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2 mai 2024

Dominique Boy Mottard, une femme de gauche à Nice

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Née à Nice un 22 janvier, c’est au Lycée Calmette puis à la Faculté de Droit que Dominique Boy-Mottard effectue ses études. Aujourd’hui, elle est maître de conférences à l’Université de Nice Sophia-Antipolis.

Membre du Parti Socialiste depuis 1976, elle contribue à de nombreuses instances internes et au Conseil National. Candidate à l’élection cantonale de 2004, elle sera finalement élue en juin 2005 suite à l’annulation du premier scrutin.

Mariée à Patrick Mottard, tête de liste du groupe Nice Plurielle aux dernières municipales, elle nous parle des ses projets, de ses quartiers, des prochaines municipales… Enfin bref, elle nous parle de Nice.

Nice Première : Dominique Boy Mottard, quelles sont les nouvelles du conseiller général du 7ème canton ?

Plutôt bonnes si je me réfère aux relations que j’entretiens avec les habitants du canton que je rencontre régulièrement afin d’être toujours informée de ce qui se passe. Malgré tout, j’ai l’impression que pour certains d’entre eux ce n’est pas assez : quand ils ne me voient pas personnellement pendant quelques semaines (parce que quand je passe quelque part, je ne rencontre pas forcément tout le monde…), ils ont le sentiment d’être oubliés. C’est parfois injuste, mais toujours stimulant ! Quoi qu’il en soit, ces contacts permanents me permettent d’intervenir sur les problèmes qui se posent à différents niveaux et d’en informer ensuite l’ensemble des habitants des quartiers par des courriers ou par le biais de mon petit journal.
Un point noir : je n’ai toujours pas ma permanence. À l’origine, j’aurais souhaité en trouver une du côté de la place Alexandre Médecin ou de l’avenue Borriglione, dans des locaux assez importants que j’aurais pu partager avec Patrick Mottard puisqu’il est conseiller général du canton voisin (le 5e). J’ai eu quelques espérances qui ne se sont pas concrétisées et j’envisage aujourd’hui d’en prendre une, de dimensions plus modestes dans un quartier différent (pour ne pas faire doublon…). Cela dit, en attendant, la permanence de mon mari au 3 de l’avenue Cyrille Besset me rend bien des services, même si elle est un peu cernée par les travaux du tram… !

Nice Première : Quels sont les dossiers sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Je travaille à la fois sur les questions qui relèvent de la compétence du département (il ne faut pas oublier qu’un conseiller général est un élu départemental) et sur des dossiers qui intéressent le 7e canton.
– Au sein du Conseil général, je participe notamment à la Commission des « affaires sociales, de l’insertion, de la santé et de la politique de la ville ».
Je me suis spécialisée sur le dossier des personnes handicapées et je représente d’ailleurs mon groupe au sein de la Commission exécutive de la MDPH 06 (Maison départementale des personnes handicapées) qui a ouvert en début d’année et dont le but est de simplifier les démarches des usagers par la création d’un « guichet unique ».
Je participe également aux Commissions de suivi de la mise en place du schéma gérontologique départemental en vue d’apprécier l’état d’avancement des actions à mener en faveur des personnes âgées et d’examiner les projets de création et d’extension des établissements pour personnes âgées dépendantes. Deux points me paraissent particulièrement importants : le développement d’actions permettant d’assurer une meilleure proximité entre les personnes placées dans les établissements et leur famille (les places manquent cruellement dans les zones urbaines du littoral) et l’extension du nombre de places réservées aux bénéficiaires de l’aide sociale ou des personnes âgées à revenus modestes.

