Réunis lors d’une conférence organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Nice, les acteurs majeurs de l’immobilier ont dressé des discours sur l’analyse du marché immobilier azuréen et partagés leurs perspectives pour les mois à venir. Une chose est sûre : le secteur traverse une période difficile et appelle à l’unité pour inventer des solutions durables.
C’est Jean-Pierre Savarino, président de la CCI, qui a ouvert la séance en évoquant la nécessité de trouver des solutions innovantes pour loger les actifs, dans un contexte de crise persistante. Depuis deux ans, le marché immobilier est confronté à une « poly-crise », cumulant ralentissement économique, hausse des taux et tensions sur le foncier. Des difficultés qui, selon les intervenants, risquent de peser encore plusieurs mois, voire années.
Des chiffres alarmants, mais une volonté d’agir
Le président de l’Observatoire Immobilier d’Habitat, Cyril Missika, a présenté les dernières données du marché pour le premier trimestre 2025. Sur un an, le marché de l’existant a reculé de –3 % pour les appartements anciens et de –4,8 % pour les maisons anciennes. Si les prix semblent se stabiliser, ils demeurent à un niveau élevé, avec un prix médian à 4 750 € le m², en hausse de 1,4 % sur la période. Cette situation rend l’accès au logement de plus en plus compliqué pour les actifs, notamment les primo-accédants, qui peinent à réunir les conditions d’un crédit malgré la récente baisse des taux d’intérêt.
Les biens de type T3 et T4 deviennent particulièrement difficiles à trouver, les prix ayant considérablement augmenté. En revanche, l’activité reste dynamique du côté des résidences secondaires, des retraités, de la clientèle internationale et des cadres disposant d’un apport personnel conséquent.
Plus une crise systémique, mais encore des blocages
Selon les intervenants, la filière ne traverse plus une crise systémique, comme ces deux dernières années, mais des difficultés restent fortes, notamment sur le logement social et l’accès au logement pour les actifs. L’objectif est clair : maintenir l’attractivité du territoire et trouver des solutions ensemble.
Des efforts financiers importants ont été faits. En 2024, 20 millions d’euros ont été investis dans le logement social. Ce montant a été augmenté à un milliard d’euros, avec 15 milliards dédiés à la production de logements au niveau national, et cinq milliards pour accompagner les logements dits « intermédiaires ». Rien que pour les Alpes-Maritimes, un milliard d’euros ont été mobilisés ces cinq dernières années pour soutenir le logement social.
Cela peut sembler beaucoup. Mais le logement social ne représente que 12 % du parc immobilier sur la Côte d’Azur, un taux encore très insuffisant pour répondre à la demande.
Un message d’unité et d’engagement
Dans ce climat incertain, les représentants ont insisté sur l’importance de travailler ensemble. « La fédération d’acteurs est plus que jamais une force« , a souligné Jean-Pierre Savarino, saluant la mobilisation de l’ensemble des familles professionnelles. Parmi les engagements notables, Pierre Ippolito, le président de l’Union de l’Entreprise 06 (UPE 06) a rappelé son implication pour le logement, notamment en lien avec les politiques de taxation et de logement déployées en 2024.
Des propositions concrètes ont été formulées, tant au niveau local qu’au niveau national, pour répondre aux enjeux actuels et anticiper les besoins futurs, dans une logique d’intérêt général.