Jules Bianchi : dix ans d’absence, une mémoire intacte

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Il y a 10 ans, Jules Bianchi s’éteignait à l’hôpital de Nice après 9 mois de coma suite à un terrible accident sur le circuit japonais de Suzuka, en Formule 1.

À seulement 25 ans, il avait conquis le monde du sport automobile avec son talent brut, son humilité et sa maturité exceptionnelle au volant. Jules Bianchi est né le 3 août 1989 à Nice, où il baigne directement dans le bruit des moteurs. Fils d’un gérant de karting et petit-neveu de Lucien Bianchi, ancien pilote de F1 et vainqueur aux 24 heures du Mans, Jules monte pour la première fois dans un karting à l’âge de 4 ans sur le circuit de son père à Brignoles dans le Var. 

Dès ses débuts en compétition, son talent saute aux yeux. À l’âge de 15 ans, il se classe deuxième du championnat de France de karting. Deux ans plus tard, en 2006, il termine troisième du championnat du monde à Marienbourg en Belgique. Le jeune Français est alors repéré par Nicolas Todt, fils de Jean Todt, alors patron de la Scuderia Ferrari. C’est à partir de ce moment-là, que sa carrière sportive va s’accélérer. En 2007, Jules fait ses débuts en monoplace en Formule Renault et remporte sa première course. Il enchaîne avec deux saisons en Formule 3 au volant d’une ART. Troisième en 2008, il décroche le titre en 2009. 

Un espoir tricolore 

En 2010, il rentre en Formule 2, la dernière étape avant la Formule 1. Il y signe plusieurs podiums et termine à deux reprises troisième du championnat, en 2010 et 2011. Lors de cette dernière année, il effectue ses premiers essais libres en F1 au volant d’une Ferrari et intègre officiellement la Scuderia en tant que pilote de réserve. 

Parallèlement, il participe aux World Séries by Renault en 2012 ou il termine vice-champion. Cette même année, il devient pilote de réserve chez Force India avant de se voir offrir une chance inespérée : remplacer Luiz Razia chez Marussia pour la saison 2013. 

L’aventure chez Marussia est difficile pour lui, l’écurie manque de moyens mais Jules impressionne tout le monde. Au Grand Prix de Monaco en 2014, il réalise l’impensable en terminant 9ème de la course, ce qui lui permet d’inscrire les premiers points de l’histoire de l’équipe. Quelques semaines plus tard, au Grand Prix de Hongrie, il passe en Q2 lors des essais qualificatifs et élimine Kimi Räikkönen, champion du monde en 2007. À partir de ce moment-là, tout le monde pense à la même chose : un futur pilote Ferrari est en train d’éclore. 

La nuit ou tout a basculé 

Mais un drame vient bousculer toute sa carrière. Le 5 octobre 2014, lors du Grand Prix du Japon à Suzuka, il est frappé par un tragique accident. Sous une pluie battante, et malgré l’approche d’un typhon, les organisateurs refusent de décaler le départ de la course. Au 42e tour du Grand Prix, Adrian Sutil sort de la piste. Pour dégager sa voiture, une grue est déployée. Aucune voiture de sécurité n’est pourtant envoyée pour ralentir les monoplaces et mettre tout le monde en sécurité. Un tour plus tard, à l’endroit de la sortie de piste de Sutil, Jules perd le contrôle de sa monoplace à cause de l’aquaplaning. Il heurte la grue à 126 km/h exactement. Le choc est fatal. Il est victime d’un grave traumatisme crânien et tombe directement dans le coma. 

Il se battra pendant neuf mois pour essayer de se réveiller mais malheureusement, il décédera des suites de ses blessures le 17 juillet 2015, au CHU de Nice. 

La disparition de Jules Bianchi a bouleversé le monde automobile. Son accident a beaucoup fait réagir sur la sécurité des monoplaces. Cela a conduit à l’installation du système de protection « Halo » obligatoire sur toutes les monoplaces depuis 2018. Un dispositif qui selon de nombreux experts, lui aurait probablement sauvé la vie ce jour-là. 

Un engagement qui continue : l’association Jules Bianchi

Pour faire vivre la mémoire de leur fils et poursuivre son engagement, ses parents ont fondé en 2015 l’association Jules Bianchi. Son objectif : soutenir la recherche médicale sur les lésions cérébrales traumatiques, aider les familles de victimes de traumatismes similaires et promouvoir la sécurité dans le sport automobile. Basée à Nice, l’association organise régulièrement des événements caritatifs, courses commémoratives, collectes de fonds ou ventes aux enchères d’objets de pilotes.

Dix ans après sa disparition, Jules Bianchi reste une étoile filante dans l’histoire de la Formule 1. Son héritage continu à travers ceux qu’il a inspiré comme Charles Leclerc, son filleul et ami, aujourd’hui, pilote pour Ferrari. 

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