Après 30 heures de nage, le Suisse de 28 ans a déjà parcouru plus de 60 km. Malgré une nuit agitée par le vent et les courants, il garde le cap dans son défi de 180 km pour sensibiliser à la protection de la Méditerranée.
Lundi 11 août 2025, à 8 heures, Noam Yaron s’élançait de Calvi pour relier Monaco à la nage. Seize heures plus tard, il avait déjà couvert plus de 45 km. À 9 heures ce mardi, le cap du premier tiers du parcours était franchi.
Le nageur garde un bon état d’esprit. Son rythme est précis : toutes les trente minutes, une pause active sur le dos pour s’hydrater ; toutes les heures, un arrêt un peu plus long pour manger. Une bouée lui permet de recevoir le nécessaire pour s’alimenter en quasi-autonomie. Depuis l’après-midi, il privilégie un régime a base de pommes de terre et un mélange bananes-œufs-cannelle pour obtenir tous les nutriments nécessaires à sa progression.
Une nuit éprouvante
La journée de lundi s’est déroulée sur une mer calme. En soirée, le vent est monté à 12 nœuds, soulevant les vagues. La trajectoire a été légèrement modifiée avant un retour au calme. Pendant ce temps, l’équipe a reçu un renfort attendu : un skipper pour l’Excess 11, l’un des deux catamarans accompagnant la traversée. Ce bateau a quitté Calvi, réalisé quelques prélèvements scientifiques et rejoint le second navire, l’Excess 14, qui assure le suivi direct.
Au coucher du soleil, la visite de méduses a surpris Noam Yaron. Il s’est équipé de gants, chaussons et cagoule pour se protéger. La mer s’est apaisée dans la nuit, comme annoncé par Météo France. Mais à partir de minuit, un double obstacle s’est présenté : vent de face et courants poussant vers l’est, compliquant le maintien du cap et la gestion des pauses.
Un moment fort a marqué cette nuit : la rencontre avec un jeune dauphin surnommé « Bébé Flipper ». Une apparition qui a vite dissipé la tension, rappelant le but du défi : protéger la Méditerranée et sa faune.
Collecte scientifique et gestion de l’effort
Le rapprochement des deux catamarans a permis de lancer les premiers prélèvements nocturnes. Les scientifiques ont collecté du plancton sur un kilomètre, mesuré la concentration en microplastiques et prélevé de l’ADN environnemental pour détecter des espèces rares ou disparues.
Peu après le lever de la lune, les méduses n’étaient plus en vue. Noam a pu retirer ses protections et gagner en aisance. En revanche, il a dû changer de combinaison, usée par ses nombreux entraînements.
Côté sommeil, Noam Yaron a tenté une première microsieste statique dans la matinée. Toute la nuit, il a appliqué sa méthode d’hypnose pour mettre en veille partiellement son cerveau tout en continuant à nager.
Le soleil revenu, le nageur Suisse reprend sa progression vers Monaco. Il lui reste encore deux tiers du parcours à accomplir. L’équipe reste mobilisée pour assurer sécurité et suivi scientifique, tandis que le nageur poursuit son effort, déterminé à aller au bout de son défi et de son message pour la Méditerranée.