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28 avril 2024

Pourquoi la venue de Lomepal aux Plages électroniques, ce dimanche, a fait polémique ?

Eloïse Esmingeaud
Eloïse Esmingeaud
Journaliste pour Nice Premium depuis mars 2023

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L’artiste s’est produit sur la scène du Festival des Plages Électroniques, ce dimanche 6 août, à Cannes, alors qu’il fait face à des accusations de viols.

Tête d’affiche annoncée du festival depuis des mois, la venue du rappeur Lomepal n’a pas été appréciée de tous. Antoine Valentinelli, de son vrai nom est accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes. Ce jeudi 3 août, soit trois jours avant son déplacement à Cannes, le Parisien, a révélé qu’une enquête préliminaire pour viol a été ouverte à son encontre par le Parquet de Paris. Les faits remonteraient à 2017, et se seraient déroulés à New York.

Le concerné a réagi dans la foulée sur ses réseaux sociaux en publiant un communiqué pour démentir les accusations qui pèsent. « Depuis trois ans, j’entends les histoires et les plus fausses sur moi, sur mon équipe, sur mon entourage. Je prends la parole aujourd’hui parce qu’un cap a été franchi ces dernières semaines et que je ne peux plus laisser dire », a-t-il écrit.

Dans ce contexte, les militants et militantes féministes du Planning Familial 06 et NousToutes 06, présentes tous les jours sur le festival pour faire de la prévention ont annoncé « s’opposer fermement à la présence du rappeur Lomepal dimanche 6 août 2023 au sein de la programmation des Plages Électroniques, festival organisé par Panda Events. »

Matthieu Corosine, directeur et co-fondateur des Plages Électroniques était l’invité de BFM TV, le 3 août. Il s’était exprimé sur le sujet polémique laissant entendre qu’une déprogrammation s’avérait compliquée : « Depuis les premières allégations, les premières rumeurs, on s’est retourné vers l’ensemble des acteurs concernés mais on a des contraintes contractuelles et légales. »

« Maintenir Lomepal dans la programmation du festival participe à la culture du viol  »

Le festival s’engage ouvertement dans sa communication contre les violences sexuelles et sexistes, en annonçant notamment mettre en place des stands de prévention ou des dispositifs comme l’application Safer ou le cocktail Angela. Les associations pointent du doigt le maintien de l’artiste à la programmation, ce qu’elles voient là comme un paradoxe.

Elles expliquent dans un communiqué commun pourquoi la venue de Lomepal ou de n’importe quel artiste accusé d’agressions sexuelles les dérangent : « Avoir une parole féministe commence par croire inconditionnellement la parole des victimes. Maintenir Lomepal dans la programmation du festival participe à la culture du viol qui banalise et minimise les violences sexuelles. Maintenir Lomepal c’est perpétuer l’impunité des agresseurs. »

Lomepal quant à lui se dit « serein » et annonce être prêt à répondre à la justice quand le temps sera venu. Ainsi, il conclut : « Je sais que je n’ai rien à cacher et aucune raison de me cacher ».

L’artiste n’a pas été déprogrammé du festival. Pour sa première apparition en public depuis l’annonce de l’ouverture de l’enquête, la sécurité a été renforcée. Il a été vu entouré par de nombreux gardes du corps lors de sa sortie de scène. L’interprète de « Trop Beau » a pu faire le show pendant plus d’une heure devant un public au rendez-vous, sans trop d’encombres. Un petit groupe de militants a hué le chanteur avant sa prestation au sein d’une foule globalement venue profiter du concert.


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