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5 mai 2024

Sport à Nice : Pourquoi être médiocre alors que l’on pourrait être excellent ?

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Depuis l’élection de Christian Estrosi (dont on connait la passion sportive en tant qu’ancien champion de motocyclisme) à la Mairie, la municipalité s’est engagée dans un plan ambitieux qui touche le sport de haut niveau comme le sport pour tous.


sportsnice.jpg Si on doit prendre acte de :

  • l’augmentation significative du budget des sports (+40%)

  • l’attention grandissante dans la mise en état des équipements mineurs et même l’ambitieux et onéreux programme de construction de nouveau Stade puis, à suivre, d’un complexe aquatique (s’il y a accord avec la Fédération de Natation et le Ministère des Sports)

  • une politique sociale axée sur le sport pour tous avec la prise en charge totale ou partielle du coût des licences pour les jeunes de moins de 18 ans dont les familles ne sont pas soumises à l’impôt sur les revenus.

On doit également admettre que la politique du haut niveau n’est pas à la hauteur du standing qui devrait être celui de la 5ème Ville de France, tout au moins au niveau du sport collectif (les athlètes individuels de haut niveau des clubs niçois ne font pas partie de ce dossier).

En effet, si l’on considère les 5 premières disciplines sportives que sont le football, le rugby, le handball, le volley et le basket, aucun club niçois ne brille pour son palmarès et sa position dans la hiérarchie nationale (inutile de parler de résultats internationaux qui sont bien évidemment inexistants). Pas plus d’ailleurs que dans les sports dit « mineurs » tel que le hockey sur glace, le football américain ou encore le tennis de table et bien d’autres.

Pour ne pas rester sur des simples considérations mais en allant droit au fait… et surtout aux résultats : Si on analyse la situation en comparaison avec celle d’autres villes de tailles comparables telles que Toulouse ou encore Montpellier, il n’y a pas photo.

Malheureusement, nous ne disposons pas de la connaissance complète des budgets des clubs et l’on sait bien que l’argent est le nerf de la guerre. Mais toutefois, il est difficile d’imaginer qu’il n’est pas que question de manne municipale : N’y a-t-il pas aussi un déficit d’idées et de management ?

Il est vrai que les clubs sont des associations, voire des sociétés capitalistiques à but sportif, avec une gouvernance qui n’est pas nécessairement soumise à l’approbation de la Mairie. Mais, on ne peut pas dire non plus que la politique sportive de la Ville est totalement absente dans la gestion des clubs, sinon par l’importance, souvent décisive, des subventions allouées et des aides indirectes apportées.

Quelques exemples :

Personne ne voit que le public n’est pas présent aux matchs ? Quelle en est la raison? Manque d’intérêt ou simple désaffection ?

L’OGCN a une des pires moyennes (8 000 spectateurs) de son championnat et les autres clubs sportifs affichent une assistance de quelques milliers ou centaines de personnes.

N’y a-t-il pas moyen de fédérer les efforts pour que le sportif puisse acheter un billet commun, voire un abonnement qui lui permette d’assister à tous les matches du week-end. Il y aura certainement des difficultés administratives pour réaliser cela mais on peut également imaginer qu’elles ne sont pas insurmontables.

Est-il si compliqué de distribuer des billets gratuits aux écoliers, collégiens, lycéens et étudiants niçois en signant des conventions avec les établissements publics et privés afin que chacun puisse en profiter de manière équitable ?

Et que dire des recettes commerciales qui sont parfois une part négligeable des budgets des clubs à ce jour ? N’y a-t-il pas moyen de mutualiser tout ce qui touche au sponsoring, au marketing ou au merchandising ? Une régie publicitaire commune serait une utopie ?

Si le tissu économique de la région niçoise n’est pas particulièrement dense et les sièges de sociétés nationales et multinationales ne sont pas nombreux, il n’est pas moins vrai que les PME peuvent être une cible intéressante pour le partenariat sport-entreprise. De plus il ne faut pas négliger que le sport et ses manifestations sont une des attractions touristiques les plus importantes, toutes les études sur cette niche économique le confirment avec des chiffres qui devraient intéresser les hôteliers et autres activités commerciales locales.

Mais est-ce quelqu’un se donne la peine de le faire savoir, voir en être l’ambassadeur auprès de ces décideurs économiques ? Quelles sont les relations et initiatives avec et auprès de la Chambre de Commerce, l’UPE 06, les associations artisanales et des métiers, des commerçants ?

Sait-on que le dispositif fiscal français en matière de dons est un des plus avantageux au niveau européen et mondial tant pour les entreprises que pour les particuliers (et notamment pour ceux qui paient l’ISF) ? Est-il vraiment impossible que municipalités et clubs sportifs organisent une campagne d’information auprès des professionnels et des personnes visées pour une action de fund-raising ?

Ou encore, est-il vraiment indispensable que les couleurs des équipements soient tous différents et ne représentent pas ceux de la Ville de manière à créer une identification et une fidélisation ? D’accord, on connait la réponse : chaque club a son histoire et ses traditions. Mais peut-on raisonnablement refuser la modernité et ses règles qui vont certes au delà de la poésie ? Que dire du fait de porter l’aigle nissart comme emblème commun ?

