Réforme de l’État : Charles Ange Ginésy alerte sur la fragilité des territoires

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Alors que François Bayrou et le Gouvernement ont lancé un plan de rigueur budgétaire inédit pour contenir la dette publique, Charles Ange Ginésy, président du département des Alpes-Maritimes, a publié une tribune pour défendre le rôle des collectivités. Il appelle à un effort partagé et à un véritable changement structurel de l’État.

Dans une tribune publiée la semaine dernière, Charles Ange Ginésy réagit au plan d’économies de 43,8 milliards d’euros annoncé par le Premier ministre. Si l’objectif de réduction du déficit est jugé légitime, il alerte sur les conséquences pour les territoires. Selon lui, les collectivités locales sont déjà mises à contribution et ne peuvent pas absorber un effort budgétaire supplémentaire sans risques.

« L’exigence de cinq milliards supplémentaires envers les collectivités est un contresens », écrit-il, rappelant que celles-ci réalisent 70 % de l’investissement public. En pleine crise du pouvoir d’achat, il insiste sur leur rôle essentiel dans la solidarité de proximité.

Le président du département refuse que la décentralisation devienne une variable d’ajustement. Il demande un respect du principe de libre administration des collectivités, garanti par la Constitution. « Cette pierre angulaire de notre République ne saurait être sacrifiée sur l’autel de l’austérité », affirme-t-il.

Des réformes structurelles plutôt que des coupes aveugles

La tribune s’inscrit dans un contexte marqué par le lancement du plan « Stop à la dette ». Ce plan prévoit notamment la suppression de 3 000 emplois publics, une réforme des remboursements des affections longue durée, une réduction des agences d’État et une année blanche sur les prestations sociales.

Des mesures qui inquiètent, notamment dans les territoires où l’action publique repose en grande partie sur les collectivités. Pour Charles Ange Ginésy, ces décisions ne peuvent suffire. Il appelle à une approche plus globale, avec trois axes prioritaires : redonner du sens au travail, réformer le système de retraite avec une part de capitalisation, et consolider l’échelon local.

Il critique également certaines propositions gouvernementales, comme la suppression de deux jours fériés, qui pénaliserait selon lui l’activité touristique, essentielle dans des départements comme les Alpes-Maritimes. « Supprimer deux jours fériés ou réduire le pouvoir d’achat n’est pas à la hauteur des défis », écrit-il.

La tribune défend un pacte de réciprocité : les territoires participeront à l’effort, mais l’État doit aussi se réformer, réduire son périmètre et recentrer ses missions régaliennes.

Un appel à la responsabilité collective

En toile de fond, le chef de l’État et le Premier ministre cherchent à contenir une dette publique qui dépasse aujourd’hui les 3 300 milliards d’euros. Le plan vise un retour à un déficit sous la barre des 3 % d’ici 2029. Mais ce recentrage budgétaire implique un changement d’approche, que Charles Ange Ginésy appelle de ses vœux.

Il met en garde contre les « expédients budgétaires » et insiste sur la nécessité d’« une audace de réformes courageuses ». L’objectif : restaurer la confiance et relancer l’espoir, en s’appuyant sur ceux qui, chaque jour, assurent la continuité des services publics locaux.

Sa tribune marque une prise de position forte dans un débat qui s’annonce tendu entre État et collectivités. Alors que tous sont appelés à faire un effort, la question reste de savoir comment répartir équitablement la charge, sans fragiliser davantage les territoires.

« La France affronte un moment de vérité historique », conclut-il. Un message clair à destination de l’exécutif, à la veille de décisions qui redessineront le paysage institutionnel et économique du pays.

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