À l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 11 juin, le Plan Bleu a présenté ses objectifs pour sa mission MED 2050. L’ancienne ministre tunisienne de l’environnement est également intervenue pour exprimer sa vision de développement.
« Notre but, c’est mettre à disposition des pays méditerranéens et de l’Union européenne, des éléments, des données, des scénarios, des études, pour aider ces pays à prendre de meilleures décisions. » Voici comment à débuté la conférence de presse organisée par le Plan Bleu, en marge de l’UNOC. Depuis sa création, il produit des scénarios ainsi que des études pour alerter et sensibiliser les pays méditerranéens. Avec la mission MED 2050, l’objectif est d’avoir une vision commune d’une Méditerranée durable. Le Plan Bleu a profité de cette conférence de presse pour tirer les enseignements des missions passées et rappeler les objectifs futurs.
Des enseignements majeurs depuis l’exercice de 2005
C’est l’exercice de 2005 qui a été choisi pour exemple, afin d’améliorer la mission MED 2050. En 2005, beaucoup d’approches théoriques, des avis d’experts mais, peu d’outils de consultation multi-acteurs. Pour cette nouvelle mission, tout a été confronté dès le départ. Une approche différente. Pour mieux explorer les futurs possibles de la Méditerranée pour éclairer la prise de décisions politiques. Et pour ne rien oublier.
« On a été très pessimiste sur notre rapport de 2005. On est passé à côté sur deux sujets : la conteneurisation, notamment les pertes de conteneurs en Méditerranée et la bétonisation des zones côtières« , a-t-on pu entendre.
MED 2050 : objectifs
Denis Lacroix, vice-président du Bureau du Plan Bleu, a détaillé les trois principaux objectifs de ce troisième exercice, MED 2050. « Il faudra d’abord anticiper les évolutions des écosystèmes méditerranéens à l’horizon des 30 ans« , a-t-il déclaré. Et déterminer les conditions de leur protection efficace sur le long terme. Ensuite, l’accent sera mis sur la volonté de fournir des éclairages utiles à une transition progressive de la région vers le développement durable. Sans oublier de prévenir les risques majeurs de crises ou de ruptures, le troisième objectif.
« Ce troisième exercice lancé en 2019 se veut de bâtir une vision et une stratégie. On a remis la mer au centre des enjeux. C’est un bien incontestable. L’essentiel, c’est d’éviter les points de non-retour« , a conclu Denis Lacroix sur ce sujet.
Les mots de Leïla Chikhaoui
Ancienne ministre tunisienne de l’environnement (entre 2021 et 2024), Leïla Chikhaoui a pris la parole pour donner sa vision du développement. « Je félicite le Plan Bleu, c’est quelque chose d’extrêmement éclairant. Un grand travail de recherche. En tant qu’ancienne responsable, je ne peux que valider les scénarios les plus ambitieux« , a-t-elle déclaré.
Leïla Chikhaoui a également mis en avant les nombreuses améliorations qui pourraient être mises en place, dans l’objectif de concerner tous les pays méditerranéens. « Nous sommes 21 pays autour de la Méditerranée, il faut qu’on soit tous concernés. Si on n’organise pas, parallèlement, dans les pays, des ateliers, cela va être difficile de transposer les meilleurs scénarios. Il serait pertinent aussi d’intégrer les universités et les instituts ! Il faut les associer aux discussions pour aller plus loin, pour créer cette synergie. Et il n’y a pas encore de rapport en arabe, je pense que cela est crucial » a-t-elle expliqué. De quoi donner d’innombrables pistes au Plan Bleu pour continuer son action, cruciale pour les années à venir.