Que fait la France ? C’est la question que souhaite soulever l’association, Prix Nobel de la Paix en 2003, Handicap International. L’organisme lutte depuis trois ans contre le drame des bombes à sous-munitions. Il s’agit de mini-bombes lâchées par des belligérants sur des zones de guerre. « Mais parmi ces bombes certaines tombent, s’il y a disfonctionnement, sur des zones civiles, déclare Patricia Mallissart, responsable de l’association à Nice. Les bombes sont le plus souvent lâchées par erreur mais il arrive que ce soit intentionnel. Il faut savoir qu’entre 5 et 30 % de ses bombes n’explosent pas. » La grande majorité des victimes de ces engins sont des civils et, parmi eux, 19% d’enfants.
La mission d’Handicap International sur le terrain consiste avant tout à coordonner les secours d’urgence et à travailler sur le long terme. L’ONG apporte un soutien médical et psychologique aux populations tout en formant des équipes de déminage. « Nous aidons les pays et à se sécuriser de manière autonome », raconte Patricia Mallissart.
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Un enjeu politique
Pour le moment, seule la Belgique a interdit la fabrication de ces bombes en février dernier. Bien que le problème a été abordé dans l’actualité récente (au Liban), la France ne se sent pas encore prête à s’en passer. Même si des progrès sont réalisés lors de la fabrication de ces armes afin d’éviter au maximum tout disfonctionnement, pour Handicap International, cela ne suffit pas.
L’objectif de la douzième Journée Nationale est de sensibiliser le public au problème des bombes à sous-munitions. A Nice, le rendez-vous se déroulera le 30 septembre sur la Promenade des Anglais, en face du théâtre de Verdure. Une pyramide de chaussures sera dressée en hommage aux milliers victimes de ces bombes. Symboliquement, une grande zone minée sera reproduite à l’identique sur une zone de plus de 100 m2 ! « Il y a aura des bombes fictives dans des arbres, des maisons et même des jouets, annonce Patricia Mallissart. Nous espérons ainsi que le public prendra conscience de la situation dramatique que vivent de nombreuses personnes, à la merci des bombes à sous-munitions non explosées. » L’association souhaite recueillir un maximum de signatures sur la pétition visant à interpeller les hommes politiques. Pour ce faire, 200 bénévoles et 130 artistes se mobiliseront. Au cours de cette journée hors du commun, ils tâcheront de changer les mentalités et de faire comprendre que la solidarité est l’affaire de tous.
La pétition « Non aux BASM » est en ligne sur www.sousmunitions.org