  • Dans le canton, j’interviens sur de multiples dossiers car, selon les quartiers, les problèmes sont différents. Mais il y a deux problèmes récurrents que l’on retrouve partout : la circulation et la sécurité.
    Sur le premier, le 7e canton subit, soit directement (Borriglione, Valrose), soit indirectement, les conséquences du chantier du tramway, sans compter les difficultés spécifiques que l’on rencontre, par exemple, sur la place du Commandant Gérôme (il y avait dernièrement des travaux effectués au milieu du carrefour et pas un seul policier municipal n’était là pour permettre de fluidifier le trafic aux heures de pointe). La fréquence de passage de certaines lignes de bus est devenue irrégulière et de nombreux quartiers, un peu excentrés, ne sont que mal desservis voire pas du tout. J’essaie de relayer au mieux les revendications qu’expriment les habitants, mais il s’agit de questions qui relèvent des compétences de la mairie (ou de la CANCA) et dont la solution dépend du bon vouloir de ses représentants. Malheureusement, on sait ce qu’il en est dans notre ville : sur beaucoup de dossiers, rien n’est fait par la majorité municipale qui invoque régulièrement le manque de moyens… à cause des grands travaux entrepris ! Et forcément, la vie quotidienne s’en ressent. Pourtant, il suffirait souvent de pas grand-chose (un peu d’écoute, de rationalité dans les choix…) pour apporter des améliorations.
    Pour ce qui est de la sécurité, le 7e canton n’est pas épargné par les incivilités. Le quartier du Vallon des Fleurs est sans doute le plus touché, mais le phénomène se répand à Charles Baudelaire et au-delà. Des quartiers jusqu’alors tranquilles sont atteints. Je suis intervenue à plusieurs reprises auprès des autorités de police et, même s’il y a des actions ponctuelles, aucune solution n’est apportée sur le fond. Au lieu de ça, on n’a rien trouvé de mieux à faire que de supprimer tout commissariat à Nice Nord : du coup, les habitants doivent se rendre à L’Ariane. On est vraiment loin de la police de proximité qui pourtant avait fait ses preuves. Puisque le Président du Conseil général se veut l’ami du Ministre de l’Intérieur, il devrait lui en toucher un mot… Quant à la police municipale, qui avait été si présente pendant la campagne électorale sur le 7e canton, elle semble avoir disparu… sauf pour verbaliser les automobilistes qui ont de plus en plus de mal à stationner dans nos quartiers (je ne suis pas pour qu’on laisse faire n’importe quoi, mais parfois un peu de compréhension ne serait pas inutile, quand il n’y a vraiment pas moyen de faire autrement parce que les parkings publics, même payants, n’existent pas).
    La sécurité, c’est aussi assurer une veille sanitaire : le 7e canton comprenant de nombreux points d’eau qui attirent les oiseaux (réservoirs de la Compagnie des Eaux à Rimiez, piscine), j’ai demandé au Préfet de procéder à un recensement de ceux-ci et je lui ai proposé de participer à une éventuelle commission qui pourrait travailler en ce sens.

Nice Première : Quel est le premier diagnostic que vous avez fait de vos quartiers ?

Rien de différent de ce que je savais car je connais bien ces territoires. Les quartiers du 7e canton sont à l’image de la ville : il y en a de plus favorisés que d’autres. Mais ils ont un point commun : ils semblent un peu abandonnés et manquent cruellement de services publics. Le désengagement de l’Etat en la matière, relayé par les collectivités locales (mairie, conseil général) s’y fait encore plus sentir qu’ailleurs dans la mesure où il y avait déjà des manques auparavant.

Nice Première : Seulement quatre femmes élues au Conseil Général des Alpes-Maritimes. Vous en pensez quoi ?

Vous devez vous douter que je n’en pense pas du bien ! Quatre femmes sur cinquante-deux élus, ce n’est pas anormal, c’est carrément indécent ! Il faut que les partis politiques, toutes couleurs confondues, se décident à agir énergiquement en la matière. Des améliorations ont pu être apportées pour les élections municipales, régionales et européennes par la parité. Mais au Conseil général, comme à l’Assemblée Nationale, il ne s’agit pas d’un scrutin de liste mais d’un scrutin uninominal. Imaginez un peu : je suis la première socialiste à avoir été élue à un scrutin de ce type dans notre département et la seule femme conseillère générale sur les quatorze élus niçois du 06 ! Il faut que ces messieurs laissent la place… mais il faut aussi que les femmes soient déterminées à la prendre en sortant du confort des listes paritaires. C’est ce que j’ai fait. Et ça a marché ! Gageons que pour les femmes ce n’est qu’un début.

Nice Première : Comment envisagez-vous la prochaine échéance municipale niçoise de 2008 ?

La victoire de Nice Plurielle est attendue comme une délivrance pour la ville. J’en ai quotidiennement le témoignage et je crois que l’on peut faire en sorte que cet espoir ne soit pas déçu.

