Jean-Louis Larrieu, délégué de l’UNIC 06, auto-école : « l’État n’a jamais pris ses responsabilités »

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Interrogé le 25 août, Jean-Louis Larrieu, enseignant de la conduite moto et automobile depuis 1995 et délégué départemental des Alpes-Maritimes de l’Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC), se désole du manque d’investissement politique dans le secteur. 

Les différents syndicats, dont l’Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC), ont analysé les mesures de François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, le 13 août. Selon eux, les annonces du ministre ne sont absolument pas à la hauteur des problèmes du secteur. 

Pourquoi, selon vous, il y a une insuffisance d’inspecteur dans les auto-écoles ?

« L’État n’a jamais pris ses responsabilités et n’a jamais reconnu qu’il en manquait. Quand le gouvernement décide de rajouter 80 000 places supplémentaires sur tout le territoire, alors qu’il en manque 500 000, on est loin du compte. Pourquoi ils ne veulent pas reconnaitre ? Je pense qu’ils devraient agir et ils ne veulent pas le faire. Il y a une insuffisance d’inspecteurs depuis 30 ans. 

Certaines périodes sont plus délicates et en ce moment, avec le permis à 17 ans, cette mesure nous a fait un surplus de personnes. Nous sommes dans une phase très critique, avec des départements plus touchés que le nôtre, c’est vrai, mais nous n’avons pas autant de place que l’on voudrait, selon les personnes qui se présentent à nous. Parfois, on doit les faire attendre, surtout en cas d’échec. 

Que pensez-vous des annonces faites par François Noël Buffet ? 

C’est 10 % du problème. Sur 108 places supplémentaires, il y a combien de départements ? Sur ces 100 administrations, le gouvernement annonce dix inspecteurs supplémentaires pour tout le territoire. Cela fait 0,1 examinateur par département, c’est ridicule. 

Que voulez-vous faire pour avoir davantage d’examinateurs, comme la création d’autres institutions qui les forment ?

Ce sont des fonctionnaires, donc c’est l’État qui organise la formation de ses agents. Ils peuvent tourner la formation dans tous les sens, il faut une volonté politique. Tant qu’il n’y en aura pas pour régler le problème, ils mentiront aux gens. Ils ne veulent pas le reconnaître, tout le monde en parle et les journalistes s’en mêlent. Une fois par semaine, le sujet est à la télé.

Que faut-il faire pour que les politiques prennent le sujet au sérieux ? Ils pourraient rendre l’examen payant. Auparavant, c’était le cas, aujourd’hui, il coûte 30 € et l’examen de conduite est gratuit. Ce qui est payé, c’est la disponibilité du conducteur et de la voiture. Puis, aucun timbre fiscal n’est mis en œuvre. S’il en avait un, le sujet serait réglé. Pour un élève qui paye 50 € de plus ou de moins pour un permis de conduire de 1 500 à 2 000 €, sa situation changera peu. Cette taxe permettra le financement complet des inspecteurs. Dans cette optique, le secteur bénéficierait d’un financement autonome et qui ne provient pas de l’impôt. 

Sur le long terme, que voulez-vous pour le secteur ?

Que cela soit sûr du moyen ou du long terme, je pense que l’État doit reconnaître l’état du secteur, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Peut-être qu’il faudrait se recentrer sur la fonction des examinateurs, on pourrait leur libérer des heures supplémentaires. Certains le font, mais le budget est limité. On pourrait également le centrer sur le permis B. Les inspecteurs sont souvent en formation et en contrôle. D’autres moments existent où ils ne sont pas en examen. C’est le cas pour la licence de taxi, le code pour les étrangers, le centre de récupération de points… »

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