MotoGP : Fabio Quartararo et Johann Zarco à la croisée des chemins

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A la mi-saison 2025, les deux pilotes français du championnat MotoGP, Fabio Quartararo et Johann Zarco, traversent des trajectoires contrastées. L’un reste la figure de proue d’un projet Yamaha en pleine incertitude, l’autre résiste tant bien que mal aux difficultés chez Honda. État des lieux.

Fabio Quartararo a surpris en prolongeant son contrat avec Yamaha jusqu’à fin 2026. Malgré une machine jugée en retrait par rapport à la concurrence, le Français a décidé de poursuivre l’aventure avec le constructeur japonais. Cette fidélité, autant stratégique que sentimentale, suscite encore des interrogations, alors que la saison 2025 est à mi-parcours.

Le début d’année de Fabio Quartararo reste solide. Il a signé quatre pole positions et marqué 102 points en douze courses, presque autant que durant toute la saison précédente. Il occupe la 9e place au classement général. Il devance clairement son coéquipier, Alex Rins, 18e avec 42 points. Preuve qu’il parvient à tirer le maximum de sa Yamaha.

Mais ce bon début reste nuancé. Malgré des opportunités concrètes, le Niçois n’a pas encore remporté de course cette saison. À Jerez, il s’est incliné dans un contexte favorable. Au Mans, il chutait après une pole prometteuse. À Silverstone, il était en tête avant qu’un problème mécanique ne ruine ses espoirs. Et à Assen, il ne parvenait pas à suivre le rythme des leaders. À chaque fois, les occasions s’évanouissent.

L’impression d’un pilote capable de briller en qualifications, mais qui peine à convertir ses positions avantageuses en résultats significatifs. Le contraste avec 2023 est marquant : moins de podiums, mais plus de constance dans le haut du tableau. Le problème semble moins venir du pilote que de la moto, toujours pénalisée par un déficit moteur évident en course.

Fabio Quartararo lui-même s’interroge sur la suite. Dans une interview au journal espagnol AS, il déclare : « à l’avenir, je ne veux pas d’un projet, mais plutôt d’une moto prête ». Une phrase lourde de sens, qui semble indiquer une forme de lassitude face à un programme de reconstruction qui tarde à porter ses fruits.

Zarco, entre ténacité et incertitude chez Honda

De son côté, Johann Zarco vit une saison faite de hauts et de bas. Toujours chez Honda, au sein de l’équipe LCR, il se maintient dans le top 10 du championnat. Avec une victoire au Mans et une deuxième place à Silverstone, il démontre encore sa capacité à exploiter les rares moments favorables. Il est actuellement 8e au classement général.

Sa régularité est toutefois mise à mal par des limites techniques. À Brno, un mauvais choix de pneus lui coûte cher. La Honda RC213V, pourtant en progrès en début d’année, ne semble plus évoluer depuis plusieurs courses. Johann Zarco lui-même reconnaît ce statu quo : « on a franchi une étape au début, mais on stagne depuis. Il faut que Honda réagisse rapidement ».

L’été ne sera pas de tout repos pour le Français, engagé dans les 8 Heures de Suzuka. Il sait que cette période sera déterminante, aussi bien sur le plan technique que physique. Il devra gérer son énergie tout en restant compétitif, en attendant des signes concrets d’un sursaut de Honda.

Côté avenir, les dernières informations pointent vers une prolongation du Cannois chez LCR jusqu’à fin 2026. Cela exclurait toute montée en équipe officielle, où Luca Marini semble reconduit. Joan Mir, plus incisif ces dernières semaines, semble avoir marqué des points auprès de la direction. Johann Zarco, malgré son expérience et son engagement, resterait donc dans un rôle secondaire.

Le renouvellement de Luca Marini pour une saison supplémentaire renforce cette hypothèse. La situation de son coéquipier actuel, Somkiat Chantra, pourrait en revanche évoluer. Des rumeurs font état d’un intérêt pour Diogo Moreira en vue de 2026.

Une deuxième moitié de saison sous tension

Pour Fabio Quartararo comme pour Johann Zarco, la seconde partie de la saison 2025 s’annonce décisive. Le pilote Yamaha retrouvera des circuits où il a souvent été performant, comme Misano, Sepang ou Mandalika. Autant de terrains qui pourraient redonner du relief à son choix de rester fidèle à la marque japonaise.

Mais pour convaincre, il devra transformer ses bonnes qualifications en résultats concrets. Le projet Yamaha, malgré l’annonce d’un moteur V4 en développement, reste flou. Avec l’échéance du changement de réglementation en 2027, beaucoup s’interrogent sur la pertinence d’un tel investissement.

Johann Zarco, lui, continuera à lutter avec une moto rétive. Ses chances de monter en grade semblent désormais limitées. Pourtant, il reste l’un des rares à pouvoir extraire des performances d’une Honda en difficulté. La suite dépendra de l’évolution de la machine, mais aussi de sa capacité à maintenir son niveau malgré la pression.

Avec cette pause estivale, les deux Français ne manquent ni d’envie, ni d’expérience. Mais l’un comme l’autre se heurtent à la dure réalité du MotoGP : sans une moto compétitive, le talent ne suffit pas toujours.

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