Nice Première : Un Patrick peut en cacher un autre à Nice. Quel est votre avis sur ce sujet ?

Celui qui a failli gagner en 2001 (passant de 18% en 1995 à plus de 40%, avec l’équipe de Nice plurielle) et qui depuis préside aux destinées de cette équipe cache effectivement l’autre qui ferait mieux de s’occuper prioritairement de ses nombreuses fonctions et de ses multiples mandats au lieu de se disperser. En tant que secrétaire fédéral du Parti, il a à s’occuper de la préparation des élections municipales de 2008 dans toutes les villes du département (la direction de notre parti ne peut pas se désintéresser du sort de nombreuses communes où des avancées pour la gauche sont possibles : les militants qui travaillent sur le terrain ont besoin de ce soutien). En tant que conseiller général, il a à être présent sur le 12e canton. En tant que Vice Président du Conseil régional, il a à s’intéresser à la Région PACA. Si les intérêts des Niçois lui tiennent à cœur – ce dont je ne doute pas – il peut trouver les moyens de les défendre avec efficacité à Marseille, car les échos qui nous reviennent montrent qu’il y a des progrès à réaliser en la matière… Cet autre veut encore être candidat aux élections législatives (je lui ai pourtant dit que cela aurait été un signe fort que de laisser la 1e circonscription où il se présente habituellement pour la réserver à la candidature d’une femme, étant donné que c’est la meilleure circonscription du département pour la gauche, mais je ne suis pas sûre d’avoir été entendue…). Alors les Municipales en plus, ça fait beaucoup, ne trouvez-vous pas ? Ça fait aussi peu sérieux (ses résultats électoraux montrent qu’il n’arrive pas à rassembler au-delà du score de la gauche, il est même régulièrement en deçà) et c’est finalement pas crédible pour la plupart des Niçois ! Tout ça pour dire que j’espère que la raison finira par l’emporter… car la gauche niçoise aura besoin de toutes ses compétences.

Nice Première : Quelles sont vos activités en dehors de la politique ?

Il y a surtout mes activités professionnelles puisque j’enseigne le droit privé à l’Université. J’ai la chance de faire un métier qui me plaît et qui m’apporte de nombreuses satisfactions (si l’on excepte la correction des copies, exercice que je trouve de plus en plus fastidieux !). Être en contact avec la jeunesse de notre pays permet de garder le contact avec le monde dans lequel on vit, d’en sentir le pouls, d’en percevoir les évolutions. Et cette jeunesse est inquiète. Ce n’est pas nouveau, mais le phénomène s’accélère. Et les actuels coups bas qui lui sont portés par le gouvernement Villepin-Sarkozy ne sont pas faits pour arranger les choses.
Pour le reste, et si je laisse de côté les loisirs (prévus dans la question suivante), il y a quand même à ajouter à mes activités quelques tâches ménagères : mon mari n’est pas un foudre de guerre en la matière, notamment en cuisine !

Nice Première : Des passions, des loisirs, sportive… ?

Je suis quelqu’un qui aime bien avoir du temps pour soi. Mais depuis que je suis élue, je dois reconnaître que j’en ai de moins en moins (mais après tout, je l’ai bien cherché !)
Je lis beaucoup, surtout des romans, et mes goûts en la matière sont très éclectiques à partir du moment où je rencontre des écrivains de qualité. J’ai toujours un livre avec moi où que j’aille, au cas où…
J’aime le cinéma (chic, bientôt le Festival de Cannes !), les séries TV américaines haut de gamme (format HBO…) et les voyages (j’essaie de faire un grand voyage chaque année : là je commence à avoir des fourmis dans les jambes car le dernier remonte au mois d’août de 2005).
Pour ce qui est du sport, à part un peu de natation à l’occasion, j’ai dû renoncer à beaucoup d’activités suite à une blessure assez grave au genou (en faisant de la gym justement). Mais, comme beaucoup, j’aime bien suivre les grandes épreuves sportives à la télé (JO, Mondial, Tour de France…).

Nice Première : Votre meilleur souvenir de jeune élue ?

J’en citerai deux, très différents :

  • Tout d’abord, la satisfaction d’avoir pu obtenir in extremis du CG une subvention ayant permis aux enfants d’une classe de l’école des Acacias (Vallon des Fleurs) de partir en classe verte au mois de janvier car elle a fait baisser la participation financière des familles. Les écoles relèvent normalement de la compétence de la mairie… mais c’est le Conseil général qui, à ma demande, a accepté de consentir ce petit effort.

