Samedi a été un bon samedi mais pas exceptionnel. « Nous avons eu du monde, plus que d’habitude et plus que les samedis ordinaires. Mais on en espère plus ce week-end et la semaine des vacances », explique Fred responsable de la boutique Oxbow de Nicetoile.
Il émet un regret : « nous étions ouverts dimanche. Mais aucune communication n’a été faite sur cette ouverture. Du coup, l’affluence fut très moyenne, comme un jour de semaine. Le week-end qui vient, les clients viendront peut-être sur les deux jours. » Mercredi en fin d’après-midi, peu de bousculades dans les magasins. Trois se démarquent : Micromania, Virgin et la Fnac. Ils sont peuplés par des adolescents. Achètent-ils leurs cadeaux pour les fêtes ? Pas tous. « Le mercredi c’est notre promenade traditionnelle. Nous faisons le tour des rayons. Nous zyeutons. Nous écoutons les CD. Et puis, c’est clairement un hobby de fille. On se montre, on discute entre amies, on fait des rencontres aussi. Je n’ai pas encore réfléchi à ce que je vais acheter pour Noël. Je ferais au feeling », raconte Jessica, 16 ans, devant le rayon des DVD « nouveautés » du Virgin, accompagnée par ses copines Nadia et Kelly.
En plein cœur du Vieux-Nice, la rue de la Boucherie, aux alentours de 17h, est déserte. Quelques personnes. Des clients ? Non. Seulement les commerçants qui attendent désespérément. Ils discutent entre eux et notamment de la conjoncture actuelle. C’est le cas de David et Nicolas. David vend du prêt-à-porter, Nicolas de la céramique. Désabusés, à la limite de l’aigreur, ils tentent d’expliquer la désaffection de leurs boutiques. « Oui samedi effectivement nous avons eu du monde. Mais ce n’était pas exceptionnel. Depuis le début de la semaine, je ne vends plus rien. D’année en année, cela s’aggrave. Les Français ont moins d’argent. Ils dépensent moins. Et nous nous augmentons nos tarifs puisque les grossistes ont profité de l’Euro pour élever leur prix de vente », argumente David. Nicolas précise que « les italiens viennent moins. Ils sont la cible des pickpockets. Ils ne sentent plus en sécurité dans nos rues ».
Vincent Trinquat