qui travaillent avec beaucoup de sérieux, d’abnégation , de dévouement sans aucune malhonnêteté. Il n’y a pas plus de vigilance. Elle a toujours été de mise. On ne peut pas savoir ce qu’il en est de chacune des personnes dans une aussi grande administration. Attendons que la justice fasse son travail. Après, on pourra se poser la question.

NP : Que pensez-vous du paysage presse niçois et y compris de Nice Première ?

DE : Nice Première est un nouveau média dans sa communication, dans sa forme. Il occupe une place tout à fait légitime et naturelle et avec laquelle il faut compter. Je suis mère de deux enfants. Les adolescents ne sont pas complètement ancrés dans le support papier en terme de communication. Internet fait partie de leurs vies, de leurs quotidiens que d’aller sur MSN, sur les blogs… Nice-Première s’inscrit parfaitement par rapport à cette tranche d’âge. C’est un vecteur, qui à l’avenir prendra toute sa place. Il est bien qu’il prenne sa place dans le monde actuel sans pour autant enlever le journal à la personne qui souhaite avoir son journal papier et dans lequel il retrouve ses informations. Plus il y a une pluralité au niveau de la presse, mieux c’est pour la démocratie.

NP : Est-ce que vous vous méfiez des médias ? Sont-ils néfastes au bon exercice de la politique ? Surveillez-vous l’image que vous communiquez ?

DE : Je ne m’en méfie pas. Je me méfie d’une surmédiatisation. Il ne faut pas que les médias, quel que soit la place et le rôle qu’ils ont à jouer, et aussi le pouvoir qu’ils ont, soient omniprésents et prennent trop d’importance ou conditionnent trop de choses par rapport au pouvoir politique, au pouvoir législatif, judiciaire. Chacun doit prendre sa place. Je ne me méfie pas des médias. Dans l’action que je conduis, ils sont là pour relayer cette proximité, ce terrain. Il faut juste faire attention qu’il n’y ait pas une surmédiatisation de tout et qu’à cause d’elle, on en oublie les problèmes essentiels.

NP : Avez-vous appris à vous en servir ?

DE : Je ne m’en sers pas plus que d’autres. Ils sont là. J’ai noué des relations franches et de travail avec des médias. Chacun est donc dans son rôle.

NP : Quel a été votre déclic pour vous engagez en politique ?

DE : Il est plus ou moins ancien. Mon père a occupé pendant vingt ans une place dans la vie publique locale. J’ai donc toujours baigné dans ce milieu là. Il m’a inculqué un certain nombre de valeurs : la proximité, la solidarité, l’approche humaine. Je les avais en moi. Il m’a permis d’apporter un amour fort à cette ville de Nice comme il l’avait lui aussi. Ma vie a fait qu’après j’ai rencontré un homme politique. J’ai participé à ses côtés tout le long de sa progression directement ou indirectement soit en campagne politique soit en collaborant à ses côtés. C’était naturel et cela faisait partie de mes convictions très fortes en interne de ce que j’avais toujours vécu. Ce n’était pas nouveau.
En 2001, je passe de l’ombre à la lumière même si c’est un bien grand mot, simplement parce qu’il y a eu cette loi sur la parité même si je n’y étais pas favorable. Elle a été appliquée en 2001 dans des scrutins de liste. Jacques Peyrat est venu me solliciter. Après avoir réfléchi car ce n’était pas une solution qu’on prend à la légère, je me suis dit pourquoi ne pas tenter l’expérience et essayer modestement d’apporter quelque chose au sein de l’équipe municipale et surtout à la ville.

NP : C’était donc naturel ?

DE : Je crois que oui. Par mon histoire familiale c’était naturel. La loi sur la parité a peut-être précipité les choses puisqu’il fallait des femmes. Pour bon nombre d’entre elles ce n’était pas évident. Aujourd’hui, il y en aurait un peu plus parce qu’elles se sont un peu plus impliquées. En 2001, c’était encore très ténu. Cinq après, avec le recul, je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience, de la vivre pleinement. J’aimerais bien évidemment continuer à pouvoir la vivre dans les échéances futures mais si ce n’est pas le cas tant pis. Je garderais un très bon souvenir de cette expérience vécue.

NP : Et vos enfants vont suivre naturellement votre voie ?

DE : Je ne pense pas. Elles sont toutes les deux dans des études universitaires importantes dans des écoles de commerce. Une sur Toulouse. L’autre ici sur Nice. Elles s’intéressent car ça les concerne directement mais elles voient ça avec beaucoup de recul comme peuvent le voir les jeunes. De part leur formation et qu’en écoles de commerce on devient vite citoyen et responsable, elles ont leurs idées. Elles le vivent très bien mais sans plus. Elles ne sont pas des militantes de la première heure mais des spectatrices avisées pas engagées.

NP : Elles vous donnent des conseils ?

DE : Elles me font des remarques, des critiques, portent des jugements sur ce qui se passe. C’est intéressant d’avoir l’œil d’une jeunesse. Cela me permet, dans certaines configurations, de me souvenir de ce qu’elles pensaient, de m’aider dans ma réflexion, dans des dossiers particulier. Je me dis : « elles t’ont fait remonter ça. Ce n’est peut-être pas anodin. Je dois y réfléchir en même temps que je me retrouve confronter à la situation.

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