  • Ensuite, le plaisir d’avoir survolé en monomoteur le 7e canton grâce à un habitant de Saint-Exupéry passionné d’aviation, afin de constater les problèmes posés par le non-respect de la réglementation aérienne (altitude et itinéraire) par les petits aéronefs au nord de Nice. J’attends d’ailleurs toujours une réponse du Préfet sur cette question…

Nice Première : Qu’espéreriez-vous pour votre premier anniversaire de mandat en juin 2006 ?

Avoir engrangé quelques autres bons souvenirs tels que ceux que je viens de citer…

Nice Première : Comment jugez-vous le paysage presse azuréen ? et le paysage web ?

Je trouve que la presse s’est considérablement améliorée au cours de ces dernières années, notamment si l’on se réfère au quotidien régional Nice-Matin. J’ai toujours trouvé ce journal bien fait dans sa forme notamment par rapport à un certain nombre d’autres quotidiens régionaux, mais il était monocolore (quasiment un journal d’opinion de la droite locale). Il me semble refléter aujourd’hui davantage l’expression des différents courants qui traversent le paysage politique dans notre ville et notre région, et je crois que cela est essentiellement dû à une génération de journalistes qui fait très correctement son travail.

Le quotidien gratuit Métro apporte indéniablement un plus : je ne pense pas qu’il ait empiété sur le domaine de la presse traditionnelle, par contre il a permis à beaucoup de personnes qui n’achetaient pas de journaux d’avoir accès à une information papier.
Je me réjouis du retour aux sources du Patriote, hebdomadaire de résistance très utile au débat citoyen. Je vous conseille le numéro du 3 mars avec un très intéressant dossier sur le Féminisme (qui plus est, il m’a été offert par Jean-Paul Duparc lors de la dernière manif contre le CPE…)

Pour le paysage Web, je vais m’abstenir : Nice première étant pratiquement le seul site local d’informations généraliste, mes commentaires pourraient friser la flagornerie ! Ah, oui, un nouveau média original sur la place, sous la forme d’un magazine mensuel… que je ne peux pas ne pas citer (vous en avez d’ailleurs parlé) : Nice Alpha Canal www.niactv.com, qui n’a pas d’équivalent sur le Web. Ce site se veut un outil permettant d’aller au fond des dossiers qu’il traite en recueillant les réflexions de personnalités compétentes et il utilise généreusement la vidéo.

Quels sont les sites et blogs que vous visitez régulièrement et pourquoi ?
Faute de temps, je visite assez peu les sites et blogs qui fleurissent quotidiennement dans le paysage. Je ne suis pas une aficionada compulsive : l’Internet est pour moi essentiellement un outil (j’utilise les sites juridiques comme Legifrance pour mon travail).

Nice Première : Que pensez-vous de www.nice.fr ?

C’est un peu comme ces magazines de luxe qu’on feuillette sans vraiment les lire… Il y avait pourtant l’opportunité de faire un peu de démocratie participative (les moyens de la mairie sont importants), mais avec cette équipe municipale… à l’impossible nul n’est tenu !

Nice Première : Si je vous dit ?

  • Fromage ou dessert ?

Dessert, sans plus, mais je suis fromageophobe !

  •    Hollande ou Fabius ?
    

    Fabius, c’est celui qui a la plus la stature d’un chef d’Etat.

  •    Rouge ou rosé ?
    

Rouge. Quand on aime le vin… et j’aime le vin !

  • Ardisson ou Fogiel ?

Bernard Pivot. Voilà un domaine où je revendique la ringardise.

  • Mer ou montagne ?

Mer, pour les souvenirs d’enfance avec mon père, qui était l’été maître-nageur à la Paloma (St Jean Cap-Ferrat)

  • Juge ou Avocat ?

Juge, pour être au cœur de l’Etat de droit.

  • Bonnie ou Clyde ?

Bonnie & Clyde. Evidemment.

  • DVD ou VHS ?

DVD, mais là aussi, les industriels nous ont bien eus…

  •    Stop ou encore ?
    

    Quelqu’un a déjà répondu stop à ce genre de question ?

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