Une motion symbolique adoptée hier en Conseil d’administration réaffirme l’attachement à l’indépendance du Parc National du Mercantour. Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes, alerte le gouvernement sur les risques d’une éventuelle fusion des parcs nationaux avec l’Office français de la biodiversité.
Hier, le Conseil d’administration du Parc National du Mercantour a adopté une motion symbolique. Elle vise à rappeler l’importance de conserver l’indépendance du parc dans le cadre de la préparation de la loi de finances pour 2026.
Cette prise de position fait écho à une initiative parlementaire. Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes, a adressé une question écrite au ministre de l’Économie et des Finances. Elle y exprime son opposition à une éventuelle fusion entre les établissements publics des parcs nationaux et l’Office français de la biodiversité (OFB).
Selon la sénatrice, cette perspective est actuellement envisagée dans le cadre d’une réorganisation plus large des opérateurs de la biodiversité. Elle juge cette option inadaptée. Pour elle, les deux structures n’ont ni les mêmes missions, ni la même gouvernance, ni le même ancrage territorial.
Créé en 1979, le Parc National du Mercantour couvre 679 km² en zone cœur et 1 212 km² en aire d’adhésion. Il regroupe 24 communes partenaires. Son conseil d’administration compte 45 membres. On y retrouve des élus locaux, des représentants de l’État, des scientifiques et des acteurs du territoire.
Ce mode de fonctionnement repose sur la loi Giran de 2006. Alexandra Borchio Fontimp insiste sur l’équilibre qu’il offre. « Ce modèle de gestion hybride garantit une forte implication des collectivités territoriales, tant dans la gouvernance que dans le financement des projets », rappelle-t-elle.
Elle redoute qu’une centralisation remette en cause cet équilibre. Elle évoque les risques d’un éloignement des centres de décision, d’un affaiblissement des politiques de terrain et d’un possible désengagement financier des collectivités.
Un modèle jugé efficace et reconnu
L’OFB, établissement public national, emploie près de 3 000 agents. Il intervient sur tout le territoire et agit principalement en matière de police de l’environnement et de mise en œuvre des politiques publiques nationales.
Pour la sénatrice, il ne s’agit pas de contester la mission de l’OFB, mais de rappeler les spécificités des parcs nationaux. Elle les décrit comme des espaces protégés avec des fonctions multiples : préservation, coopération transfrontalière, développement durable, sensibilisation à l’environnement.
Elle souligne également que l’indépendance des parcs a été confirmée par un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, publié en février 2025. Ce document écartait l’idée d’une intégration à un opérateur unique, au nom de la gouvernance locale et de l’efficacité territoriale.
« Si je suis favorable à la suppression d’agences aussi inutiles que sources de complication, les parcs nationaux ne doivent pas être absorbés dans une logique centralisatrice. Leur autonomie est une richesse pour nos territoires et pour la biodiversité », conclut Alexandra Borchio Fontimp.
La mobilisation locale, politique et institutionnelle pourrait peser dans les arbitrages à venir. Le gouvernement doit présenter sa loi de finances dans les prochains mois. Le sort des parcs nationaux, dont celui du Mercantour, pourrait s’y jouer.