Deux jours après le tragique accident entre un scooter et un vélo qui a coûté la vie à deux personnes, les forces de l’ordre ont mené un contrôle d’envergure sur la Promenade des Anglais. L’objectif : rappeler aux conducteurs niçois que sur la route, chaque négligence peut être fatale.
Mercredi soir, de 20 heures à 22 heures, la Promenade des Anglais s’est transformée en un point de contrôle massif. Dans les deux sens de la circulation, nombreux sont les conducteurs qui ont été arrêtés par les équipes de la police nationale et de la police municipale.
Au total, c’est près d’une trentaine de fonctionnaires mobilisés et répartis sur deux points stratégiques : un contrôle avait lieu au niveau de l’hôtel Sheraton, l’autre était situé vers le terminal 1 de l’aéroport. La priorité des forces de l’ordre ce soir-là, était de traquer les conduites à risque afin d’éviter un nouveau drame : « Ce type d’opération a lieu tous les jours sur les routes du département, mais ce soir, elle prend une autre dimension » explique Aurélien Froger, chef de service départemental de la sécurité routière.
Vitesse, alcool, stupéfiants : tolérance zéro
Lors de ce contrôle, les cibles des policiers restent les mêmes : vitesse, alcoolémie, stupéfiants, permis de conduire et les défauts de contrôle technique. Certaines infractions relevées donnent le vertige : une voiture a été flashée à 107 km/h au lieu des 50 autorisés. Le conducteur au volant d’une citadine écope d’un retrait immédiat de son permis de conduire. Sa justification : « J’avais la musique à fond, ça m’excite » ajoute-t-il en souriant. Mais la moto reste le véhicule le plus dangereux sur la promenade. Parmi les deux roues arrêtés, nombreux sont ceux bien au-dessus de la vitesse légale. Au delà des dépassements de vitesse, d’autres infractions peu communes comme le cas d’un camion immatriculé en Roumanie avec des pneus en état d’usure critique incapable de s’arrêter en cas de danger. Ce sont parfois ces petites inattentions qui peuvent mener au pire.
Réinstaurer la peur du gendarme
Les sanctions aujourd’hui ne font plus peur aux conducteurs. Le message des policiers est clair. D’après eux, il faut réinstaurer une forme de crainte du contrôle. « Le comportement dangereux, ce n’est pas qu’à 2 heures du matin. C’est à toute heure. Et ça ne concerne pas que les automobilistes, mais aussi les deux roues et les cyclistes », explique le commissaire.
Depuis le début de l’année, le bilan routier de la Promenade des Anglais est « extrêmement négatif. » Cela est dû à de nombreux facteurs : la vitesse excessive, l’usage du téléphone ou des écouteurs, la consommation de protoxyde d’azote au volant… L’accident mortel du 7 juillet, n’est pas le premier. À cette même période en 2024, 28 personnes ont perdu la vie sur les routes des Alpes-Maritimes contre 20 enregistrés depuis le 1er janvier 2025. Cette baisse doit continuer et ce grâce à des prises de conscience. « La vitesse tue. À partir de 40 km/h, le choc peut être fatal », rappelle Aurélien Froger qui souhaite faire comprendre que la route n’est pas un terrain de jeu.
Ces opérations continueront dans les jours à venir de manière aléatoire. Les forces de l’ordre savent que des applications de signalement permettent aux usagers de les éviter. Mais leur but n’est pas de prendre par surprise. Ils veulent marquer les esprits en ayant un maximum d’impact en faisant réfléchir.