Jeudi 12 juin, la ministre de la Transition écologique a rencontré des jeunes du Service Civique écologique ainsi que des représentants de l’Institut océanographique Paul Ricard. Une rencontre pour constater l’engagement face à la pollution plastique et détailler les objectifs des mois à venir.
« C’est l’enjeu » a certainement été le mot le plus entendu de cette matinée du 12 juin, sur la plage du Neptune, pour évoquer la lutte contre les pollutions plastiques. En face du Negresco, Agnès Pannier-Runacher a rencontré des acteurs de la protection des océans. L’objectif : échanger sur les solutions de préservation et de sensibilisation à la pollution plastique. Une rencontre en marge de l’UNOC-3 à Nice, dans le cadre de la présentation du Plan plastique 2025-2030.
Une ministre en exercice
À peine arrivée sur la plage du Neptune, Agnès Pannier-Runacher est mise à contribution par les jeunes du Service Civique écologique et les représentants de l’Institut océanographique Paul Ricard. Des déchets lui sont présentés, puis, elle est conviée à un atelier sur les micro-plastiques. L’objectif est de comprendre à quel point ces macro-déchets se mélangent avec l’élément naturel et polluent notre environnement.
« On a ramassé ces déchets avec ma fille en dix minutes, sur deux mètres carrés« , raconte ensuite un chercheur à la ministre, pour illustrer le constat alarmant de la pollution. S’ensuit un moment d’échanges avec les personnes présentes sur les thématiques des macro-déchets et des actions citoyennes en cours.
L’expérience du Service Civique écologique
La lutte contre les pollutions plastiques s’incarne avec le Service Civique écologique. Au service de l’océan, ces jeunes participent à des missions de plusieurs mois. « C’est intensif avec l’UNOC mais c’est enrichissant et nécessaire« , déclare l’un d’entre eux.
Ce service civique est également l’occasion de trouver sa voie. « J’ai un parcours en sciences humaines et c’est un cursus avec peu de stages. Cette mission de service civique me permet d’être en activité et de rencontrer beaucoup de monde. Je veux rester dans le monde de l’océan, de la recherche« , a expliqué l’une des jeunes. « Cette mission a maintenu mon attrait pour la recherche, cela permet en plus d’avoir un bagage« , a renchérit une autre.
Des jeunes qui donnent de leur temps au nom de l’environnement, pour des missions qui pourraient disparaître. Un communiqué de presse de l’UFCV, publié le 11 juin 2025, dénonce la suppression de 15 000 missions de service civique à la rentrée 2025. Un recul qui fragilise la jeunesse et affaiblit l’engagement citoyen.
La ministre de la Transition Écologique a pourtant rappelé l’importance des missions données à ces jeunes. « C’est une façon de donner des compétences à des jeunes mais, aussi de nourrir l’engagement au service de l’écologie. Ce sont des missions pointues, scientifiques, de sensibilisation et d’accompagnement de toutes les politiques de réduction de l’impact environnemental de nos activités humaines. »
Les objectifs fixés par Agnès Pannier-Runacher
La mesure phare, c’est le Plan plastique 2025-2030. Un plan de réduction de la pollution plastique, expliqué par la ministre à l’occasion de ce rassemblement. « C’est un plan qui vise à réduire les pollutions terrestres, que l’on retrouve le plus souvent dans nos océans et dans nos fonds marins. C’est un enjeu de mobilisation générale aujourd’hui. Je vous annonce que ce plan va être élaboré d’ici le mois de septembre, en concertation avec l’ensemble des acteurs« , a-t-elle déclaré.
Agnès Pannier-Runacher a ensuite détaillé les objectifs sous-jacents. « Réduire les emballages qui ne sont pas recyclables, il y en a 35% dans tous nos emballages plastiques. C’est insupportable. Deuxième élément, sensibiliser le citoyen à consommer moins de plastique, notamment de plastique à usage unique. Troisième élément, travailler avec les collectivités locales pour améliorer le tri, la collecte et le recyclage. Avec des projets qui peuvent aussi être industriels et investir dans des unités de recyclage plastique, de façon à avoir des solutions qui permettent de traiter tous les verrous. »
La France est l’un des plus mauvais élèves de l’Union européenne en matière de pollution plastique. « Nous sommes 26e sur 27 États membres, on peut certainement faire beaucoup mieux« , s’est exclamée la ministre de la Transition écologique. La Commission européenne fait également payer une pénalité à la France à cause de son trop faible recyclage des déchets plastiques. Après ce sommet des Nations unies sur l’océan et les nombreuses discussions, place à l’action. Il faut surfer sur la vague.