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4 mai 2024

Conseil Municipal sur le dossier « mosquée dans la Plaine du Var »: beaucoup de bruit pour rien

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Le traditionnel marathon du Conseil Municipal extraordinaire, convoqué pour délibérer sur le dossier du projet de salle associative musulmane de la plaine du Var, s’est déroulé comme prévu et la montagne a accouché d’une souris.


En lieu et place de toutes les interventions (le temps de Christian Estrosi quand il court un vrai marathon !), on aurait pu régler ça avec une déclaration du Maire de Nice en 1 minute chrono : « Je ne veux pas d’un lieu de prière apparentée à une mosquée qui serait un ‘kyste » planté au milieu du site de l’Opération d’Intérêt national et qui pourrait être lui préjudiciable ».

Voté à la majorité et fort probablement l’unanimité s’il avait ajouté:  » je m’engage à trouver une autre solution pour permettre aux niçois de culte musulman de l’exercer dans des conditions dignes ».

Ces simples mots auraient rendu inutile le débat (oral, écrit ou par presse interposée), à moins de vouloir célébrer le 400ème anniversaire de la naissance du dramaturge William Shakespeare (23 avril 1616) , en s’inspirant de sa comédie « Beaucoup de bruit pour rien » dans une réécriture à la niçoise.

Bien entendu, les mots ont été enfin prononcés :  » la technopole n’est pas un lieu adapté pour un lieu de culte » et de continuer « je m’engage à proposer une solution alternative à l’ouest de la ville dans un court délai ».

Mais, montre en main, il était 11h45.

S’il avait été le cas, exit les querelles sans fondement avec la Préfet de Nice auquel on impute de faire respecter la loi (qu’elle plaise ou non) et contre lequel on va engager des actions en justice pour le moins téméraires, les injonctions à Tracfin pour qu’il contrôle la licité de fonds venant de l’Arabie Saoudite comme si cette cellule de veille avait besoin d’une délibération municipale pour exercer son mandat et comme elle a du certainement déjà avoir fait en considération de l’entité des fonds (1,2 M€ ?), les bavardages sur la nécessité qu’ une technopole soit dotée d’infrastructures administratives et sociales comme les crèches (merci de nous le dire parce qu’on ne le savait pas ) et pour finir, évoquer l’idée (ou le fantôme) que le Ministre du Culte du Royaume saoudite (supposé propriétaire de l’immeuble de l’association En Nour) soit un instigateur du salafisme (???) avec en ligne de mire Nice (à se demander la raison d’une telle préférence dans l’échiquier mondial).

Cette approche aurait rendu inutile la recherche du responsable de l’autorisation qui fait que la salle de la rue Pontremoil de l’association En Nour (un dossier initié en 2002, qui a été repris en main en 2009 pour en arriver à la situation actuelle) avec le Maire de Nice qui dénonce une sorte de complot de son ancien 1er adjoint et Benoît Kandel qui lui rappelle actes et dates avec documents administratifs à l’appui.

L’admission de Christian Estrosi:  » j’étais informé mais je n’ai jamais validé l’opération » laisse pantois ceux qui connaissent sa capacité d’ impulser et de contrôler la vie de la cité jusqu’au moindre détail, ce qui fait l’admiration de tous et qui constitue sa qualité première. De plus, concernant un dossier qui intéresse sa circonscription électorale…

Le fait est que le contexte change et que la situation politique en 2009 n’est pas la même qu’en 2016, que les événements internationaux et nationaux ont changé la donne, que le Front National est devenu un danger en jouant le tout sécuritaire et qu’une une frange majoritaire de la population fait l’amalgame entre culte musulman et islamisme. Ceci explique peut-être cela!

Le débat entre les oppositions, qui ont fustigé le comportement du Maire de Nice avec des motivations diverses et variées et ses ardents défenseurs qui, en réponse, ont sorti de leur boite les argumentaires de la géostratégie de la France en Moyen-Orient en passant par la géopolitique dans les rapports entre France et Arabie Saoudite ou encore la stratégie touristique de Nice et sa région sans parler de l’attractivité du territoire de l’OIN pour les investissements étrangers, non sans oublier la politique de l’habitat et de la mixité sociale, n’a strictement rien apporté de plus à un dossier figé qui a été voté à la majorité avec des voix contraires et des abstentions suivant les différents points de l’ordre du jour.

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