
À six mois du scrutin, les forces politiques niçoises se mettent en ordre de bataille. Tandis que l’union de la gauche et des écologistes a lancé sa campagne au marché de la Libération, Christian Estrosi et Éric Ciotti ont officialisé leurs équipes, et La France Insoumise devrait s’engager avec Viva!.
Samedi dernier, les étals du marché de la Libération ont servi de décor au lancement de campagne d’Unis pour Nice. Cette coalition rassemble écologistes, communistes, socialistes et citoyens. Elle veut apparaître comme une alternative à dix-huit années de gestion municipale marquées par Christian Estrosi, avec le soutien d’Éric Ciotti.
Le programme s’articule autour de propositions sociales et écologiques : gratuité des transports en commun, encadrement des loyers, lutte contre la spéculation immobilière, rénovation des écoles et des crèches, services publics de proximité. Juliette Chesnel-Le Roux, Julien Picot et Patrick Allemand incarnent cette liste qui revendique l’unité des sensibilités progressistes.
Le lancement a aussi été l’occasion d’annoncer de nouveaux soutiens. L’artiste Edmond Baudoin rejoint Ernest Pignon-Ernest au sein du comité de campagne. La Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) a, de son côté, apporté son ralliement. Ces renforts illustrent une volonté de rassembler largement autour d’un projet jugé citoyen et solidaire.
Une gauche plurielle, mais divisée
Si la coalition Unis pour Nice tente de fédérer, la gauche n’avance pas en ordre uni. La France Insoumise et le collectif citoyen ViVA! devraient présenter une liste commune d’ici quelques jours/semaines. Cette décision confirme une division du camp progressiste. Elle risque de disperser les voix lors du scrutin, au bénéfice des listes de droite déjà bien installées.
Cette pluralité traduit aussi des différences de stratégie. Certains privilégient l’alliance autour d’un programme partagé, d’autres misent sur une ligne politique distincte, jugée plus en phase avec leurs électeurs. À Nice, cette fragmentation pourrait peser lourd dans un rapport de forces déjà dominé par la droite depuis près de deux décennies.
Christian Estrosi et Eric Ciotti, une rivalité au grand jour
Pendant ce temps, les deux figures locales de la droite ont officialisé leurs dispositifs de campagne. Le maire sortant Christian Estrosi brigue un quatrième mandat. Il a renouvelé sa confiance à Anthony Borré, premier adjoint, en le désignant directeur de campagne. Un choix attendu, qui confirme la centralité de son proche collaborateur dans l’organisation municipale.
Face à lui, Éric Ciotti mène la liste de l’Union des Droites pour la République (UDR). Sa stratégie repose sur une alliance avec le Rassemblement National, dont certains membres figureront sur sa liste. Bernard Chaix, député de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes, sera son directeur de campagne. Il sera accompagné de Christelle d’Intorni, porte-parole, et de Laurent Castillo, député européen, également porte-parole.
Une campagne marquée par les symboles et le terrain
Chaque camp tente d’imprimer sa marque. Unis pour Nice a choisi un lieu populaire, le marché de la Libération, pour illustrer sa proximité avec les habitants. Eric Ciotti mise sur le terrain et promet d’aller à la rencontre des Niçois pour écouter leurs préoccupations. Christian Estrosi s’appuie sur son bilan municipal et sur une équipe déjà aguerrie.
Les premières semaines de campagne révèlent aussi l’importance des symboles. Le ralliement d’artistes reconnus à la gauche unie traduit un ancrage culturel fort. À droite, la désignation des directeurs de campagne marque la volonté de s’organiser rapidement face à une échéance où chaque détail comptera.
À six mois du scrutin, Nice se prépare à une confrontation électorale complexe. Quatre dynamiques principales émergent : Christian Estrosi et Eric Ciotti, désormais adversaires déclarés ; une gauche unie autour d’Unis pour Nice ; et une autre gauche, représentée par LFI et ViVA!, décidée à jouer sa propre carte.
Dans les prochains mois, le débat portera autant sur la sécurité que sur la mobilité, le logement, les services publics ou la culture. Chaque camp tentera de convaincre les électeurs qu’il détient la réponse aux difficultés quotidiennes des Niçois.
Le lancement de la campagne a ouvert le bal. Reste à savoir quelles forces parviendront à transformer l’essai dans les urnes au printemps 2026.