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14 octobre 2024

L’Edito du Psy – Nicolas Sarkozy: politique étrangère et image présidentielle.

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jpg_bobine2008-8.jpgLe paradoxe n’est qu’apparent. Lors de sa prestation télévisée, Nicolas Sarkozy n’a abordé les questions internationales que dans la dernière partie de l’émission. Certes, les Français attendaient du Président de la République des réponses, à la fois concrètes et immédiates, aux interrogations croissantes et urgentes sur leurs difficultés quotidiennes. Dans ce type d’exercice minutieusement organisé et dont la finalité -à peine dissimulée par ses conseillers- visait à redorer le blason passablement terni de l’hôte de l’Elysée, le pouvoir d’achat, les questions sociales, le financement des retraites et l’immigration faisaient logiquement figure de priorités par rapport aux réflexions de politique étrangère et de défense. Tradition malheureusement bien ancrée, semble-t-il, dans les vieilles démocraties. C’est pourtant sur ces dossiers internationaux que le chef de l’Etat a été particulièrement audible et persuasif.

Un sondage réalisé par l’IFOP pour le Journal du Dimanche confirme ce sentiment d’un président nettement plus à l’aise sur les affaires extérieures, tendance déjà perceptible au cours de l’émission : parmi tous les sujets abordés, 54% des Français l’ont trouvé le plus convaincant sur « le rôle de la France dans les affaires internationales ». Tout juste après le thème de l’allongement de la durée des cotisations pour les retraites ! On peut toujours nuancer cette appréciation par les chiffres d’autres consultations, notamment celles réalisées par Le Parisien où un peu plus du tiers des sondés seulement créditent le chef de l’Etat sur l’engagement français en Afghanistan et sur les relations avec la Chine. Pourcentage qu’il convient de relativiser par la difficulté d’une large part de la population à s’identifier à des sujets qu’elle tient -le plus souvent à tort- pour éloignés de sa réalité au jour le jour. Comment comprendre autrement la part des mêmes sondés -un autre tiers- qui ne se prononcent pas ? Sur l’épineux dossier de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, Nicolas Sarkozy est aussi parvenu, selon un sondage du Figaro, à mettre de son côté 63% de Français qui approuvent sa volonté et ses tentatives persistantes de la faire libérer. Sans parler de la question soulevée par un journaliste sur d’éventuelles discussions avec le Hamas, rejetées dans son principe par un Nicolas Sarkozy plus présidentiel que jamais : impossible, a dit en substance le chef de l’Etat, de prendre langue en sa qualité de dirigeant avec un groupe de personnes qui veulent détruire un autre Etat de la planète.

Actualité aidant, la position adoptée par l’Elysée sur la relance d’un dialogue entre le représentant du Tibet en exil et les autorités chinoises -savant dosage de messages envoyés à Pékin et d’incertitude entretenue sur une présence à l’ouverture des jeux olympiques- pourrait avoir porté ses fruits. Un Français sur deux se dit en accord avec cette approche présidentielle, selon un sondage effectué par le Figaro. Quant à l’engagement de nos soldats en Afghanistan, la tentative avortée d’assassinat sur le Président Hamid Karzaï ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de l’Elysée dans sa détermination à soutenir les efforts de la coalition internationale contre les Talibans. Inutile d’insister, par surcroît, sur les retombées forcément positives de l’épisode du Ponant.

Principe de la Vème République, l’exercice de la souveraineté – le pouvoir, dans sa version absolue, de faire la paix ou de décréter la guerre – sied toujours au chef de l’exécutif. Sans compter de récentes évolutions qui pourraient lui être favorables : aux méandres généralement incompris de la diplomatie mondiale sur la politique, l’économie, les intérêts industriels et commerciaux s’ajoute désormais, triste nouveauté du XXIème siècle dont les Etats feignent de redécouvrir la dimension stratégique, la sécurité alimentaire. On ne saurait être plus proche des Français.

En attendant la présidence française de l’Union européenne, un des domaines qui ne manquera pas d’associer étroitement image présidentielle et politique étrangère, Nicolas Sarkozy devra également trancher sur un dossier, autrement délicat et au cœur même de cette problématique : la décision qu’il prendra sur le second porte-avions mettra à l’épreuve, volens nolens, son crédit présidentiel.

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