Fermetures d’officines, remises des médicaments, réglementation… Retour sur la grève des pharmaciens à Nice

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Ce 18 septembre, des pharmaciens, des kinésithérapeutes et des dentistes étaient mobilisés par un mouvement intersyndical parti de la gare du Sud jusqu’à la place Garibaldi. Les représentants syndicaux ont alerté sur des lignes rouges dans la santé publique. 

« La santé en danger, les soignants, on est là », plus de 500 pharmaciens, kinésithérapeutes, dentistes ont manifesté à Nice le 18 septembre à partir de 15 heures, selon les représentants syndicaux, afin de faire face à des problèmes de médicaments, de fermetures d’officines et de règlementations. Pancartes, fumigènes et mégaphones en main, les professionnels de la santé ont fait du bruit entre la gare du Sud et la place Garibaldi. « Pharmacie en colère », « l’État veut fermer votre pharmacie », « On vous soignera quand on aura fermé ? », peut-on lire sur les affiches de la mobilisation. En soutien à celle-ci, des élus et des citoyens se sont mobilisés comme le maire Horizon de Nice, Christian Estrosi et le député UDR Éric Ciotti

« Dans le courant de l’été, l’ex-Premier ministre François Bayrou a produit un arrêté ministériel qui faisait basculer 10 % des marges des pharmaciens vers l’industrie pharmaceutique. On a du mal à comprendre pourquoi. C’est un cadeau qui a été fait à ce secteur, au détriment des services de proximité », a déploré Raphaël Gigliotti, co-président du syndicat des pharmacies des Alpes-Maritimes. Selon lui, si cette logique continue d’ici à deux ans, un tiers des pharmacies pourraient fermer en France. 

Cet arrêté ministériel, entré en vigueur le 1er septembre, fixe le plafond des remises des médicaments dits « génériques » à 30 % et à 15 % pour les médicaments biosimilaires. Après des mois de mobilisation et d’échanges, selon l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine, la colère des professionnels de santé est immense. 

Fermetures d'officines, remises des médicaments, réglementation… Retour sur la grève des pharmaciens à Nice
D’après un document de la Cour des comptes publié en mai 2025, au 1er janvier 2024, il y avait en France 25 301 pharmaciens titulaires et 28 873 pharmaciens-adjoints, qui étaient des salariés non titulaires d’officines. Photo : Théo Cireddu.

Les kinésithérapeutes en soutien à la manifestation 

Du côté des kinésithérapeutes, eux aussi mobilisés, François Randazzo, président syndical de kinésithérapeutes Alizé, détaille la raison de sa venue : « en juillet 2023, la profession a signé un accord avec l’Assurance maladie, qui comporte des revalorisations sur trois ans et des contre-parties très contraignantes, appliqués dès le lendemain de la signature. »

Les revalorisations devaient s’appliquer dès 2024, selon l’accord. Néanmoins, les professionnels de santé n’ont pas vu le bout de cette revalorisation et elle a été décalée au 1ᵉʳ janvier 2026. La raison, selon François Randazzo, est le possible risque de dérapage budgétaire de l’Assurance maladie.

Plus de 95 % des pharmacies des Alpes-Maritimes étaient fermées ce jour. Sur l’ensemble du département, quinze d’entre elles sont réquisitionnées par la préfecture dont trois à Nice, selon l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur

Fermetures d'officines, remises des médicaments, réglementation… Retour sur la grève des pharmaciens à Nice
La hausse des fermetures des officines s’est poursuivie avec 58 établissements fermés en 2025, selon un rapport de la Cour des comptes. Photo : Théo Cireddu

Selon un rapport de la Cour des comptes, publié en mai 2025, il y a en moyenne en France 30 officines pour 100 000 habitants. La France est dans la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne. 

En 2006, l’Hexagone a compté à son plus haut niveau 23 162 officines, mais a depuis diminué de 10 % pour s’établir à 20 502 en janvier 2024, tandis que le nombre de patients a augmenté de 26 %. Les fermetures de ces établissements de santé ont plus que doublé durant la période 2015-2023, soit 211 par an. Enfin, cette hausse des fermetures a perduré jusqu’en 2024, avec 216 établissements qui ont fermé leurs portes. 

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