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6 avril 2024

Architecture contemporaine azuréenne: regard du photographe Serge Demailly

Loin de toutes préoccupations d’histoire de l’architecture, sans vouloir être représentatif de l’ensemble des bâtiments réalisés depuis une trentaine d’années dans les Alpes-Maritimes, l’œil de Serge Demailly a capté des constructions souvent intégrées dans des sites d’une incroyable beauté. . Du 24 juin au 30 septembre 2011 au Forum d’Urbanisme et d’Architecture.

« L’Art contemporain et la Côte d’Azur
Un territoire pour l’expérimentation, 1951-2011 »


Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la manifestation « L’Art contemporain et la Côte d’Azur – Un territoire pour l’expérimentation, 1951-2011 ».

archi.jpg Bien connu des milieux de la presse et de l’édition, Serge Demailly a couvert à peu près tout ce qui compte en matière d’architecture en France et en Europe.
Il explique souvent que le photographe d’architecture doit s’effacer devant elle. Dans son cas, il serait plus juste de dire qu’il en révèle le plus profond.

A l’heure où la Ville de Nice et Nice Côte d’Azur sont engagées dans de nombreux grands projets pour le développement du territoire, la qualité architecturale est au cœur de cette démarche, comme elle l’est dans des constructions contemporaines azuréennes parfois peu connues.

C’est dans ce contexte que le Forum d’Urbanisme et d’Architecture de la Ville de Nice organise une exposition sur « l’architecture contemporaine azuréenne » à partir du regard du photographe Serge Demailly.

Loin de toutes préoccupations d’histoire de l’architecture, sans vouloir être représentatif de l’ensemble des bâtiments réalisés depuis une trentaine d’années dans les Alpes-Maritimes, l’œil du photographe a capté des constructions, souvent intégrées dans des sites d’une incroyable beauté.

De l’exposition…

Si l’étonnante multiplication des formes interdit pratiquement aujourd’hui d’identifier une architecture à un lieu, une région ou un pays, le climat de la Côte, sa flore exubérante, la pente, la lumière, le ciel, l’horizon et la mer, mais aussi ses cultures accumulées au fil des siècles, sont un stimulus sans fin de la conception pour les architectes.

Un aiguillon, une invite à redécouvrir ce que tout un chacun connaissait naturellement hier : le goût du site, de l’économie de moyens, la connaissance des vents, du cheminement du soleil, de la bonne exposition, le respect de l’habitant, de la vie quotidienne et plus encore du paysage offert dont la beauté exige des efforts insignes pour bâtir à l’unisson.

Plusieurs photographies de cette exposition, même si ce n’est pas leur objet, montrent combien tout projet est un grand corps dont chacune des parties comptent. Appel vibrant à tous les acteurs du bâtiment à s’impliquer dans la qualité de la réalisation, sans laquelle le meilleur projet s’essouffle.

La plupart des édifices exposés par le truchement de l’image ont pour auteur des architectes très jeunes encore dans les années 1980-90 qui ont du se battre pour accéder à la commande, dont le résultat dépend de l’engagement conjoint des politiques, des financiers, des entreprises, des maîtrises d’œuvre et d’ouvrage, de leur capacité à rechercher et vouloir le meilleur, à s’intéresser à ce qui se fait de mieux dans le grand creuset de l’Europe et plus loin encore, à mettre en place des stratégies urbaines ambitieuses au service de l’homme. En filigrane, transparaissent des leçons de courage essentielles sur les court et long termes, dès qu’il s’agit d’édifier architectures et villes de caractère.

…et du photographe

Bien connu des milieux de la presse et de l’édition, Serge Demailly a couvert à peu près tout ce qui compte en matière d’architecture en France et en Europe.
Ses photos sont publiées partout dans le monde.

Son œuvre de photographe présente des particularités notables. Rien n’est plus délicat que de rendre compte d’une architecture. Le reflexe que tout le monde connaît est de faire une belle photo.
Pour soi, content et fier d’un angle de vue, d’une forme, d’une lumière. Attitude aux antipodes de la démarche de Serge Demailly.

Son premier mouvement est de comprendre, pour mieux faire comprendre. Toute photographie est une projection de soi même.
Et parfois l’accueil de l’autre. Celui de Serge Demailly est profond, s’opère dans un face à face solitaire avec le bâtiment. Il aime d’ailleurs cette solitude, pour mieux découvrir, observer, s’imprégner. L’architecture est là, concrète, incapable de mentir.
Une partie de l’art de Serge Demailly se situe là, dans ce regard juste, cette capacité à montrer la réalité, sans voiles ni excès et encore moins d’effets de manche.

Loin de lui l’idée de mettre en scène l’architecture dans des situations exceptionnelles, de lumière agressive, d’orage ou de coucher de soleil, d’ombres fortes qu’il trouve calamiteuses pour la lecture des volumes. Jamais d’éclairage artificiel d’appoint.
Non, il préfère la retenue, les photos calmes, presque douces, au plus près de la réalité, qui servent l’architecture, sans la trahir et sans trahir.
Cette démarche qui demande tant d’humilité lui est presque naturelle.
Et c’est sans doute de cette humilité que sourd l’acuité de son œuvre, sa subtilité, sa présence, sa capacité à révéler ce que parfois personne n’a vu, même l’architecte.

Serge Demailly explique souvent que le photographe d’architecture doit s’effacer devant elle. Dans son cas, il serait plus juste de dire qu’il en révèle le plus profond.
C’est aussi pourquoi il travaille à la chambre ou avec des objectifs à décentrement pour le numérique.
Pour se rapprocher de la perception qu’en ont l’œil et le cerveau, être le plus fidèle possible au sujet.

Les passionnés d’architecture, les amoureux de la photographie, les habitants et les visiteurs azuréens aimeront à travers cette exposition connaître ou redécouvrir ces constructions, reconnaître une œuvre, sentir un œil juste.

Auteur/autrice

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