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27 juillet 2024

Le conseil municipal vote les promesses de campagne électorale du Christian Estrosi

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Lors du conseil municipal de ce vendredi, le dernier avant les vacances qui a permis de rattraper le stock de délibérations restées dans les tiroirs pendant la pandémie et l’intervalle entre le premier et deuxième tour électoral, la majorité a voté le prolongement de la Promenade du Paillon avec la destruction du Théâtre National de Nice et de l’Acropolis. Ce projet va remodeler le paysage urbain de la ville et suscite depuis des mois oppositions et polémiques.


C’était une promesse de campagne et les promesses s’honorent, surtout si celui qui les a professées s’appelle Christian Estrosi.

Le Conseil municipal a voté la prolongation de la Promenade du Paillon, 10 hectares de verdure gagnés sur le béton. Cette extension implique la destruction du Théâtre National de Nice (TNN) ainsi que de l’Acropolis .

Le Théâtre National de Nice serait relocalisé sur la place Saint-François et occupera l’ancien couvent des Franciscains avec une salle additionnelle au Palais des Expositions où trouveront place également une halle des sports et le musée du Carnaval.

Quant aux Palais des Expositions et des Congrès, le bâtiment agrandi serait déplacé sur l’emplacement du Marché d’Intérêt National (MIN), à l’ouest de la ville dans le cadre de l’OIN Eco-Vallée et relié à l’aéroport et à la future gare inter-modale.

Pour Christian Estrosi, ces grands travaux sont nécessaires car Nice doit s’adapter au changement climatique : « nous sommes dans le verdissement. Je me suis engagé à passer de 30 hectares de terrains végétalisés à prêt de 70 hectares car on sait que c’est comme ça que l’on fait baisser le thermomètre, que l’on fait des puits de fraîcheur ».

Défenseur des acteurs économiques du centre-ville qui se voient lésés par le manque de clientèle, cette explication ne convainc par Philippe Verdon (RN) qui accuse le maire de Nice de vouloir déplacer à l’ouest les activités économiques et laisser en centre-ville seul celles touristiques : « on aura un peu plus de coulée verte au centre-ville mais une vraie coulée grise dû à force de grues, de bâtiments, de béton. Il faut arrêter. Ça va avoir un coût financier important puis aussi un coût environnemental car quand on détruit, on pollue ».

Les deux hommes s’écharpent volontiers par des échanges verbales secs. Lors d’une de ces prises de bec, le maire de Nice a voulu marquer le coup par rapport au fougueux Philippe Vardon, avec une suspension de séance de quelques minutes et le rappel au règlement de fonctionnement de séance.

Les Verts, moins impulsifs que leurs collègues d’opposition, ne sont pas moins incisifs dans leurs critiques. Leur porte-parole Juliette Chesnel-Leroux est toujours bien documentée, elle s’exprime calmement mais sa langue est comme une lame : « ce projet est globalement destructeur, une abération écologique, c’est une partie de Monopoly du maire de Nice », assène-t-elle. Qui l’aurait dit d’une dame à l’allure d’une mère supérieure ?

Avec les délibérations concernant ces projets-phares (prolongement de la promenade des Paillons, démolition du TNN et de l’Acropolis, requalification du Palais des Expositions, aménagement du pôle d’activité théâtrale sur le site de l’ancienne Église des Franciscains), le programme de mandature prend un coup d’accélérateur.

A côté de cela, on doit ajouter le lancement des procédures – voté le 23 juillet au Conseil Métropolitain – du Parc des Expositions et Congrès (et programme immobilier d’accompagnement) nouvelle version.

Mais Christian Estrosi veut laisser son empreinte sur le bâti historique de manière encore plus profonde : ce sera aussi à l’ancien Palais Communal (à côté de l’église des Franciscains) d’être réhabilité pour devenir un lieu de présentation de « l’histoire de Nice pour les périodes médiévales et modernes (IXè siècle-1792) ».

Après lecture de ses délibérations, on pourrait bien se contenter, n’est-ce-pas ? Mais, non, il y a encore des restes :

(i) : le lancement des études pour le désormais fameux dans tout l’hexagone, hôtel de police mutualisé, entre les forces de polices nationale et municipale et – dernière arrivée – l’agence sanitaire, environnementale et de gestion du risque sur le site de l’ancien hôpital Saint-Roch. Après des visites et approbations des ministres de l’Intérieur des divers gouvernements, le jackpot est arrivé avec celle du Premier ministre Jean Castex qui – samedi dernier – a annoncé que ce projet bénéficiera des crédits du plan de relance qui sera annoncé de la rentrée.

Le budget prévisionnel étant de 200 millions, une belle bouffée d’air pure pour le grand argentier municipal Philippe Pradal.

(ii) La candidature de « Nice capitale du tourisme de la Riviera » * à l’inscription sur la liste du patrimoine mondiale immatériel de l’Unesco est toujours d’actualité et confortée par la décision du Président de la République de la présenter comme la candidate unique de la France au Comité du patrimoine mondial. Elle sera présentée en 2021 (les délibérations prévues en 2020 ont été renvoyée en 2021 pour cause du pandémie) après une ultime validation des experts internationaux en charge de la procédure d’évaluation.

