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18 avril 2024

Une « somnambule » de Bellini à l’Opéra de Nice

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Ode au bel canto, à l’onirisme, au Romantisme et aux serments d’amour dans cette oeuvre de Bellini « la somnambula » dans une des premières mises en scène du ténor Rolando Villazon. Lisa, l’aubergiste vit et assume sa solitude affective tandis que se préparent les noces d’Amina (Sara Blanch ) et d’Elvino, ( Edgardo Rocha).

Le village reclus dans les hautes montagnes est à la fête bien que le noir des costumes domine.

Il traduit la gravité du moment solennel de cette union : le serment des mariés se voit gravé au ciel . La perle de ce lieu, la soprano dans le rôle d’Amina dit que « sa voix n’obéit pas à ses pensées » tant le bonheur emplit son coeur.

Seule Lisa, la rivale, dénonce l’hypocrisie dans l’amour. A cette exception près, « la grâce enchanteresse » baigne cette musique éclatante et profonde. C’est alors que le Comte Rodolfo, la basse Adrian Sampetrean, vient indirectement troubler cette  harmonie. Sans d’abord dévoiler de son identité, il est mis à contribution quant au mystère qui plane sur ce coin de montagne, ses murs blancs qui se confondent aux sommets côté scénographie. En effet, il plane comme un fantôme qui se déploie la nuit, d’où le léger ballet aérien et étrange (cet opéra tiré de deux dramaturges français, Scribe et Delavigne a d’abord fait l’objet d’une chorégraphie.) Le phénomène intrigue et le somnambulisme est prétexte à coups de Théâtre successifs autour de la fidélité d’Amina. On pense à Othello, le thème du mouchoir, la pièce à conviction. Le ténor incarnant Elvino serait-il un Iago impulsif, en colère? Tandis que le village en émoi s’en remet à l’autorité du Comte et que le noir à nouveau noie la blancheur dans les hauteurs du plateau puisque les villageois montent jusqu’à lui tandis qu’à terre le noeud de l’histoire s’opère. C’est paradoxalement dans la blancheur des tenues au réveil que des indices trahissent les comportements des uns et des autres.

Y aura t-il pardon, preuve de la pureté de l’héroïne ou bien le sacrifice ou encore ce goût suprême pour la liberté ? Les larmes de la blanche Amina sauront-elles ressusciter les fleurs aussi bien que l’amour ?

Mais ne nous fions pas aux apparences. Il y aurait des marques indélébiles, des croix sur les portes qui scellent à vie les fautes inexpugnables. Villazon nous cueille à la toute fin et redonne de l’intérêt à ce qui pouvait paraître un peu naïf dans le déroulé de ce drame tirant vers le Vaudeville par moments.

                                                                                         

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