Le dispositif de restriction d’accès à la rue Tiranty prend fin ce mardi 22 juillet. Mis en place pour répondre à une situation jugée préoccupante, il a permis de rétablir le calme, selon la mairie. Christian Estrosi et Anthony Borré appellent désormais l’État à assurer la suite.
Depuis le 16 juillet, la rue Emma et Philippe Tiranty à Nice était soumise à un arrêté municipal pour raisons de salubrité et de trouble à l’ordre public. Seules les personnes résidant sur place ou ayant un rendez-vous médical ou commercial étaient autorisées à y accéder entre 8 heures et 20 heures. Six policiers étaient postés chaque jour aux entrées pour faire respecter la mesure.
L’objectif de cet arrêté : faire cesser une situation liée à la consommation de drogue dans la rue. La mairie explique avoir observé une aggravation depuis janvier 2025, avec une augmentation des signalements et des interventions des services municipaux. Le premier adjoint au maire, Anthony Borré, évoque 144 signalements depuis le début de l’année, soit une hausse de 300 % par rapport à 2024.
Pour les habitants et les usagers de la rue, le climat était devenu difficile. Si le dispositif mis en place semble avoir été bien accueilli localement, l’objectif premier était de retrouver « la tranquillité de la rue », rappelait Anthony Borré lors de la mise en place de l’arrêté.
L’État appelé à prendre le relais
Ce mardi 22 juillet à 20 heures, la mesure a pris fin. Le maire de Nice, Christian Estrosi, estime que l’opération a permis de « restaurer le calme dans ce secteur, sans générer de difficultés majeures pour les riverains ni de verbalisations. » Mais il considère que la suite ne relève plus de la compétence municipale. « Il appartient désormais à l’État d’assurer en concertation avec l’ARS et le CHU, le maintien de la tranquillité publique dans ce secteur », a déclaré le maire. Il demande des garanties pour les riverains et souligne le soutien que la municipalité apporte aux dispositifs de prise en charge des toxicomanes comme par exemple le bus itinérant du groupe SOS.
De son côté, Anthony Borré insistait sur le rôle que l’État doit jouer dans cette affaire. « Les populations toxicomanes relèvent de l’État, de l’Agence Régionale de Santé. En aucun cas, elles ne relèvent de la ville », a-t-il rappelé. Il insiste également sur la nécessité d’un accompagnement médical. « Nous sommes favorables à la prise en charge des toxicomanes à l’hôpital », a-t-il déclaré à plusieurs reprises.
Le risque d’un déplacement du phénomène vers d’autres rues du centre-ville est également pris en compte. Des patrouilles mobiles doivent continuer à observer la situation dans le secteur Jean Médecin. Le dispositif, bien qu’arrivé à son terme, ne signe donc pas la fin de la vigilance municipale.
En parallèle, la ville dit vouloir poursuivre ses échanges avec les commerçants et les habitants. Des aménagements urbains pourraient être proposés pour éviter que la rue Tiranty ne redevienne un point de rassemblement.