Frédéric Ganneval et Artenice ont réalisé leur premier et unique sondage sur les municipales Niçoises : « Tout d’abord pour des raisons économiques. C’est un exercice qui coûte cher. » Ce sondage a été fait de manière indépendante et aucun média ni parti politique ne l’a financé. La société Niçoise a été malmenée : « On a tiré à boulets rouges sur nous ». Mais elle ne regrette pas d’avoir animé le débat des municipales et d’avoir bousculé le landerneau politique local : « On a des activités sur Paris, en Europe et aux Etats-Unis. Au pire, on perdra celles de Nice qui ne représentent qu’environ 20%. On n’est pas la petite société « ne faisant pas autorité en matière de sondage » comme Christian Estrosi nous a présentée. On a été le seul institut en 2002 à annoncer un resserrement des intentions de votes entre Jean Marie Le Pen et Lionel Jospin. L’an dernier, nous avions prévu, avant tout le monde, la percée de François Bayrou. » Depuis une semaine, après avoir fait paraître un droit de réponse sur Nice Matin, Artenice tente de rétablir certaines vérités.
Les sondages comme photographie d’un instant
L’accusé se défend. Il reprend point par point les accusations.
Comment expliquer la montée de Jacques Peyrat dans les sondages ? Réponse : « Il s’agit d’un phénomène de compassion. A force de l’assassiner, l’électorat éprouve de la compassion pour lui. Ensuite, il a déjà effectué deux mandats. Ce qui signifie qu’un grand nombre de Niçois a, par le passé, voté pour lui et peut être prêt à le refaire. » (45% trouve le bilan de Jacques Peyrat positif.)
Pourquoi la gauche est aussi basse (moins de 20%), le pourcentage le plus faible historiquement sur Nice ? Réponse : « Y a-t-il déjà eu dans le passé deux ténors candidats à droite ? D’un côté, vous avez Christian Estrosi, représentant l’UMP, Secrétaire d’Etat, Président du Conseil Général, puissant, connu et apprécié et de l’autre côté Jacques Peyrat qui achève son deuxième mandat et qui est soutenu par une grande partie de la population. Il est donc normal que les deux « Patrick », à gauche, voient leur score cumulé en dessous du chiffre obtenu habituellement. »
Les sondages ne sont qu’une photographie à un instant de ce que pense l’opinion. Celle-ci évolue selon les événements, les discours, les programmes. Elle n’est pas figée. Et heureusement ! La seule vérité est celle inscrite sur le bulletin que les citoyens Niçois mettront dans l’urne. D’ici là, les analyses, les sondages, les interprétations des analyses des sondages et les sondages sur les analyses des interprétations vont se poursuivre comme un gadget ou un mauvais réflexe. Les politiques qui critiquent les sondages sont les premiers à s’en servir pour orienter leurs programmes, mettre en lumière un projet plutôt qu’un autre. L’UMP en a fait réaliser un qui a été publié sur Nice Matin. Patrick Allemand qui s’y refusait émet désormais l’hypothèse d’en faire un. Nul doute que Jacques Peyrat et Patrick Mottard guettent les études d’opinion. La critique est toujours aisée…