Cinq mois après sa défaite pour la ceinture des poids mouches, la Niçoise Manon Fiorot a renoué avec la victoire à Vancouver. Victorieuse de la Canadienne Jasmine Jasudavicius par K.-O. technique dès le premier round, elle signe un retour marquant et un nouveau départ depuis Montréal, où elle s’est installée pour s’entraîner.
Manon Fiorot avait quitté Nice pour Montréal, avec l’envie de changer de cadre et de méthode. Après sa défaite contre Valentina Shevchenko à l’UFC 315, la combattante de 35 ans a décidé de revoir sa préparation. « C’était la première fois que je quittais ma ville pour m’entraîner ailleurs et travailler avec Firas Zahabi et Rob pour mon striking », expliquait-elle à MMA Junkie avant son combat. À Montréal, elle a intégré le Tristar Gym, salle réputée où s’est formé Georges St-Pierre.
Loin de sa ville natale, Manon Fiorot a cherché à progresser sans tout bouleverser. « Ce n’est pas un grand changement, juste des ajustements », précisait-elle. « De petits mouvements dans mes compétences, dans mon striking et dans ma lutte. Si je devais résumer en un mot, ce serait : ajustement. » Ces réglages visaient à la rendre plus complète, plus calme et plus efficace dans les transitions au sol.
Elle a aussi pris du temps pour se reconstruire. Après la désillusion du mois de mai, elle a refusé de revenir trop tôt à la compétition. « J’avais besoin de plus de temps pour me recentrer sur moi-même. C’est vraiment le bon moment pour moi de combattre maintenant », affirmait-elle. Ce choix s’est avéré payant.
Un retour gagnant et maîtrisé
Samedi soir, à Vancouver, Manon Fiorot a retrouvé le goût de la victoire. Face à la Canadienne Jasmine Jasudavicius, elle n’a laissé aucune place au doute. Après quelques secondes d’observation, la Niçoise a placé un direct du gauche, suivi d’un coup de genou. Elle a ensuite emmené son adversaire au sol et enchaîné les coups jusqu’à ce que l’arbitre stoppe le combat après 1 minute et 14 secondes. Une fin rapide, nette, qui porte son bilan à 13 victoires pour deux défaites.
Ce succès avait une saveur particulière. « Ça a été tellement compliqué après mon dernier combat, j’ai fait une petite dépression, c’était vraiment dur », a confié Manon Fiorot après sa victoire. Elle reconnaît avoir changé son approche. « J’ai changé ma façon de combattre, de m’entraîner. (…) Mais surtout, ce qui a le plus changé, c’est que j’ai pris du plaisir pendant tout ce camp d’entraînement donc forcément je me sens super bien. »
Jasmine Jasudavicius, battue sur ses terres, a protesté contre l’arrêt rapide de l’arbitre. Elle estimait pouvoir continuer malgré les coups. Manon Fiorot, elle, avait anticipé le déroulement du combat. Elle a travaillé sa boxe anglaise pour déstabiliser son adversaire dès le premier round.
Cette victoire marque un tournant. Après avoir longtemps visé la ceinture, la Niçoise relativise désormais ses ambitions. « Cela faisait un moment que je m’entraînais juste pour gagner, pour cette sensation qu’on a après une victoire. Mais je n’aimais pas tout le processus avant. Quand on arrivait vers la fin du camp d’entraînement, j’étais soulagée parce que c’était fini », expliquait-elle avant son combat. Aujourd’hui, elle parle de plaisir retrouvé.
« The Beast », deuxième du classement mondial de l’UFC dans sa catégorie, reste une prétendante sérieuse au titre. Mais la ceinture n’est plus son unique horizon. « Ce n’est plus une obsession », reconnaît-elle. La championne Valentina Shevchenko doit affronter prochainement la Chinoise Zhang Weili, un duel attendu entre deux reines de l’UFC. Manon Fiorot, elle, reprend sa route, sans pression, avec la volonté de durer.
À Nice, où sa carrière a commencé, son parcours reste suivi de près. Formée dans les clubs de la ville avant de se révéler sur la scène mondiale, Manon Fiorot incarne aujourd’hui une réussite rare dans le MMA féminin français. Son retour victorieux à Vancouver confirme qu’elle a su rebondir, sans renier ses origines ni son attachement à sa ville.