Le tribunal administratif de Nice a suspendu l’arrêté pris par Christian Estrosi visant à limiter les escales de paquebots. Il juge que la Métropole Nice Côte d’Azur n’a pas compétence pour réguler les mouvements des navires de croisière. La Métropole appelle l’État à assumer ses responsabilités.
Ce dimanche 13 juillet, le tribunal administratif de Nice a suspendu un arrêté signé par Christian Estrosi le 9 juillet 2025. Celui-ci visait à limiter les escales de paquebots à Nice et Villefranche-sur-Mer, pour répondre à des enjeux sanitaires et environnementaux. Le juge des référés a donné raison au préfet des Alpes-Maritimes, qui avait contesté la légalité de cet arrêté.
Dans un communiqué, le tribunal a rappelé que seul le préfet peut, « dans le cadre de ses pouvoirs de police du plan d’eau, organiser les entrées, les sorties et les mouvements des navires. » La Métropole, selon la décision, n’est pas compétente en la matière.
L’arrêté suspendu interdisait les escales de navires transportant plus de 450 passagers à Nice. À Villefranche, il limitait à 65 par an les escales de paquebots de plus de 2 500 passagers, avec un maximum d’un seul navire par jour. Ces mesures devaient entrer en vigueur vendredi 11 juillet.
Selon la Métropole, l’arrêté aurait concerné, d’ici la fin de l’année, cinq escales à Nice et douze à Villefranche. En 2026, les restrictions auraient touché 15 escales à Nice et 53 à Villefranche, soit plus de 200 000 passagers.
La Métropole Nice Côte d’Azur appel à une gouvernance partagée
La Métropole Nice Côte d’Azur a pris acte de la décision de justice. Dans un communiqué, elle a rappelé que l’arrêté avait été pris « pour protéger la santé des habitants, répondre à l’urgence environnementale et préserver la qualité de vie locale. » Elle souligne que cette action s’inscrivait dans les limites de ses compétences, mais que celles-ci restent insuffisantes pour agir seule.
« Force est de constater que, seule, la Métropole ne peut agir sans empiéter sur les attributions de l’État. Dont acte. Mais l’urgence demeure », a communiqué la Métropole Nice Côte d’Azur présidée par Christian Estrosi. Il évoque la pollution de l’air, la pression sur les écosystèmes, et l’impact du surtourisme.
La Métropole regrette que l’État se limite, selon elle, à une posture de réaction. Elle appelle à ce que le préfet prenne des mesures pour limiter les effets du tourisme maritime sur le littoral. À défaut, elle envisage de saisir la justice pour « carence fautive. »
Une concertation doit s’ouvrir en septembre entre les différents acteurs concernés. Une table ronde s’est déjà tenue à la préfecture vendredi dernier, réunissant représentants du monde maritime, élus et membres du secteur économique. Objectif : discuter des modalités d’accueil des paquebots dans les ports de la Côte d’Azur.
En attendant, la Métropole assure qu’elle restera « mobilisée et disponible » pour construire une gouvernance partagée et durable du littoral méditerranéen.