Le futur ne s’annonce pas meilleur que le présent

Football : après une saison qui s’est terminée sur le fil du rasoir avec un sauvetage in extremis en Ligue 1, le nouveau président et investisseur Jean-Pierre Rivére se donne comme objectif une place autour de la 10ème place. Si cet objectif a le mérite d’être clair et réaliste , on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’ambition surtout dans la perspective du nouveau Grand Stade.

Rugby : après la faillite de la SASP de l’investisseur anglais Paul White, les dirigeants de l’association recherchent activement un ou des nouveaux actionnaires avec toutes les difficultés que l’on peut imaginer. Compte tenu des difficultés suite à la tentative de déstabilisation du club de la part de quelques soi-disant bien-pensants au passé glorieux, on est plutôt dans le cadre d’un plan de survie plutôt que vers l’ascension au rugby professionnel.

Handball : En restant dans le cadre des féminines, le passage de l’ASPTT à l’OGCN est, dans l’esprit et dans l’espoir des dirigeants et du premier supporter du club , l’adjoint au sport Gilles Veissière, un gage de financement pour réussir la montée dans la division supérieure. A suivre…

Volley : le président Griguer se donne l’objectif de retrouver le top-niveau , seulement une saison l’avoir quitté. Mais la déception de la saison dernière quand l’équipe s’est effritée dès les premières difficultés survenues a été telle que tout pronostic demande confirmation.

Basket : la seule satisfaction de la saison dernière grâce à une promotion qui n’était pas programmée mais qui a été obtenue avec détermination et vaillance. L’objectif reste celui de confirmer cette progression et d’assurer le maintien.

Comme on peut constater le cadre récapitulatif n’est pas réjouissant, voir plutôt problématique, et se situe loin, très loin d’une notation positive et confortable pour l’avenir.

D’accord les inaugurations… Mais mettre en place une stratégie ambitieuse n’est pas aussi important ?

Pourquoi Nice doit rester la 5ème ville de France, sauf en sport, et ne pas se donner les moyens de ses ambitions ?

A ce jour on ne voit pas le moindre signal de tout ça.

Donc?

Conclusion: Comme le dit un proverbe chinois « Si tu veux être heureux pour un jour, boit un verre de vin; pour une semaine, tue un cochon; pour un mois, marie-toi; pour la vie, fait du jardinage. ».

Morale: Faut-il s’adonner au jardinage au lieu de la pratique sportive?


LE BUDGET DES SPORTS A NICE

32 M€ TTC en 2009, 30 M€ TTC en 2010, soit 40 % d’augmentation par rapport aux exercices précédents…

35 M€ TTC investis depuis mars 2008.

Les équipements livrés

Livraison de 10 terrains synthétiques depuis 2008 dans différents quartiers de la ville: Stade Nicolaï, Stade la Clua, Stade Saint-Charles, Stade Marchetti, le Stadium, La Lauvette, Bon Voyage, Las Planas, Stade des Galeries Lafayette

Rénovation du complexe Jean-Bouin

Réhabilitation complète de la Piscine Jean-Médecin

Rénovation complexe sportif de La Lauvette

Rénovation de clos de boules : Henri-Dunant, USCCA, Barsi, Vallon des Fleurs…

Les Investissements réalisés en 2011

Stade Alfred Méarelli

Centre équestre

Création d’un gymnase de type C UFR STAPS

Création de 2 terrains synthétiques sur les Francs-Archers

Clos de boules Saint-Isidore

Microsite Toti (Nice-Nord)

Les projets structurants pour l’avenir

Centre d’entraînement Fédération Française de Tennis (4 courts couverts + 7 courts découverts) – début des travaux fin 2011

Rénovation du Parc des Sports Charles Ehrmann

L’Olympique Nice Stadium en 2013 (débuts des travaux en août 2011)

Création d’un complexe aquatique (à l’étude)

Création d’un gymnase de type B à l’Ariane

-Ces efforts en matière d’équipements sportifs se sont accompagnés de mesures pour développer la pratique sportive dans les quartiers.

-financement des licences par la ville de Nice pour les jeunes Niçois de 6 ans à 18 ans. 200 000 € TTC investis. + de 8 000 jeunes directement concernés cette année.

-implication de sportifs de haut niveau et du service de l’action municipale des sports en milieu scolaire pour inciter les jeunes à la pratique du sport.

-opération « stades ouverts » pour les jeunes en difficultés dans les quartiers sensibles.

-signature en octobre 2010 d’une convention avec l’association « Fête le mur » de Yanick Noah pour développer la pratique du tennis dans le quartier des Moulins.

-tarifs préférentiels (jusqu’à moins de 50 %) pour les étudiants, les seniors (+ de 60 ans) et les personnes en situation de handicap pour l’accès aux complexes sportifs de Jean-Bouin et Jean-Médecin.

-un soutien accru aux associations sportives avec une augmentation de 50 % des subventions pour les petits clubs de quartiers… 9 M€ TTC de subventions en 2011.

-création d’une cellule handicap à la direction des sports pour développer la pratique des activités physiques et sportives chez les personnes en situation de handicap…

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