Grand Prix de France : le déficit s’alourdit

Derniers Articles

Trois ans après la dernière course, la dette du Grand Prix de France de Formule 1 continue de peser sur les collectivités locales. Un nouvel appel de fonds de plus de 3,6 millions d’euros vient d’être acté, alimentant tensions et contestations.

Le 8 juillet dernier, le conseil d’administration du Groupement d’intérêt public (GIP) du Grand Prix de France de F1 au Castellet a validé un second appel de fonds. Son montant dépasse 3,6 millions d’euros. L’objectif : réduire une dette totale estimée à près de 34 millions d’euros. Une partie de cette somme couvre des intérêts moratoires encore en cours de calcul.

Parmi les contributeurs sollicités figurent des collectivités varoises et la métropole niçoise. Le Département du Var et la Métropole Toulon Provence Méditerranée doivent verser chacun un peu plus de 1,2 million d’euros. Aix-Marseille Provence, la Chambre de commerce et d’industrie du Var, la Chambre régionale de commerce et le Département des Bouches-du-Rhône sont également mis à contribution, pour des montants allant de 110.000 à 330.000 euros.

La communauté d’agglomération Sud Sainte Baume devra, elle, verser 183.000 euros. Ce chiffre est inférieur aux 750.000 euros qui lui étaient initialement demandés. Mais les élus locaux dénoncent encore un traitement déséquilibré.

Des tensions persistantes

Ce nouvel appel de fonds doit permettre de rembourser plusieurs créanciers. Certaines entreprises attendent depuis plus d’un an le règlement de prestations effectuées. Parmi elles : Manpower, Loxam, Comquest, mais aussi la gendarmerie nationale, à hauteur de 300.000 euros.

En février, un premier appel de fonds de 1,25 million d’euros avait permis de payer une partie de huit créanciers. Le liquidateur du GIP, Bernard de Froment, évoque une « politique des petits pas ». L’idée : avancer par étapes, en attendant que l’ensemble des contentieux soient tranchés.

Car tous les dossiers ne sont pas clos. La société Excelis, gestionnaire du circuit Paul-Ricard, conteste le refus de paiement de certaines prestations, notamment une salle de presse dont le coût avoisinerait un million d’euros. Un bras de fer judiciaire est en cours, entre le Tribunal administratif de Toulon et le Tribunal des conflits. Un accord amiable est envisagé d’ici la fin de l’année.

Du côté de Sud Sainte Baume, la colère reste vive. Son président Jean-Paul Joseph s’est exprimé publiquement le 5 mai : « nous représentons 2,2 % du GIP. La métropole toulonnaise et le département du Var, qui représentent 14,8 %, eux, on ne leur demande que 484.000 euros. Ça me paraît injuste et inéquitable. »

Il évoque également « des pressions directes » et « des méthodes de voyous ». Il dit ne pas comprendre l’attitude des principales collectivités partenaires du projet, qu’il qualifie de « mastodontes ».

Dans ce climat tendu, le rapport provisoire de la chambre régionale des comptes PACA, daté de décembre 2024, ajoute de la confusion. Il évoque un modèle économique « non soutenable », des défaillances de gouvernance et des irrégularités dans la gestion des marchés publics.

Une enquête judiciaire est en cours depuis septembre 2023. Elle vise des faits présumés de favoritisme, de détournement de fonds publics et de recel. Le rapport définitif est attendu cet été. En attendant, les dettes s’accumulent. Chaque mois, les intérêts augmenteraient d’environ 150.000 euros.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages