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17 mai 2024

A Nice, le rugby rêve à nouveau de haut niveau

Haïkel Regaieg
Haïkel Regaieg
Journaliste correspondant à Paris pour Nice Premium. Spécialiste en Marketing, Stratégie et Communication. Passionné d'aéronautique et de musique.

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jpg_rugby-nice-2-2.jpg C’est dans un peu moins d’un mois, le 21 septembre exactement, que les protégés de Christophe Moni passeront leur premier test de cette nouvelle saison de Fédérale 1 face à une ancienne gloire de l’ovale français, Graulhet. Une première rencontre qui rappellera de bons souvenirs aux anciens qui se souviendront des affrontements au plus haut niveau de ces deux formations dans un stade Méarelli tout acquis à la cause jaune et bleue. C’est quelques échelons en dessous que les deux clubs se retrouvent cette année mais avec une ambition identique, la qualification pour les play-offs.

Mais Graulhet ne sera que le premier épisode d’une série assez impressionnante car les autres acteurs de la poule 4 ne sont pas des moindres puisqu’on y retrouve Carqueiranne Hyères, Carcassone, Lavaur, Pays d’Aix, ES Catalane, ou encore Marseille Vitrolles. Un plateau de choix donc pour des niçois à qui il reste donc tout à prouver. Pour ce faire le club s’est donc fendu d’un recrutement de choc avec les arrivées du pilier Kevin Yates (ex Saracens), du deuxième ligne Will Johnson (ex Trévise), du talonneur Stuart MacKie (ex London Irish), du ¾ aile Pierre Alain Antoine Gauthier (ex Narbonne) ou bien encore du célèbre Dan Luger, ancien international anglais transfuge du RC Toulon. A ces grands noms s’ajoutent d’autres espoirs du rugby français tels que Feldis, Chambon, Horb, Catoni, Boukanoucha ou Lapierre. Bref sur le papier l’effectif est impressionnant et il ne reste qu’à espérer que ces talents puissent se conjuguer pour sortir un jeu à la hauteur des ambitions du club.

Retour donc sur cette préparation et cette nouvelle saison qui s’annonce avec Julien Schramm sans oublier d’annoncer, le mercredi 3 septembre à 19 h au stade des Arboras, la venue de la fantastique équipe australienne du Queensland qui viendra jouer un match de préparation face au XV niçois. Du beau et grand jeu en perspective en hors d’œuvre d’une saison que chacun espère de haut niveau…avant de le retrouver !

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jpg_schramm-nice.jpg NP : Julien Schramm, comment cette nouvelle saison se présente à un peu moins d’un mois du premier match face à Graulhet ?

Julien Schramm : Très bien, nous avons repris l’entraînement au début du mois d’août et franchement on ne peut que se féliciter de ce que l’on voit pour le moment sur et hors du terrain concernant les nouveaux joueurs. Ils ont apporté un plus à tous les niveaux. Il y a donc beaucoup d’attente, certainement plus que la saison passée durant laquelle l’unique objectif était le maintien. Là, nous avons eu le temps de travailler, de soigner le recrutement, de miser sur un certain profil de joueur sans se presser, ce qui évite toujours les erreurs de jugements. Après il y a la qualité évidente du travail que propose aux entraînements le trio Moni-Boutet-Szezur.

NP : Nice-Graulhet, une rencontre qui rappellera des souvenirs de haut niveau au stade Méarelli ?

JS : Il y a 20 ans, cette affiche était un match de l’élite. Forcément, ça touche
notre mémoire collective, surtout celle de tous ceux qui attendent de revoir le rugby niçois au sommet. J’espère que le public suivra et que le stade des Arboras fera le plein le 21 septembre prochain. On est impatient d’en découdre avec ces Graulhétois qui ont beaucoup à prouver comme nous puisqu’ils ont été repêchés eux aussi en Fédérale 1.

NP : Pouvez-vous nous faire une revue d’effectif des nouvelles recrues niçoises ?

JS : On a misé sur l’expérience de joueurs anglais comme le pilier Kevin Yates, qui évoluait aux Saracens l‘an dernier et qui a une grande expérience du rugby pro. Tout comme le deuxième ligne Will Johnson, le frère de Martin Johnson, qui a évolué à Leicester et à Trévise. Ils ont de toute suite communiqué au groupe cette exigence du professionalisme. Avec eux, le jeune talonneur venue des London Irish, Stuart MacKie va faire certainement parler de lui, c’est vraiment un tout bon.

On attend encore Dan Luger. Ce n’est un secret pour personne qu’il va rejoindre les rangs niçois, ce devrait être pour début septembre. Ce sont nos « recrues anglaises » avec le centre Paddy Warwick. Je précise que cette touche britannique s’est fait quasiment naurellement. Nice est le club de la Côte d’Azur, il est le club d’une région qui s’européanise et qui s’ouvre donc aussi aux Britanniques.

Ensuite on a misé sur de jeunes joueurs qui étaient aux portes du rugby pro et qui ont choisi Nice pour se faire un nom. Le talonneur Feldis, le demi de mêlée Chambon, l’ailier Horb ou encore le jeune troisième ligne Romain Catoni (le fils de Tony) tous les quatre venus de Toulon, le deuxième ligne d’Aurillac Boukanoucha, et l’ouvreur d’Oyonnax Lapierre que Béziers voulait absolument. Que ces joueurs choisissent Nice donnent de la valeur à notre projet.
On attend aussi beaucoup du troisième ligne Sainte-Croix venu d’Orthez. Enfin, la signature la semaine dernière de Pierre-Alain Nègre-Gauthier est une grande satisfaction. Après une belle carrière pro à Pau et à Narbonne principalement, il s’est retrouvé sans club et a choisi Nice, son club d’origine, pour se relancer. Il a signé une licence mateur, il peut à tout moment rejoindre un club pro, mais on espère bien qu’il fera durer l’aventure le plus longtemps possible.

Je crois que d’avoir vécu les entraînements de début de saison avec nous l’a complètement décidé. Au-delà du recrutement, on a aussi intégré deux jeunes joueurs issus de notre formation dans le groupe seniors : les troisièmes lignes Malavard et Cazaux. C’est aussi un devoir pour notre club de valider tout le travail qui est fait par nos éducateurs dans les équipes de jeunes. Je voudrais conclure sur le sujet en précisant que nous n’avons fait aucune folie financière sur notre recrutement. Ce qui est très satisfaisant, c’est que les joueurs qui nous rejoignent, ont choisi la solidité du projet niçois. Ils ont su écouter les mots de Christophe Moni sur les ambitions de jeu, sur la façon de s’entraîner, ils ont su croire dans notre volonté de bâtir un grand club. Ils ont envie de participer à l’aventure. Le rugby n’a de sens que quand il y a une aventure à vivre et à partager quelque soit le niveau.

NP : Quelle a été votre réaction à l’annonce de cette poule 4 d’un niveau assez élevé sur le papier ?

JS : Plus d’excitation que d’inquiétude. En fait, elle n’est relevée que sur la
papier comme vous dîtes. Ce qui est sûr, c’est que chaque club de cette poule a des ambitions et un projet sur la durée. On se prépare donc à un championnat encore plus dur que la saison passée, mais on est armé pour ça et on ne peut que se féliciter des affiches qui vont des présenter à Nice : Graulhet, Marseille, Carcassonne, Aix-en-Provence, Hyères… Ca donne envie.

NP : La reprise s’est effectuée le 4 août dernier, comment cela s’est-il passé entre anciens et nouveaux ?

JS : Étonnamment bien, mais on ne se faisait pas de soucis à ce niveau. Sur le plan humain, le groupe était déjà super la saison passée et comme on a ciblé des joueurs irréprochables sur le plan de la mentalité, cela ne pouvait pas mal se passer. La cohésion s’est vite faite.

NP : Côté coulisses aussi les changements sont de rigueur, quelle sont les nouvelles de la SASP ?

JS : Elle est enfin effective depuis le mois de mai. Elle a été longue à mettre en place car ce n’est pas jamais simple pour un club totalement amateur de faire cette révolution. Mais elle était indispensable à notre mutation et à notre désir de grandir, d’anticiper le professionnalisme. Elle a d’abord permis d’attirer les investisseurs et en premier lieu, Paul White, l’actionnaire majoritaire. Mais c’est John Hall qui en est le président. Il est anglais lui aussi, mais très identifié dans le rugby français car il est le patron de Gullivers Sport Travel. La FFR le connait très bien. C’est quelqu’un d’une grande qualité et c’est forcément rassurant pour nos dirigeants fédéraux. Pour le reste, j’en suis désormais le directeur et Anthony Hill, le Manager Général.

Christian Baldacchino reste le président de l’association avec une équipe renforcée autour de lui et encore plus d’ambitions chez les jeunes, ce qui est très bien. Le club est plus que jamais en train de se structurer à tous les niveaux.

NP : Autre belle affiche, le 3 septembre prochain, le Queensland passera par les Arboras. Qu’attendez-vous de cette rencontre contre ces monstres de l’ovale ?

JS : C’est une forme de reconnaissance pour le rugby niçois. Qu’une équipe du Super 14 accepte notre invitation, c’est la preuve que l’on est pris au sérieux. Les Australiens sont en tournée en Irlande pour jouer 3 matchs (Leinster, Ulster et Connacht) et ils ont accepté de petit détour sur la Côte d’Azur avant de rentrer sur Brisbane. Pour nous, c’est très important. On ramène le haut niveau sur Nice l’espace de 80 minutes, en attendant de le retrouver définitivement dans les années à venir. Le Queensland, c’est un grand nom du rugby, c’est l’équipe où sont passés les John Eales, Tim Horan, Daniel Herbert ou encore Chris Latham…La Ville de Nice l’a très bien compris en nous préparant une belle réception à la mairie la veille du match.

Vous savez, on parle beaucoup en ce moment du projet niçois, parce que tout le monde est persuadé qu’un jour il y aura une grande équipe de rugby sur la Côte d’Azur. On se bat et on travaille chaque jour pour ça. La venue du Queensland est une première récompense. Après, on sait bien qu’on a aucune chance de remporter ce match. On veut simplement exister, faire un grand match avec nos forces et faire honneur au public qui viendra nous soutenir. Les joueurs ont un peu d’appréhension, et même beaucoup, c’est normal, mais ils sentent que quelque chose se passe autour du club et autour d’eux en ce moment. Ils seront exemplaires, j’en suis sûr. C’est une magnifique expérience à vivre pour eux.

NP : Enfin, quels sont les objectifs fixés pour cette nouvelle saison ?

JS : La qualification pour le trophée Jean-Prat (les play-off). Cela veut dire finir dans les quatre premiers de notre poule, c’est le seul objectif qu’on s’est fixé pour le moment. Les Play-off, c’est le maintien assuré dés le mois de février, et c’et un grand confort pour travailler et préparer l’avenir. Une qualification en quart de finale ce serait la cerise sur le gâteau, quand à une montée en Pro D2, franchement, on n’y pense même pas car ce n’est pas réaliste étant données les structures actuelles du club.

On a commencé à travailler sur une évolution du stade avec un bureau d’études, mais la Pro D2, cela signifie des tribunes et un éclairage aux normes, une capacité bien plus grande, cela veut dire encore un centre de formation, des équipes de jeunes engagées dans leur première division respective… c’est encore beaucoup de travail, et il nous faudra encore au moins deux dans pour structurer le club dans ce sens.

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