Une rencontre singulière a eu lieu à la librairie La Procure à Nice : celle du Père Gil Florini et des amoureux de la cuisine niçoise. Ce prêtre bien connu des fidèles de la paroisse Saint-Ambroise, n’est pas seulement un homme de foi. Il est aussi un homme de goût.
Vêtu de sa traditionnelle chemise noire au col romain, le Père Gil Florini a amené avec lui son humour ravageur pendant une heure pour un échange chaleureux et vivant autour de son troisième livre de recettes « Mes recettes niçoises d’été ». Un ouvrage qui lui ressemble : simple, généreux et surtout ancré dans une tradition culinaire aussi riche que gourmande.
Un franc-parler assumé
Chez lui, tout prend sens : « Pour bien manger, il faut du gras, du sucre et de l’alcool » lance-t-il en souriant. Ce franc-parler fait réagir. Il n’hésite d’ailleurs pas à viser les géants de la restauration rapide : « McDo est appelé restaurant, mais non, c’est un abattoir ! » L’homme a du caractère. C’est surtout un passionné qui souhaite transmettre sa cuisine.
Son amour pour la cuisine ne date pas d’hier. Issu d’une famille aux racines corses, italiennes et niçoises, la nourriture est pour lui un pilier de son identité. Et selon lui, tout commence avec son grand-père qui était pâtissier. Celui-ci punissait ses filles en leur faisant manger des gâteaux. Lors de la rencontre, il évoque la soupe de radis ou encore le stockfish, tout cela en les rattachant à des souvenirs et à l’histoire niçoise.
Des recettes accessibles
C’est à se demander comment l’idée de se lancer dans la création de livre de recettes lui est venue ? « On a fait se livre pour montrer que l’on peut facilement faire la cuisine » affirme-t-il. Il le prouve car pas de techniques complexes, ni d’ustensiles farfelus. Les recettes sont accessibles, savoureuses et adapter à la saison, aux gouts et même à ce qu’il y a toujours dans nos placards. Le but ? Se faire plaisir et surtout partager.
Le mot « partage » revient régulièrement durant cet échange. Pour ce curé, la cuisine est un acte social presque sacré. « Le repas est le centre du rite. La dernière scène chez les chrétiens s’est terminée à table. » Il y voit un moment de lien, de convivialité, de transmission, sans jugement. Une philosophie qu’il applique depuis toujours. Il a eu un passé d’animateur de colonie de vacances. Il raconte qu’un jour il s’est retrouvé avec une petite fille qui refusait de manger sa ratatouille, jusqu’à ce qu’il y ajoute du chocolat fondu. Résultat : ils l’ont mangée ensemble.
Le Père Gil Florini défend une cuisine vivante, joyeuse et libre. Il s’insurge contre ceux qui imposent des dogmes culinaires. Pour lui « il faut que ça soit bon et bien fait c’est tout. » Dans son livre on y trouve huit entrées dont le flan aux herbes et l’incontournable pissaladière, treize plats comme l’aïoli du Père Gil ou la pintade aux figues et sept desserts avec des idées originales comme les pêches farcies aux macarons ou l’omelette aux pommes.