Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes, a demandé au maire de Nice de retirer le drapeau israélien hissé sur la façade de l’hôtel de ville. Il invoque la neutralité du service public. Christian Estrosi refuse pour l’instant de s’y plier.
Hier soir, le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, a adressé un courrier au maire de Nice, Christian Estrosi, pour demander le retrait du drapeau israélien du fronton de la mairie. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large. Une circulaire destinée à tous les maires du département est en préparation. Elle rappellera l’interdiction d’installer des drapeaux étrangers sur les bâtiments publics, au nom du principe de neutralité des services publics.
Le drapeau israélien est installé à l’hôtel de ville depuis les attaques perpétrées en Israël le 7 octobre 2023. Le maire de Nice a expliqué vouloir le maintenir tant que des otages seraient encore retenus à Gaza. « J’ai pris des engagements face aux Niçois », a-t-il déclaré lundi soir. Il a aussi affirmé qu’il continuerait à lutter « contre toutes les formes d’antisémitisme et d’antisionisme. »
Depuis plusieurs mois, la présence de ce drapeau suscite des tensions à Nice. Des manifestations pro-palestiniennes sont organisées presque chaque semaine. Le rassemblement se fait régulièrement devant la mairie. Les manifestants réclament que le drapeau palestinien puisse également flotter dans l’espace public.
Plusieurs recours ont été déposés devant le tribunal administratif pour demander le retrait du drapeau. À ce jour, une seule décision a été rendue. Elle rejette, pour défaut d’urgence, un recours en référé déposé par trois citoyens niçois anonymes.
Un débat national sur les symboles étrangers
La question des drapeaux étrangers dans les mairies ne se limite pas au cas de Nice. À Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, la préfecture a aussi demandé le retrait du drapeau palestinien hissé sur le parvis de la mairie. Le maire de la commune, Patrice Leclerc (PCF), a dénoncé une forme de traitement différencié. Il rappelle qu’en février 2022, aucun signalement n’avait été fait lors du pavoisement avec le drapeau ukrainien.
Dans ce contexte, la position du préfet Hottiaux marque une volonté de clarté. Arrivé récemment dans le département, il entend réaffirmer la règle de neutralité qui s’impose aux collectivités territoriales.
Parallèlement, la mairie de Nice et la Région Sud poursuivent leurs démarches pour aider les Français bloqués en Israël. Un dispositif d’écoute a été mis en place. Il s’adresse aux familles concernées par les tensions au Moyen-Orient. La municipalité et la région demandent l’instauration d’un corridor sécurisé pour faciliter les retours. Des contacts sont en cours avec les autorités françaises et israéliennes.
Dans cette affaire, le préfet et le maire semblent pour l’instant camper sur leurs positions. Une nouvelle décision de justice pourrait être nécessaire pour trancher.