Ce mercredi, la principauté de Monaco inaugurait son projet phare : la Mission Méditerranée. Portée par la Société des Explorations de Monaco, l’évènement conjuguera sciences, action sur les océans, médiation et diplomatie.
Port de Fontvieille, 10h30. Le catamaran accueille ses invités : scientifiques, ingénieurs, membres de la Société des Explorations de Monaco, journalistes… Tous ont le plaisir d’ôter leurs chaussures afin d’embarquer sur le MODX 70-01. Une immersion totale à seulement un jour du grand départ. En effet, le bateau lèvera l’ancre et naviguera dans les eaux grecques. Xavier Prache, chef de la mission, explique ce choix : « la Grèce est un berceau maritime et scientifique, cela a donc été un choix naturel. » La Grèce abrite la plus grande aire marine protégée. De plus, cet été, elle a créé deux nouvelles aires : l’une dans les Cyclades, l’autre en mer Ionienne. Une nouvelle qui a conforté les organisateurs de la mission dans leurs choix. Cette destination sera le terrain de jeu des scientifiques pendant un peu plus d’un mois, où sciences, actions sur l’océan, médiation et diplomatie seront mises à l’honneur.
Une mission, plusieurs étapes
Cette mission fait partie intégrante du programme des Missions Méditerranée, lancé par le Prince en 2024 à Barcelone. Long de 21 mètres, à la fois laboratoire flottant, outil diplomatique et plate-forme pédagogique, le navire multifonctions parcourra une partie de la Grèce. Doté d’une propulsion hybride vélique, composé de deux grandes ailes/voiles, le bateau déroute même les spécialistes. Xavier Prache confie: « C’est un bateau tellement innovant qu’on ne sait même plus quels mots employer. » Le MODX 70-01, qui a appareillé ce jeudi 25 septembre en fin de journée, effectuera au total sept actions scientifiques. Des projets en lien avec le milieu local, mais également avec l’environnement régional, à l’échelle du bassin méditerranéen.
Après une traversée d’une dizaine de jours, en passant par le canal de Corinthe, la première étape aura lieu à Athènes, ce 3 octobre. Puis, direction Alonissos, une aire marine protégée, où son Altesse Sérénissime le Prince Souverain sera présent afin d’ « avoir un point de situation sur les mesures de préservation du phoque moine. » Volos, située au nord du golfe Pagasétique, constituera la troisième halte de cette mission. Ici, les scientifiques présenteront l’utilisation de leurs outils frugaux. « L’idée est d’accueillir la population à bord durant cette journée du 7 octobre, et de leur montrer comment on met en place ces outils », explique le chef de la mission. Cap vers le sud, au nord des Cyclades, à Syros, où l’équipage poursuivra ses activités de médiation et de science avant de regagner Athènes le 24 octobre. Lors de cette dernière étape du parcours, les membres de la mission feront une restitution des actions menées pendant celle-ci, avant de regagner la Principauté monégasque.
Des actions diverses et variées
L’équipe de la mission participera à l’inauguration de l’exposition sur les aires marines protégées de la Méditerranée en Grèce. Un événement qui se déroulera tout au long du mois d’octobre à Athènes, où un programme pédagogique sera présenté. Ce programme, élaboré en partenariat avec des scientifiques, poursuit trois objectifs: étudier la connectivité entre les milieux pélagiques et benthiques, mieux comprendre la dynamique de propagation de la pollution et des espèces invasives ainsi que révéler la complexité de ces espaces marins et écosystèmes, qui ont vocation à être protégés.
Ce programme comporte plusieurs volets scientifiques, dont le projet Marc Forpass, se focalisant sur la capacité des forêts marines à absorber les pollutions. Dix ans après une première exploration, les scientifiques pourront observer et comparer l’évolution de cette aire marine au cours de la dernière décennie. Un second projet, axé sur la science participative – Exofismed – vise à impliquer des clubs de plongée, des scientifiques et des gestionnaires d’aires marines protégées locaux. L’objectif: les former à des protocoles simples de reconnaissance des espèces invasives. Des plongeurs amateurs seront également invités à se joindre aux explorations, afin de mieux sensibiliser le grand public. Le troisième projet, mené en partenariat avec le Centre Scientifique de Monaco, étudiera l’interaction entre la pollution plastique et les sédiments, notamment leur capacité d’absorption.
À l’échelle locale, à Monaco, le Musée océanographique de la Principauté propose une immersion totale et spatio-temporelle nommée « Méditerranée 2050 » Une exploration de l’océan en quatre temps, des origines de la Méditerranée jusqu’à l’année 2050. Dispositifs interactifs, expériences ludiques, aquariums… mais surtout, clou du spectacle : la spectaculaire projection immersive au sein du Portail 2050. Le musée est ouvert chaque jour, de 10 heures à 19 heures. Comptez 22,50 euros pour une entrée adulte et 14 euros pour les enfants de 4 à 17 ans ainsi que les étudiants. Une visite enrichissante, pensée pour sensibiliser le grand public à l’évolution de l’environnement marin et à l’importance de sa protection.