Manon Fiorot face à l’histoire : un combat pour le titre mondial à l’UFC 315

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Dans la nuit de samedi à dimanche, la Niçoise Manon Fiorot va affronter Valentina Shevchenko au Centre Bell de Montréal. Si elle l’emporte, elle deviendra la première Française championne incontestée de l’UFC. Un rendez-vous historique pour elle et le MMA tricolore.

C’est le grand jour. Au Centre Bell de Montréal, Manon Fiorot s’apprête à disputer le combat le plus important de sa carrière. À 35 ans, la combattante originaire de Nice vise la ceinture UFC dans la catégorie des poids mouches. Face à elle, une adversaire de taille : Valentina Shevchenko. Un nom qui pèse lourd dans le milieu. La Kirghize détient le record féminin de défenses de titres dans l’organisation avec sept victoires consécutives.

Ce combat, très attendu par les amateurs de MMA, figure en co-main event de l’UFC 315. Il sera diffusé en direct à partir de 4 heures du matin sur RMC Sport 1, avec une entrée dans la cage prévue aux alentours de 5h15 pour l’Azuréenne Manon Fiorot.

L’enjeu est double. D’un côté, c’est l’opportunité pour la Niçoise de décrocher la ceinture et d’inscrire son nom dans les archives de l’organisation. De l’autre, il s’agit d’un tournant pour les arts martiaux mixtes en France, encore jeunes dans leur reconnaissance grand public. Après deux tentatives infructueuses de Ciryl Gane, c’est à Manon Fiorot alias “The Beast” que revient la lourde tâche d’aller chercher un titre mondial.

Une préparation millimétrée et une attente prolongée

Ce combat n’a pas été simple à obtenir. Plus d’un an de discussions, d’incertitudes et d’attente ont été nécessaires pour que la rencontre prenne forme. Manon Fiorot l’a vécu comme une étape supplémentaire dans sa progression. « J’étais remplaçante pour sa dernière défense de titre, je n’étais pas inactive. J’ai pu être au bord de la cage pour la voir combattre, cela m’a fait gagner en expérience », expliquait-elle calmement, quelques jours avant son départ pour le Canada.

Pour préparer cette échéance, elle a pu compter sur le soutien constant de son compagnon et entraîneur, Aldric Cassata. Ensemble depuis ses débuts dans le MMA professionnel, ils forment un binôme solide, discret mais efficace. « Je vais être transparent, fin septembre, début octobre 2024, j’ai flippé. Mais j’ai vu rapidement que le calendrier nous était favorable », affirme Aldric Cassata.

La tension autour de l’organisation du combat a poussé l’équipe à se montrer active sur les réseaux sociaux. Manon Fiorot a multiplié les messages pour interpeller directement Valentina Shevchenko, jusque-là évasive sur l’identité de sa prochaine adversaire. « On sait que l’UFC aime le trash talk. Alors, je me suis dit que c’était le moment. Je savais qu’en la titillant, elle allait me répondre », affirmait Manon Fiorot.

Si les mois d’attente ont été longs, ils ont aussi permis de bien cibler le profil de l’adversaire. La Niçoise n’hésite pas à livrer son analyse : « c’est une des plus grandes championnes de l’UFC. Elle l’était déjà quand je suis arrivée. À ses débuts, elle était vraiment au-dessus, un peu moins maintenant. Elle est devenue très complète au fil du temps. »

Une trajectoire construite pas à pas

Manon Fiorot n’est pas une nouvelle venue. Depuis 2021, elle évolue à l’UFC. À chaque apparition, elle a su franchir les étapes. Sa dernière victoire, en septembre 2023 à Paris contre Rose Namajunas, a confirmé sa montée en puissance. Elle a ensuite battu Erin Blanchfield, chez elle, dans un contexte plus hostile.

Discrète en dehors de la cage, la Niçoise ne cherche pas les projecteurs. Mais elle sait où elle veut aller. « Depuis que j’ai intégré l’UFC, en 2021, c’était mon objectif. Pour passer ce cap, j’ai franchi les étapes les unes après les autres. Le 10 mai sera juste une de plus. »

Ce combat est aussi l’accomplissement d’un engagement personnel. Une promesse faite à son père, décédé il y a dix ans. Ce fil invisible, elle ne le met pas en avant. Mais il est là. Il structure son parcours et nourrit sa détermination.

Sur le papier, Shevchenko reste une figure incontournable du MMA féminin. Mais pour la première fois, elle ne part pas favorite. Manon Fiorot dans son rôle de challenger en est consciente et se montre confiante : « je pense avoir affronté de meilleures adversaires que les siennes, je suis confiante. J’ai roulé sur toute la catégorie, il ne me manque que la ceinture. »

Dans l’arène, au milieu des 20 000 spectateurs du Centre Bell, il faudra faire abstraction du contexte. Se concentrer sur les gestes répétés à l’entraînement. Et tenter de saisir cette chance rare, qui pourrait bien marquer un avant et un après pour le MMA français.

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