Si le dossier aura le succès tant voulu, ce serait une formidable appoint pour la relance du tourisme niçois après une année boiteuse comme l’actuelle. Il ne reste qu’à croiser les doigts pour que la brume actuelle se dissipe et laisse filtrer la belle lumière méditerranéenne !

( iii) « Dans un esprit de démocratisation culturelle », dit l’intitulé, en convention avec l’État « pour le développement du parcours d’éducation artistique », dont un des volets est l’éducation musicale, un projet sera expérimenté en concours avec le CNRR pour la sensibilisation dans un quartier prioritaire (Ariane) pour être successivement reproduit.

Le plan – dit la convention – a vocation à s’étendre chaque année pour couvrir tout le territoire niçois.

C’est une très belle initiative et il n’est jamais trop tard pour suivre les bonnes pratiques internationales, tel le « sistema Abreu » du nom de l’ancien Ministre de la Culture vénezuélien Antonio José Abreu qui, à partir de 1975, pour plusieurs décennies et encore maintenant, a permis de former bien plus de cent orchestres symphoniques dont celle nationale, la « orquestra national juvenil », est aujourd’hui de standing international et dont il est issu, par exemple, Gustavo Dudamel, une des stars de la « baguette ».

(iv) Au cours de la crise de la Covid, Christian Estrosi n’a pas manqué de s’illustrer par son activisme qui a été reconnu par tous. Face aux difficultés des services de l’État à faire face aux besoins impérieux, il s’est exprimé pour la « refonte du système de la santé française » (que ça ?!). Plus raisonnablement, il demande maintenant au Gouvernement de favoriser la « décentralisation, en s’appuyant sur les élus locaux » (… c’est son nouveau cheval de bataille). La création de l’Agence de Santé, environnementale et de la gestion des risques (au niveau municipale et métropolitain) va dans la direction de réunir l’ensemble des acteurs de la santé.

Une première action concerne l’étude pour construire un « schéma directeur de déploiement de maisons de santé dans les quartiers de Nice ». Ces maisons, rassemblant chacune plusieurs disciplines médicales, devraient permettre de favoriser un système de soin décentralisé et de proximité.

Vu l’état embryonnaire du projet, on en reste là.

(v) Dire que l’Opéra de Nice brille de mille feux, ce serait aller un peu loin. La question qui se pose est donc la suivante : « quelles sont les perspectives pour assurer le rayonnement et le développement ? »

Une première réponse pourrait aller dans le sens d’un double objectif : restauration, labellisation.

Tout d’abord, c’est le volet « restauration », lancer des travaux pour la réhabilitation et aménagements tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour améliorer le confort des spectateurs, tel la visibilité, l’assise et la climatisation et apporter des améliorations technologiques.

Classé depuis 1993, ce plan d’investissements pluriannuel devra être déterminé avec le concours de l’Architecte en chef des Monuments historiques afin de planifier l’ampleur des travaux et leur calendrier.

Pour le volet « labellisation « , l’avenir de l’Opéra passe impérativement par la labellisation en tant que « Opéra national », ce qui permet d’accéder aux subventions du Ministère de la Culture. Cet objectif demande une démarche, d’abord par la labellisation de l’Orchestre, sur la base d’une convention ministérielle de trois à cinq ans, impliquant le recrutement d’un administrateur de l’orchestre et une stabilité d’effectifs.

Puis il faudra passer au centre de production, là où ouvrent les métiers d’art, les montages et les costumes.

La route est escarpé mais avec la foi…

Enfin enfin :

La délibération 1.9 ouvre une fenêtre sur l’avenir… Il s’agit du droit de l’élu à la formation. Pourquoi sortir lessivé d’une dizaine d’heures de débats qui, sans faire recours aux textes sacrés de l’ingénieur Taylor, reconnu le père du « scientific management » , auraient pu être réduit d’un bon 50% sans porter attente à la faculté de chacun de s’exprimer ?

Il est vrai sue les élus représentent la « voix du peuple », mais ce n’est pas pour autant qu’ils doivent s’exprimer hors sujet quand il y a un ordre du jour, qu’ils devraient s’en tenir au texte de la délibération et non pas s’envoler dans des élucubrations du passé, présent et futur , utiliser un langage concis sans se lancer dans des philippiques envers ceux qui n’ont pas la même opinion qu’eux. Et renoncer à parler juste pour écouter le son de leur voix.

On n’ose pas penser à l’opinion de Jacques Richier, habitué à fréquenter les conseils d’administrations de sociétés, où les travaux sont réglés comme du papier en musique. En bon néophyte, ce sera-t-il demandé en quel cirque était-il tombé ?

Pour information : demander à Monsieur Philippe Pradal comment fait-il pour dire ce qu’il doit dire, se faire comprendre en un délai correct, et avoir aussi le temps pour conclure son intervention avec, à la clé, une citation sympathique.

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