Récupération de Donnèe
13.3 C
Nice
25 avril 2024

OGC Nice – AS Monaco : Les Ultras en grève contre une répression abusive

jpg_nice_marseille_tifo.jpgNon, ceux qui ont le cœur Rouge et Noir luttent pour leur propre existence, pour un futur qu’ils voudraient écrire de longues années encore dans la douce clameur d’un stade où les chants résonnant se font l’écho de toute une existence marquée par le sceau Nissart.
Les Ultras sont la forme la plus participative du mouvement de soutien à un club, ce dernier représentant une ville, des valeurs, une identité, un passé qui a sa place dans l’avenir.
La Brigade Sud Nice 1985 s’inscrit en droite ligne d’un phénomène qui a explosé dans les années 1980 avant de devenir incontournable . Véritable âme des stades, lien social avéré, le monde des Ultras est en proie à une crise qui les frappe de plein fouet.
Souvent « stigmatisés » et confondus à tort avec des hooligans, ces passionnés remarquent que « Depuis un certain nombre d’années la répression envers les supporters et ultras s’est accrue de façon exponentielle dans et autour des stades de football ».
La BSN, rassemblée en  » Buro » s’insurge notamment « contre les injustices subies par tous les groupes constitués en France et en Europe; nous avons été particulièrement attentifs aux traitements discriminatoires, aux abus de droit et de pouvoir, aux provocations ou autres brimades, ce qui a débouché sur de multiples actions au niveau local et national » .

jpg_15-18.jpgLa manifestation du 17 mai 2008, à Nice avait pourtant ouvert la voie d ‘une « liberté pour les Ultras » , où 2 000 personnes s’étaient rassemblées, des quatre coins de France et au-delà , sans causer le moindre incident . Depuis , rien ou presque n’a changé pour la BSN qui note que
« La politique actuelle toujours plus répressive menée par le gouvernement et les différentes préfectures nous oblige à relancer le processus d’actions revendicatives et constructives pour lutter contre les injustices faites à une partie des citoyens de ce pays dont la devise « Liberté, Egalité,Fraternité » semble de plus en plus aléatoire Pour ces raisons nous appelons tous nos membres et sympathisants abonnés de la tribune populaire sud à ne pas entrer dans le stade et à venir nous rejoindre dès 16h00 devant celle-ci pour revendiquer nos droits inaliénables dont font partie la liberté d’expression et de déplacement, l’équité de traitement devant la justice, le respect des textes de lois existants et de la présomption d’innocence, l’opposition au délit de faciès ou d’appartenance à un groupe ».
Le ras-le-bol est réel , l’inquiétude est palpable.

« Ils nous ont privé de notre Liberté, nous ne sommes pas traité avec Egalité mais montrons à tous la Fraternité qui nous unit »

Ce Nice-Monaco sonnera creux en démontrant l’importance de la présence d’une tribune populaire qui est la « vie » du stade. Au Ray, la Populaire sera éteinte et les cœurs seront gros lorsque l’immensité du vide sera constatée par tous.

« Une image qui se veut forte pour montrer à quel point l’animation dans une enceinte footballistique est vitale . Il faut faire comprendre aux gens que les stades vont mourir si personne ne réagit. Bientôt , taper dans les mains pour encourager son équipe sera répréhensible….. » . Renaud est un fidèle du Gym depuis de longues années et membre de la Brigade Sud depuis ses débuts.
jpg_ogym_tifo.jpgFace à la situation , il dénonce la « véritable chasse aux sorcières livrée aux Ultras et en filigrane à tous les supporters un temps soit peu passionnés, démonstratifs, exubérants. Nous ne sommes pas traités par le droit et la justice de la même manière que n’importe quel autre citoyen.
Nous sommes stigmatisés et cela procède de fantasmes, d’une fantasmagorie du monde ultra. football
En fait derrière tout cela se cache une volonté d’aseptiser les tribunes en leur supprimant ce pourquoi elles existent: la passion.
Mais que font les instances di football?

« Les « financiers et décideurs du football » veulent des consommateurs pas des supporters. Des consuméristes prêts à payer cher leur place, à acheter des produits dérivés officiels, à manger du pop corn au logo du club, sagement assis ! Or, les Ultras sont des rebelles, des contestataires qui n’hésitent pas à critiquer la gestion des clubs »
Me Pozzo di Borgo, spécialiste de la question et avocat du groupe, confirme que la « répression en vogue procède d’atteinte à des droits fondamentaux (réunion, aller et venir, expression), voire du « délit de faciès ». Des libertés essentielles ne sont pas respectées notamment les droits de la défense.
Les interdictions administratives de stade qui relèvent de la police administrative se veulent donc préventives : il s’agit d’écarter des personnes susceptibles de constituer une menace pour l’ordre public. Cela suppose que lesdites personnes sont simplement supposées être dangereuse. Une telle supposition impliquerait une application stricte et particulièrement soucieuse des droits de la défense. Or c’est tout le contraire et les Interdictions de Stade (IDS) sont prononcées sur la base de simples contrôles d’identité… et d’un « fameux » fichier RG occulte ! De la prévention, on tombe dans une application ubuesque du principe de précaution avec tous les risques d’arbitraire, d’exagération et de disproportion qu’il présente.
Sur le plan pénal strict, un membre de la BSN risque manifestement des sanctions plus lourdes pour les mêmes faits qu’un délinquant « classique ». En matière de violence, récemment un voleur à l’arraché sortait de sa garde à vue, tandis que cinq brigadistes récoltaient 2 mois d’emprisonnement avec sursis et 6 mois d’interdiction de stade pour s’être défendus, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer, après qu’ils ont été d’abord bousculés, puis frappés par deux personnes (curieusement non identifiées) présentes dans la populaire lors du match Nice / Om. Les Ultras s’interrogent : pourquoi un tel décalage ?
Concrètement, depuis 2006, quelques 80 niçois se sont vus infliger des « IDS »
administratives et judiciaires . Parmi les cas d’espèce , « Pampi » ,un supporter qui , ayant symboliquement allumé un fumigène, à l’occasion du match Nice-Marseille, le 13 mai 2009 ,en tribune populaire afin de rendre hommage à PTITOL , membre de la BSN disparu tragiquement à cette époque , vient de se voir condamner un mois d’interdiction de stade par l’autorité judiciaire.
UN autre s’est vu « décerner » 18 mois d’IDS par le Tribunal Correctionnel de Saint Etienne pour avoir « osé » allumer un fumigène pour fêter le premier but niçois… lors de la première journée de championnat.

« Il y a disproportion entre ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce qui nous arrive », les supporters semblent touchés mais ne veulent pas être coulés. Pour eux, le Gym est une grande famille. Supporter est leur manière d’exister. Leur message est clair : « Ils nous ont privé de notre Liberté, nous ne sommes pas traité avec Egalité mais montrons à tous la Fraternité qui nous unit ».

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe