Consternés
Une chose est sûre : la mobilisation ne laisse pas les villes indemnes. À Lyon, la rue de la République semble avoir été ravagée par le passage de Godzilla, rapporte notamment le quotidien « Libération ». Henri fustige vivement ces attaques gratuites : « On est en démocratie comme l’a dit notre président mais je ne suis pas d’accord qu’il y ait de la casse, de la violence, qu’on arrête tout ». Cette forte mobilisation rappelle à Simone « Mai 68 ». À l’initiative d’étudiants parisiens, la France s’agite pendant un mois. Ils dénoncent notamment le capitalisme et l’austérité morale gaulliste. Cette action de protestation s’est également caractérisée par de la violence.
Comme son amie Simone, Henri conteste aussi l’attitude des Français : « on parle de crise mais en période de vacances, les autoroutes sont pleines. On ne peut plus circuler ». D’origine marocaine, il se souvient de ses débuts en France : « quand j’ai commencé à travailler, j’avais 500 francs par mois. Au début, j’ai pris n’importe quel emploi. J’ai chargé des camions. J’ai été à Lyon, ensuite à Valence pour travailler dans l’automobile et après dans la génie civil ». Une réalité bien différente de celle d’aujourd’hui. Simone renchérit : « Il y a du travail ». Elle s’indigne du fait que certains préfèrent choisir leur emploi. « Avant, on ne refusait rien. Mon mari n’a jamais été au chômage », ajoute-t-elle.
Hier, la commission mixte paritaire (7 sénateurs et 7 députés) s’est réunie pour élaborer un texte de compromis sur la réforme des retraites. Cela permettra un vote définitif du projet de loi, mercredi. Mais les Syndicats ne s’essoufflent pas. Deux nouvelles journées d’action sont prévues les 28 octobre et 6 novembre 2010.