Cinq ans après l’attentat de la basilique Notre-Dame, Nice se recueille dans l’émotion et la mémoire

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La basilique de Nice avec des gerbes de fleurs devant La Colombe de la paix.
Photo Facebook Préfecture des Alpes-Maritimes.

Cinq ans après l’attaque terroriste du 29 octobre 2020 qui a coûté la vie à trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice, la ville a rendu un hommage aux victimes. Familles, élus et habitants se sont rassemblés ur le parvis de la basillique pour honorer Nadine Devillers, Simone Barreto Silva et Vincent Loquès.

Ce mercredi 29 octobre 2025, à 8h30, la cloche de la basilique Notre-Dame a retenti. À cette heure précise, cinq ans plus tôt, Brahim Aouissaoui pénétrait dans ce lieu de culte pour tuer trois personnes. Devant la façade, familles, élus et Niçois se sont réunis pour une cérémonie d’hommage. Des gerbes ont été déposées au pied de La Colombe de la paix, la sculpture de Théo Tobiasse installée après l’attentat.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a pris la parole : « cinq ans déjà, cinq ans seulement. » Puis il a ensuite rappelé les noms des victimes, Nadine Devillers, 60 ans, Simone Barreto Silva, 44 ans, et Vincent Loquès, 54 ans, sacristain de la basilique. « Cinq ans après que la douleur a fait irruption dans la vie de leurs familles », a-t-il poursuivi.

Le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, a évoqué la symbolique de ce lieu et ce qu’il représente pour les Niçois : « le terroriste est venu pour semer la mort, il n’a pas uniquement profané un lieu de culte, il a aussi profané cet esprit d’accueil, d’hospitalité, dont la ville de Nice a fait un idéal, et son identité. »

Cinq ans après, la plaie reste grande ouverte. Le temps n’a pas effacé le traumatisme de cette matinée d’octobre comme l’ont rappelé bons nombres de représentants politiques.

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Retour sur un matin de terreur

Le 29 octobre 2020, à 8h24, les caméras de surveillance montraient l’arrivée des premiers fidèles. Quelques minutes plus tard, Brahim Aouissaoui entrait dans la basilique, un couteau à la main. Il s’attaquait d’abord à Nadine Devillers, puis à Vincent Loquès, avant de poursuivre sa route sanglante. Simone Barreto Silva, grièvement blessée, réussissait à sortir du bâtiment et à se réfugier dans un café voisin, où elle succombera à ses blessures.

https://twitter.com/pompier_nice/status/1983483083417592319

L’attaque a duré une dizaine de minutes. Cinq policiers municipaux interviennent rapidement. L’assaillant se jette sur eux en criant « Allah Akbar ». Deux agents ouvrent le feu. Touché, le terroriste est interpellé vivant.

L’annonce de l’attentat bouleverse la ville. En pleine épidémie de Covid-19, les habitants se rassemblaient malgré les restrictions. Le maire arrive sur les lieux dans la matinée. Le président Emmanuel Macron se rendait à Nice à 14 heures. L’état d’urgence attentat était décrété.

Les images, la violence, la symbolique du lieu. Tout contribuait à ancrer ce drame dans la mémoire collective encore aujourd’hui. Nice, déjà marquée par l’attentat du 14 juillet 2016, devenait « deux fois martyr, selon les mots de Christian Estrosi. Nice a su résister même quand la douleur crie vengeance », avait-il ajouté.

Le procès et la perpétuité réelle

Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 21 ans arrivé en France 36 heures avant l’attaque, a été jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris. Accusé de trois assassinats et de sept tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, il a d’abord affirmé ne se souvenir de rien. Durant le procès, il a maintenu cette ligne avant de reconnaître les faits face aux vidéos de surveillance.

À la barre, il avait déclaré « ne pas être un terroriste, mais un musulman qui se venge de l’occident qui tue aveuglément. » Il ajoutait ce jour-là que, pour lui, c’était son « droit », sa « justice ».

Le 26 février 2025, la cour l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. Une condamnation rare. Trois jours plus tard, son avocat a annoncé faire appel. Un nouveau procès se tiendra à l’automne 2026.

Une mémoire collective

Le préfet a cité les mots de l’ancien Premier ministre Jean Castex, prononcés après l’attentat : « les prières d’une mère de famille ne condamnent pas à mort. Les cierges allumés au petit matin ne condamnent pas à mort. L’humble travail d’un sacristain ne condamne pas à mort. Et pourtant, le 29 octobre 2020, un homme est entré dans la Basilique (…) pour semer la mort avec une sauvagerie sanglante. »

https://twitter.com/prefet06/status/1983469933137633410

Ce 29 octobre 2025, Nice a renoué avec la mémoire et la dignité. Les visages des trois victimes demeurent présents dans la ville, sur les plaques, dans les regards, dans les mots des passants. Cinq ans après, la douleur est encore là, mais aussi la volonté de se souvenir, ensemble.

Nadine, Simone et Vincent, les victimes de l'attentat à la basilique de Nice le 29 octobre 2020.

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