Face à la crise du Covid-19 nous devons protéger l’ensemble de la population. Les sans-abri ont ainsi le droit à la même protection et aux mêmes conditions d’hygiène que les autres citoyens. De plus, la solidarité envers les sans-abri va de pair avec la non propagation du virus. En effet, il serait vain d’imposer un couvre-feu à et de laisser les personnes à la rue être obligées de traverser la ville pour trouver une maraude active et se nourrir ou pour trouver un hébergement.
Rappelons que la question des sans-abri ne concerne pas que les SDF mais aussi les exilés qui ne connaissent parfois ni notre langue ni bien sûr la ville, les précaires vivant dans des squats, les travailleurs pauvres dormant dans leur voiture, les personnes vivants dans des camps de fortune.
Alors que de nombreuses villes de France ont très vite ouvert des bâtiments publics pour accueillir les sans-abri, la Ville de Nice a attendu le 23 mars pour annoncer l’ouverture d’une auberge de jeunesse et de l’internat du lycée Massena. L’auberge de jeunesse a été complète dès son ouverture. L’internat du lycée Masséna n’a jamais ouvert. Il aura fallu attendre six jours pour apprendre qu’à la place la Ville ouvrait, ce jour, le gymnase Pasteur aux sans-abri. Que de temps perdu et d’incompréhensibles atermoiements en pleine gestion de crise sanitaire et sociale !
Alors que tous ceux qui répondent à l’urgence sociale savent qu’il faut rencontrer les sans-abri un à un et tenter de les convaincre de venir en foyer sans quoi la majorité d’entre eux ne sera pas protégée, Christian Estrosi s’enferme dans une logique de guichet, attendant que les sans-abri viennent d’eux mêmes demander un hébergement. Il est indispensable de coordonner les maraudes associatives et des maraudes institutionnelles pour quadriller la ville et aller rencontre les sans-abri pour les orienter et les protéger.
Nous demandons, tant au Préfet qu’au maire de Nice, que soit mise en place une véritable gestion de crise sanitaire à l’attention des plus démunis, à la mesure de l’urgence sanitaire et sociale que connaît notre ville. Nous demandons également que toute la transparence soit faite sur les dispositifs mis en oeuvre et que les associations et les citoyens soient davantage associés aux décisions prises et à leur application.