Laurent Hottiaux nommé préfet des Alpes-Maritimes : un nouveau style à la tête de l’État local

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Ancien préfet des Hauts-de-Seine, Laurent Hottiaux succède à Hugues Moutouh à la tête de la préfecture des Alpes-Maritimes. Un changement de ton, mais un poste sous haute tension.

La nomination a été officialisée lundi soir, en conseil des ministres. À 51 ans, Laurent Hottiaux devient préfet des Alpes-Maritimes. Il prend la suite de Hugues Moutouh, nommé secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Ce dernier quitte le département après dix-huit mois marqués par un style d’autorité très affirmé. Son successeur, lui, semble plus discret, mais tout aussi expérimenté.

Né à Vincennes, Laurent Hottiaux a été formé dans les grandes écoles françaises. Diplômé de Sciences Po, de l’ESSEC et de l’ENA (promotion Averroès), il a côtoyé plusieurs figures du pouvoir actuel. Parmi ses anciens camarades, on retrouve Agnès Pannier-Runacher et Alexis Kohler.

Il a d’abord alterné les fonctions d’administrateur civil et de sous-préfet. Il a ensuite occupé des postes de direction au sein de cabinets ministériels entre 2007 et 2011. En 2017, il devient conseiller sécurité auprès d’Emmanuel Macron, à l’Élysée.

Durant cette période, son nom est cité dans le cadre de l’affaire Benalla. Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, avait déclaré devant la justice que Laurent Hottiaux l’avait informé directement des violences commises par Alexandre Benalla, le 1er mai 2018. Laurent Hottiaux était alors son supérieur hiérarchique.

Crises, sécurité et relations politiques à construire

En juillet 2020, il prend la tête de la préfecture des Hauts-de-Seine. Ce poste, qu’il a occupé pendant plus de quatre ans, l’a exposé à plusieurs crises. Il a notamment dû gérer la pandémie de Covid-19, les conséquences de la guerre en Ukraine sur le prix des carburants, ou encore les émeutes liées à la mort de Nahel à Nanterre.

« On peut effectivement dire que j’ai fait quatre ans et demi de gestion de crises », déclarait-il au moment de quitter son poste, dans un entretien au Parisien.

Son arrivée dans les Alpes-Maritimes s’inscrit dans un contexte complexe. Plusieurs dossiers l’attendent : trafic de drogue, enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics après la tempête Alex, et tensions politiques locales à l’approche des municipales de 2026.

Dans ce département où les relations entre l’État et les collectivités sont parfois tendues, Laurent Hottiaux va devoir composer avec des élus influents. Le maire de Nice, Christian Estrosi, lui a déjà adressé un message de bienvenue sur les réseaux sociaux. Un message qui rappelle celui posté à l’arrivée d’Hugues Moutouh. Entre les deux hommes, les rapports s’étaient toutefois rapidement détériorés.

Contrairement à son prédécesseur, Laurent Hottiaux n’est pas réputé pour ses prises de position politiques. Ce positionnement pourrait apaiser les relations institutionnelles. D’autant plus que le nouveau préfet est habitué aux arbitrages entre ministères et à la gestion technocratique des dossiers. Il connaît aussi les rouages de la communication publique.

Dans un territoire sous tension, à la fois migratoire et sécuritaire, cette approche pourrait changer la donne. Reste à voir comment Laurent Hottiaux fera entendre la voix de l’État dans un département où, comme l’avait souligné Hugues Moutouh lors de son départ, « on ne tolère que difficilement le pouvoir des autres. »

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