Ex-journaliste sportif à M6 et Canal+, Marc-Olivier Taccard possède la seule librairie sportive de France en plein cœur de Nice. À travers “Le Vestiaire à Mots”, l’ancien journaliste a créé un lieu de rencontre, de partage et d’apprentissage autour du sport et de sa dimension culturelle et littéraire.
Passé par la télé chez M6 et Canal+ en tant que journaliste sportif, Marc-Olivier Taccard s’est ensuite installé dans le club de football de l’AS Monaco, durant 14 saisons, dans le domaine de la vidéo. Lui, qui baigne dans le sport depuis 30 ans, a décidé de fonder “Le Vestiaire à Mots” en avril 2024. Il a l’ambition de mêler plusieurs univers, de développer des espaces de coworking et de créer des événements en invitant auteurs, associations ou encore acteurs majeurs du sport.
Comment vous est venu l’idée d’ouvrir la seule librairie sportive de France à Nice ?
« Je trouvais que la littérature sportive était très mal exposée dans les librairies alors qu’elle est omniprésente aujourd’hui. Ici, je propose entre 2 000 et 3 000 ouvrages consacrés au sport. Cela peut être du roman, de l’histoire, des récits ou des biographies. Il y a plein d’histoires à raconter autour du sport. C’est ça que j’ai voulu mettre en avant.
Essayer de valoriser cette littérature que je trouve délaissée dans d’autres espaces et qui, pourtant, a de vraies valeurs à faire partager, de vraies émotions à transmettre… Beaucoup d’auteurs s’en sont inspirés pour écrire, mais aussi pour travailler. Le sport à sa place dans la culture et la littérature française.
Depuis avril 2024, « Le Vestiaire à Mots » s’est imposée comme une référence locale pour les passionnés de sport, de littérature et de travail collaboratif, comment expliquez-vous cette ascension ?
Les chiffres de ventes ont toujours été croissants et en constante augmentation. Sur les six premiers mois d’activité et sur les six premiers mois de l’année, le taux de croissance atteignait +23%. Aujourd’hui, j’ai de plus en plus de personnes qui viennent après avoir entendu parler du lieu et des différents ouvrages ici. Le but n’est pas de copier les autres librairies, mais bien de proposer des ouvrages rares et introuvables ailleurs, qui sortent des sentiers battus et que j’ai envie de mettre en avant.
Idem concernant des auteurs talentueux qui ont des histoires à raconter et à offrir. Cependant, il est vrai qu’il est difficile de convaincre les gens que l’univers littéraire du sport existe. Mais beaucoup de lecteurs reviennent et encensent le livre qu’ils sont venus récupérer, surpris par la qualité de l’ouvrage.
Vous avez accueilli des personnalités comme Gérard Holtz ou des entreprises telles qu’Allianz et Schneider Electric. Qu’est-ce que ces collaborations apportent concrètement à votre projet ?
Ça apporte un vrai coup de projecteur. Quand on fait venir Gérard Holtz ou encore Ernest Pignon-Ernest, il y a une belle visibilité. Tout simplement parce que ce sont des personnalités connues ici et forcément, ça attire beaucoup de monde. Le plus important, c’est de rencontrer les gens, de parler avec des personnalités et de se confronter à eux. Cela met en lumière le Vestiaire.
Dans un vestiaire de football, il se passe plein de choses. On partage des souvenirs, des émotions et c’est pourquoi j’ai appelé cette librairie “Le Vestiaire à Mots”. Par ces causeries et ces rendez-vous, j’ai voulu créer une émulation et une plus-value sur le lieu ainsi que le projet.
En 2025, vous avez reçu le Prix du Rotary Club de Nice, preuve de votre reconnaissance locale, en quoi cette récompense représente-t-elle un levier pour le développement du « Vestiaire à Mots » ?
Ce prix m’a permis de me doter d’un autre mobilier au sein de la librairie. C’est une grande fierté. Je n’ai rien demandé, ce sont eux qui m’ont contacté pour m’annoncer la récompense. Celle-ci m’apporte de la gratitude, de l’énergie et surtout de la détermination dans l’idée de poursuivre sur cette voie. J’ai créé ce lieu pour pouvoir générer ce type d’émotions. Ce prix-là m’a insufflé beaucoup d’idées et d’inspiration…
Aujourd’hui, vous cherchez un associé afin d’accélérer le développement du « Vestiaire à Mots », quel type de partenaire recherchez-vous et quelle vision avez-vous pour l’avenir de la librairie ?
L’avenir reste très incertain. Compte tenu de mon prévisionnel, j’en suis encore assez loin. En conséquence, il faut trouver des ressources et un associé. Avant de chercher un investisseur financier, je cherche avant tout un investisseur humain. Aujourd’hui, je n’arrive pas à développer correctement les espaces de coworking et les salles de réunion.
Mais je crois en ma bonne étoile. Ce lieu a le droit et le mérite d’exister. Comme on dit : “seule, on va plus vite, mais à plusieurs, on va plus loin.” J’ai besoin d’être associé à une autre vision.