Mardi 3 juin, le premier adjoint au maire Anthony Borré a détaillé le dispositif de location mixte. Un mécanisme qui permet aux propriétaires de louer à des étudiants et à des saisonniers. Un système récent et destiné à favoriser l’accès au logement social étudiant.
“On est passé de 25 000 étudiants à plus de 51 000. Le logement étudiant est une priorité absolue” s’est exclamé Anthony Borré, au tout début de sa prise de parole dans un logement de la résidence le Cèdre Bleu, Boulevard Gambetta. Un constat qui a poussé la ville de Nice à trouver des initiatives pour favoriser l’accès au logement pour les étudiants et les saisonniers. Parmi les plans de développement, la location mixte. Un dispositif qui a vu le jour en 2021, à Nice.
Le dispositif en détail
Louer neuf mois à un étudiant, sur la période de l’année universitaire, trois mois à un saisonnier, sur la période estivale. C’est le principe de la location mixte. Une année découpée en deux. D’abord de septembre à fin mai, puis de juin à fin août.
Ce dispositif permet aux propriétaires de bénéficier d’une autorisation de changement d’usage en meublé touristique. Petites particularités : le propriétaire doit rentrer dans les critères du Crous et seuls les étudiants allocataires CAF peuvent prétendre à la location. C’est une convention quadripartite entre l’étudiant, le propriétaire, le Crous et la ville.
Un départ discret mais réussi
Née en 2021, la location mixte n’avait pas connu tout de suite un grand succès. “1 dossier la première année” se rappelle Anthony Borré au moment de faire l’historique du dispositif. En cause, le plafond signé par le Crous n’était pas intéressant pour les propriétaires, trop perdants. Depuis le réajustement, la donne est différente.
“Je veux remercier la qualité de l’entente que nous avons avec le crous, qui a permis d’ajuster le montant. Depuis 2021, c’est monté en puissance. 142 logements ont été délivrés à des étudiants dans le cadre de la location mixte. Il a trouvé son succès ! 142 logements, c’est une résidence étudiante à part entière” a expliqué Anthony Borré. Et il y a eu 80 nouveaux logements rien que pour cette année.
“Il nous faut encore faire connaître ce dispositif aux syndicats, aux agences immobilières, aux propriétaires. C’est tout l’intérêt et l’enjeu parce que ce dispositif est gagnant pour les propriétaires et pour la ville et permet de lutter contre les meublés touristiques” a conclu le premier adjoint au maire.
Un dispositif gagnant-gagnant pour les propriétaires et étudiants ?
Ahmad Haraké, représentant de la résidence le Cèdre Bleu, participe à la location mixte : “l’année est occupée facilement par les étudiants. Pour les touristes, on loue très très bien. La totalité des mois est louée. Aujourd’hui, un étudiant sort. Demain, l’appartement est loué. On est tranquille au niveau rentabilité. Même avec le petit inconvénient du tarif de l’étudiant, on s’y retrouve”. En effet, c’est le Crous qui plafonne le tarif du loyer pour l’étudiant, en dessous de celui pour le saisonnier. “Si l’étudiant sort au cours de l’année, on n’a pas le droit de louer au saisonnier. C’est un point à soulever » rajoute-t-il. « J’aimerais qu’il y ait une solution pour nous. Il faut retrouver un étudiant, et c’est difficile en cours de route.” Une problématique importante qui peut bloquer les propriétaires avant de se lancer dans un dispositif de location mixte.
Pour les étudiants, contraints de quitter le logement lors de la saison estivale, c’est un dispositif à étudier en amont. Selon Noah, étudiant en géologie qui vient de terminer son cursus de trois ans, “si tous les étés il faut déménager, c’est beaucoup plus galère.” Et ce, malgré l’attractivité du prix : 344€ avec les aides pour 23m2.
Pour Logan, ce trou de la période estivale, “Il faut bien sûr l’anticiper.” Mais cela ne lui pose pas de problèmes. “On habite dans les Hautes-Alpes alors ce n’est pas dérangeant, je rentre chez mes parents.”
À savoir que la location mixte n’est pas renouvelée automatiquement d’une année à l’autre pour l’étudiant sortant. S’il souhaite revenir, il n’est pas directement prioritaire. Mais ce dernier peut réserver d’une année à l’autre et donc s’assurer de garder le logement. “C’est le seul dispositif intéressant et juste. On vise uniquement la croissance et à étendre ce dispositif”, a conclu Anthony Borré.
