L’appel aux dons se poursuit pour sauver l’autocar Chausson

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L’association Tram & bus de la Côte d’Azur a lancé une souscription pour restaurer un véhicule emblématique des années 60. Si les travaux ont commencé, il manque encore des fonds pour terminer la restauration.

Dans les rues de Nice, un autocar ancien attire encore les regards. Le Chausson ASH 522A, acquis par l’association Tram & bus de la Côte d’Azur en 2020, fait partie du patrimoine des transports régionaux. Sa mécanique a déjà été remise en état par des bénévoles. Mais sa carrosserie, rongée par la rouille, menace aujourd’hui son avenir. Une campagne de dons est lancée avec la Fondation du patrimoine pour financer sa restauration.

Le véhicule n’est pas un simple car. Il s’agit d’un Chausson-Saviem ASH 522A, modèle produit entre 1952 et 1965. Celui acquis par l’association a circulé de 1961 à 1982. Pendant vingt ans, il a transporté des générations d’usagers sur les routes françaises. Avec ses 46 places assises et son moteur six cylindres de 150 chevaux, il incarnait l’autocar moderne de l’époque.

Le modèle 121, mis en service en 1963 par les Voies Ferrées du Dauphiné, fait partie d’une flotte qui a longtemps sillonné l’Isère. Il a ensuite été cédé à plusieurs associations, avant de rejoindre un collectionneur en 2020. Quelques mois plus tard, il trouvait sa place à Nice.

Depuis son arrivée, l’équipe de Tram & bus de la Côte d’Azur s’est mobilisée. « Nous avons rénové le véhicule, au niveau mécanique, pour qu’il roule à nouveau. Nous sommes des passionnés. Nous avons chacun un savoir-faire que nous avons mis en commun », racontait à l’époque Frédéric Giana, président de l’association.

Près d’une centaine d’heures de travail ont été nécessaires pour remettre le moteur en état, changer phares, radiateurs et durites. En 2021, une révision complète a permis au Chausson de reprendre la route. Depuis, il participe à des événements publics et suscite la curiosité des passants.

Un défi de carrosserie et un budget conséquent

Si le véhicule roule de nouveau, sa carrosserie reste fragilisée. Les bénévoles l’admettent volontiers : « nous, ce qui est mécanique, nous savons faire. La carrosserie, ce n’est pas du tout notre domaine. » La tôle présente des points de corrosion. Des cloques apparaissent sur la peinture. Les infiltrations risquent de perforer les parties abîmées.

Un carrossier a établi un devis. Le montant s’élève à 27 207 euros. Une somme importante pour l’association, qui vit de cotisations et de quelques dons. Les travaux consisteraient à démonter les vitres, traiter la rouille, poncer et repeindre l’ensemble du véhicule.

Face à ce défi, les membres de Tram & bus de la Côte d’Azur ont décidé de solliciter la Fondation du patrimoine. Cette structure, reconnue d’utilité publique, accompagne des projets de sauvegarde dans toute la France. « Cette démarche, auprès d’une structure reconnue de tous, nous permettra de toucher plus de 3 000 membres, donateurs », soulignait Frédéric Giana.

L’objectif est clair : réunir un minimum de 14 000 euros. La souscription permettra de financer une partie des travaux, le reste étant couvert par l’association et d’éventuels partenaires.

Un patrimoine vivant

L’enjeu dépasse la simple réparation d’un car. Restaurer ce Chausson, c’est aussi préserver une mémoire collective. Dans les années d’après-guerre, ce modèle a transporté des voyageurs dans toute la France et au-delà. On le retrouvait en excursion, sur les lignes régulières, mais aussi dans des contextes plus difficiles, du Liban à l’Arabie, ou dans les montagnes des Andes.

Sa silhouette arrondie, ses larges vitres et sa calandre imposante rappellent une époque où l’autocar incarnait l’ouverture au voyage. Après rénovation, l’association souhaite le présenter lors de sorties, d’expositions, ou même sur des tournages. Plusieurs productions audiovisuelles ont déjà fait appel à sa collection de véhicules anciens.

Au-delà des amateurs de mécanique, c’est le public tout entier qui pourrait redécouvrir ce patrimoine roulant. « Nous devions redonner ses habits de lumière à la Rolls-Royce des autocars », glisse le président de l’association, reprenant avec humour un surnom donné au modèle par certains auteurs.

Une mobilisation locale attendue

L’appel aux dons s’adresse aux particuliers, mais aussi aux entreprises locales. La campagne, menée en partenariat avec la Fondation du patrimoine, garantit que chaque euro sera utilisé pour les travaux. Les fonds ne seront versés qu’à l’issue des chantiers, sur présentation des factures.

L’association espère ainsi rallier autour de son projet habitants, passionnés et curieux. Depuis trois ans, ses bénévoles s’investissent pour sauvegarder les témoins de l’histoire des transports urbains. Le Chausson ASH 522A, par son histoire et sa présence, illustre ce travail de mémoire.

Son sauvetage dépend désormais de la solidarité. Un car qui a traversé les décennies pourrait continuer à rouler encore longtemps. Mais il lui faut d’abord retrouver une carrosserie digne de son passé.

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