De nombreux manifestants se sont rassemblés place Masséna ce jeudi 5 juin, en réponse à l’appel à la grève national. Au menu, l’opposition à la réforme des retraites et la volonté de voir croître les salaires. Sans oublier les contestations locales.
“La démocratie est en vacances. Ils ont préféré aller à la piscine ou jouer au tennis” crie Patrick Santo, secrétaire de l’Union départementale CGT 06. Une phrase faisant référence à l’absence des députés de droite et du centre à l’Assemblée ce jeudi 5 mai. Alors même qu’était votée une proposition de résolution visant à abroger la réforme des retraites de 2023. Une initiative portée par le Parti Communiste, qui a récolté 198 voix pour et 35 voix contre.
L’union fait la force
Au départ de la place Masséna, ils étaient nombreux à attendre le début des hostilités. Venus de tous les horizons, pour protester contre la réforme des retraites de 2023. Des dizaines de secteurs professionnels étaient représentés. Tous unis.
“La mobilisation est cruciale. C’est d’abord montrer qu’on est un certain nombre à défendre ces revendications, sur les retraites et les salaires. Cela nous permet aussi d’instaurer un rapport de force un peu plus important pour que l’on soit vu et écouté par nos politiques”, explique Yohann Brunet. Ce jeune cadre ingénieur, qui ne manifeste que depuis quelques mois, est pourtant plus qu’attaché à la cause. “J’ai de plus en plus envie de manifester. Je pense qu’il y a un éveil des consciences actuellement et de plus en plus de personnes se sentent concernées par le fait d’aller manifester. Et c’est un état d’esprit nécessaire”, déclare-t-il.
Ce jeudi 5 juin, de nombreux mouvements se sont réunis pour manifester leur mécontentement. Santé et Action Sociale Var, France Travail PACA, Éduc’Action, Fapt CGT 06, le FSU, la SNAP, l’hôpital de Menton et le CHU de Nice entre autres.
Une manifestation symbole du mécontentement général
“66% des salariés veulent un retour à la retraite à 60 ans selon le sondage Ifop commandé par la CGT”, clame Patrick Santo du haut du camion CGT. La foule crie, les drapeaux s’agitent. “Il faut augmenter les salaires maintenant. S’il y a de l’argent pour aller faire la guerre en Ukraine, il y a de l’argent pour une vraie économie sociale en France ! Pour que l’on puisse vivre dignement de nos salaires et de notre travail”, renchérit-il.
Les manifestants lèvent le poing. “C’est important de se battre pour nos retraites parce que le système est attaqué en ce moment par les politiques. Et pour nos salaires aussi. Parce que c’est vrai qu’on n’entend pas beaucoup parler d’augmentation de salaire ces derniers temps et avec l’inflation… Et c’est dur de vivre, on se sent abandonnés. Tout cela affecte aussi nos conditions de travail forcément”, déclarent des infirmières présentent.
Une irritation locale
Le climat est aussi tendu à propos de l’actualité niçoise. Nombreux sont ceux à s’opposer à la Troisième Conférence des Nations unies, qui débute la semaine prochaine. Certains y voient un gaspillage d’argent, d’autres, des actions décalées des préoccupations des Français.
Patrick Santo ne rate pas l’occasion d’évoquer l’actualité locale. “Il va aussi falloir qu’on se pose une petite question sur le coût du sommet des océans. Qui va payer l’addition. Qui va payer le repas trois étoiles des 80 chefs d’État au Negresco ? Qui va payer la destruction d’Acropolis et la construction de ce parc éphémère qui défigure le port ? Bien évidemment, ce ne sera ni Rodolphe Saadé, ni Xavier Niel, ni qui que ce soit. Par contre, ce sera nous, ce sera vous tous !”