Le Conseil métropolitain de Nice Côte d’Azur a validé en séance plénière mercredi 22 octobre 2025 son nouveau Programme Local de l’Habitat. Ce document fixe les orientations pour les cinq prochaines années. Il prévoit la construction de 2 800 logements par an, dont une part importante à Nice. Mais les débats ont mis en lumière des critiques sur les objectifs en matière de logement social.
Le 4e Programme Local de l’Habitat (PLH) de la Métropole Nice Côte d’Azur a été adopté en séance plénière. Il résulte d’un travail mené avec les 51 communes, l’État, les bailleurs sociaux et les acteurs de l’immobilier.
Le document fixe cinq priorités : développer une offre diversifiée, renforcer l’économie du foncier, améliorer le parc existant, répondre aux besoins des publics spécifiques et assurer un suivi régulier de la politique de l’habitat.
Pour la période 2025-2030, la Métropole prévoit environ 2 800 logements par an. La répartition est la suivante : 40 % de logements libres, 40 % de logements sociaux ou en accession sociale, et 20 % de logements dits abordables.
À Nice, la production de logements sociaux reste un enjeu central. Le PLH prévoit 742 logements sociaux par an dans la ville, dont une majorité en construction neuve. La municipalité mise aussi sur l’acquisition et l’amélioration de logements existants, avec environ 200 unités par an.
La question de la typologie est également abordée. La Métropole souhaite produire davantage de petits logements, notamment des studios et T2, mais aussi des T4 et plus pour accueillir des familles.
Entre ambitions et critiques sur le logement social
Si le plan a été adopté, il a suscité des réserves. Jean-Christophe Picard, conseiller métropolitain écologiste, a dénoncé une baisse des ambitions : « la métropole NCA revoit ses ambitions à la baisse en matière de logement social », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que le précédent PLH fixait un objectif de 1 700 logements sociaux par an, contre 1 250 dans le nouveau programme. Selon lui, cet objectif reste très en deçà des besoins définis par la loi SRU, qui exigerait plus de 3 400 logements sociaux par an.
L’élu a également pointé plusieurs chiffres préoccupants :
- 17 % de résidences secondaires dans la métropole, contre 10 % au niveau national.
- 12 % de logements vacants, soit 42 000 unités, dont 8 000 inoccupées depuis plus de deux ans.
- 29 % du parc privé classé en étiquette énergétique E, F ou G.
- Plus de 12 000 annonces de meublés touristiques recensées.
Concernant le parc public, il a rappelé qu’au 1er janvier 2023, la métropole comptait 37 393 logements sociaux, pour plus de 26 000 demandeurs en attente.
Jean-Christophe Picard a insisté sur l’intérêt de l’acquisition-amélioration : « C’est intéressant : pendant tout le mandat, vous avez expliqué que les élus écologistes avaient des positions contradictoires puisqu’ils seraient à la fois contre le béton et pour la création de logements sociaux… Mais visiblement, ce PLH le démontre, il est aussi possible de créer des logements sociaux dans le tissu existant. »
Il regrette toutefois que l’objectif de remise sur le marché de logements vacants reste limité à 900 unités, alors que le potentiel identifié est de 5 000.
Nice face à ses défis
La ville de Nice concentre une grande partie des enjeux. Elle accueille la majorité des étudiants du département, près de 51 000, et doit répondre à une forte demande de logements adaptés. Deux nouvelles résidences universitaires sont prévues, dont une de 340 logements dans le quartier Saint-Jean-d’Angely.
La municipalité mise aussi sur la surélévation d’immeubles existants. Une étude a identifié un potentiel de 7 750 logements, dont 3 250 sociaux, grâce à cette technique. Côte d’Azur Habitat a déjà lancé une première opération de 13 logements à Nice.
La lutte contre les meublés touristiques est un autre axe fort. La ville compte plus de 12 000 annonces de locations de courte durée. La Métropole prévoit de renforcer la réglementation, avec des quotas dans les quartiers les plus tendus et une limitation de la durée des autorisations.
Enfin, la rénovation énergétique du parc privé est au cœur des priorités. De nombreuses copropriétés niçoises sont concernées par des dispositifs d’amélioration, notamment dans le quartier de l’Ariane.
Le PLH 2025-2030 sera donc un test pour la capacité de la ville et de la métropole à répondre aux besoins de leurs habitants, dans un contexte de crise du logement qui ne faiblit pas.

