Fermé depuis trois ans, le jardin du Bois de Boulogne de Nice reste inaccessible malgré des engagements de sécurisation. Une pétition citoyenne demande sa réouverture immédiate. Les riverains s’inquiètent d’une possible urbanisation.
Le jardin du Bois de Boulogne, situé à Nice-Ouest, est fermé depuis 2022. Officiellement, sa fermeture fait suite à des regroupements nocturnes et à des faits de délinquance signalés dans le quartier des Moulins. Le conseil départemental des Alpes-Maritimes, propriétaire du terrain, avait alors promis des travaux de sécurisation. Coût annoncé : 200 000 euros. Trois ans plus tard, le site reste bouclé.
Le portail du parc affiche toujours les panneaux signalant une zone sous vidéoprotection. Mais pour les riverains, rien n’a changé. Ni les clôtures, ni les accès, ni les usages. « Ce jardin était notre espace de respiration, explique un habitant. Aujourd’hui, il est interdit sans qu’on sache quand il rouvrira. »
Dans ce quartier dense et populaire, l’absence d’un espace vert de proximité pèse sur le quotidien. Le Bois de Boulogne jouait un rôle central pour les familles, les personnes âgées et les enfants des écoles voisines. Ce sont ces mêmes habitants qui viennent de lancer une pétition. Elle demande la réouverture immédiate du jardin. « Il n’est pas admissible que les enfants des écoles soient privés de ce parc qui a toujours été le jardin du quartier », peut-on lire dans le texte de la pétition.
Trois ans de fermeture, aucune avancée visible
Depuis le retrait de la mairie de Nice de la gestion du site en février 2022, les responsabilités s’entrelacent et se renvoient. La ville accuse le département de lenteur. Le département, lui, reproche à la ville d’avoir abandonné son rôle. Au cœur de ce bras de fer : une opposition politique entre les proches de Christian Estrosi et ceux d’Éric Ciotti.
Pour justifier le non avancement du projet, le conseil départemental évoquait un futur aménagement paysager destiné aux élèves des écoles alentour. Mais aucun calendrier n’a été communiqué. Ce flou alimente les craintes d’un changement de vocation du site. Des rumeurs parlent d’une extension de la cité administrative voisine. La pétition prévient : « nous sommes opposés à toute urbanisation sur ce parc. »
L’association de quartier, des parents d’élèves et des habitants se mobilisent. Ils demandent à ce que les engagements soient tenus et que le parc rouvre ses grilles. L’enjeu dépasse la simple question d’un jardin : il touche à la qualité de vie dans un quartier où les espaces publics sont rares et précieux.
À ce jour, aucune date officielle de réouverture n’a été fixée.